
Une femme à la tête d'une Eglise : un symbole très fort
Emmanuelle Seyboldt, 46 ans, prend la tête de l'Eglise protestante unie de France (EPUDF). Depuis 1965, les protestants ont pu désigner des femmes pasteur(e)s. Thérèse Klipffel avait de 1982 à 1988 dirigé l'Eglise réformée d'Alsace et de Lorraine. L'élection de la théologienne Emmanuelle Seyboldt consacre le rôle d'une femme (et de la femme !) dans une religion.
L'Eglise anglicane, de son côté, a nommé une femme Evêque en 2015. En regard, ces nominations ne peuvent qu'accentuer l'image conservatrice des autres religions du Livre. A une époque, j'ai voulu devenir missionnaire : 7 ans de séminaire, chez les Assomptionnistes, les Jésuites et les prêtres du Sacré-Cœur. J'ai moi-même buté sur la question du célibat, mais plus encore sur l'incapacité de ma religion à sortir d'une vision très ambiguë des femmes.
Historiquement, elles furent "tentatrices" (Eve), sorcières, saintes mais martyres. Mais jamais apôtres, prêtres. Au mieux contemplatives (les sœurs). Je ne connais pas le statut des femmes dans l'Islam, le bouddhisme ou l'hindouisme, mais j'imagine qu'il n'y a pas beaucoup de cultes qui leur confient l'exercice de la parole, des sacrements, et qui les intègrent dans leur Clergé.
Oserais-je dire (choquerai-je ?) que tant que cette évolution n'aura pas eu lieu, c'est une grande partie du message des religions qui restera inaudible ?

5 Commentaires
Le concept d alter ego serait un vœu pieux... et pourtant le monde y gagnerait sauf ceux qui veulent garder le pouvoir
D’autre part, le procès fait, encore une fois, à ce soit-disant conservatisme (qui vise clairement l’Eglise catholique ou les Eglises orthodoxes, sans les nommer, ce qui n’est pas très franc !) est ici réduit à la question de qui « est à la tête de … » : là encore, que veut-on signifier ici : est-ce l’essentiel ?
Et encore : réduire par ce raccourci historique un peu ahurissant ce qu’a été et est encore le rôle des femmes dénote au mieux une méconnaissance de la dite histoire, et peut-être – je n’ose l’énoncer trop fort – une déformation de cette histoire. En particulier, le propos omet gravement de rappeler que nulle autre créature humaine n’a eu une meilleure place – la première - que Marie, mère du Christ, tant d’autres femmes ayant œuvré ensuite, par une incroyable diversité de moyens, à suivre son exemple.
Enfin, je souhaite à Emmanuelle Seyboldt, nouvelle « tête » de l’Eglise protestante unie de France, d’autant plus de succès dans ses nouvelles responsabilités qu’elle pourra œuvrer pour la mission hautement prioritaire de contribuer à l’unité des chrétiens !