
Présidentielle : un effet positif sur l'image de la France
Personnellement, je ne crois pas au Grand Soir des partis traditionnels, ni à la constitution durable d'une "majorité présidentielle de projet", compte tenu des nombreux clivages actuels.
J'imagine plutôt une confrontation classique, une cohabitation après les législatives, et, probablement, de futures coalitions sur objectifs... Mais je ne suis pas devin, et ça méritera un argumentaire ?.
Pour l'heure, je constate que, dès qu'on s'extrait de la pression médiatique française et que l'on questionne nos amis à l'étranger, l'image de l'élection française produit une impression positive de notre pays. On se rend compte, au soulagement aujourd'hui exprimé, à quel point celle-ci s'était dégradée (sur le plan éco, mais aussi culturel et politique).
L'image d'une France repliée sur elle même, paralysée par ses querelles idéologiques et corporatistes, avec une classe de décideurs incapables d'énergie et de renouvellement, ..., s'était imposée - et pas seulement dans le fameux tweet de Donald Trump sur notre " vieux" pays. Pas la peine d'aller loin : dans tous les pays d'Europe, on commençait sérieusement a désespérer des Gaulois.
L'élection d'Emmanuel Macron a hier soir donné un coup de ripolinage au village d'Astérix. Avec des airs de Kennedillon entre les portraits de Trump, Poutine et Merkel, les reportages sur les chaînes internationales semblent découvrir avec curiosité l'originalité de son cursus personnel (versus celui de nos politiciens classiques) et positivent sur le coup de jeune du nouveau Président français.
Le discours et le rassemblement au Louvre, mêlant drapeau tricolore et hymne européen, révélait, malgré les fractures sociales, une base populaire - fut-elle nourrie de classes moyennes.
Aucun commentateur n'élude la question de la future gouvernance, ni ce qui nous attend aux législatives, ni le fait qu'un tiers des votants aient rallié le FN, sans compter les "non votants". Mais, les prises de parole de Marine Le Pen et surtout celle de Jean-Luc Mélenchon, forcement décalées, ne sont mentionnées que pour " rappel de l'épisode précédent".
Pour moi, c'est une bonne chose qui nous arrive. On peut dire que ce n'est encore que du marketing, qu'il reste au "produit" à faire ses preuves ! Encore fallait-il continuer à exister et pouvoir peser sur le marché (pardon pour cette métaphore d'épicier?). Qu'on soit fédéraliste, moins europhile ou même souverainiste, pour négocier demain notre avenir, il vaut mieux donner de nous une image conquérante plutôt que celle d'un sortant. A force de râler et de s'autoflageller tout le temps (posture qui provoque et justifie l'inaction), constatons avec prudence mais bonheur qu'à défaut de nous-mêmes y croire, d'autres, voisins et alliés, aspirent à nous retrouver.
Let's go!
Crédits images :
- à la Une (Astérix) : photo de David Jafra, sur Flickr souc licence CC
- le petit garçon agitant un drapeau français sur les épaules de son papa : photo de Lorie Shaull, sur Flickr sous licence CC
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