Corse : des bombes pour faire du buzz !

Sept magasins (Casino, E. Leclerc, Decathlon) ont été visités par des poseurs de bombes, dans la nuit de dimanche à lundi, en Haute-Corse et à Ajaccio. Que des dégâts matériels, heureusement. Nos adhérents corses et moi-même remercions Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur, Patrick Strzoda, Préfet de Corse, Paul Trojani, Président de la C.C.I de Bastia ainsi que tous les citoyens qui ont exprimé leur indignation. J’ai écrit aux entrepreneurs corses qui travaillent sous notre enseigne pour qu’ils transmettent mon émotion à chacun de leurs salariés. Malgré des dizaines de sollicitations, j’ai refusé de surenchérir en répondant aux médias. Un journaliste m’a interpellé : « Pourquoi laisser le monopole de l’expression à ces nationalistes ? » J’ai répondu : « Nationalistes, je ne sais pas. Mais quels qu’ils soient, inutile de donner de l’importance à ces gens.» Des journaux ont titré : « Nuit bleue sur la Corse.» Ce matin, dans Le Parisien, un article pourtant modéré annonçait : « En Corse, la guerre contre les supermarchés est lancée. » C’est n’importe quoi. Ce que cherchent les auteurs de ces attentats, c’est de faire du buzz, rien que du buzz. S’ils voulaient vraiment dénoncer la vie chère, ils ne s’en seraient pas pris à nos adhérents, et notamment au Centre E. Leclerc d’Ajaccio, récemment décrit par Que choisir comme l’hypermarché le moins cher de Corse, avec des prix comparables aux meilleurs « hypers » continentaux ! S’ils voulaient dénoncer « l’exploitation du peuple corse par les groupes capitalistes représentés par des enseignes nationales » (expression proposée par un journaliste), pourquoi s’en seraient-ils pris à des entrepreneurs indépendants corses ? En Corse, tout le monde sait que nos adhérents sont corses « de chez Corse » ! Ils ont pour noms Padrona, Porta, Santini, Rossi, Maurizi, Gambotti, Acquaviva. Ils sont propriétaires à 100% de leurs magasins. Pour les fréquenter souvent, je peux témoigner qu’ils se démènent, précisément pour investir au pays et promouvoir les produits corses ! Pour un peu, ils seraient presque aussi efficaces que des bretons (joke, faut pas exagérer quand même !) Oui, il y a des problèmes de cherté (et de pouvoir d’achat) en Corse. Mais je ne connais pas de magasin corse, non-affilié à une enseigne nationale, qui vende moins cher que nos adhérents corses, qui paie mieux ses fournisseurs et ses salariés. Qu’on nous désigne cette perle rare, ce supermarché de référence ! Ils s’en inspireront, ils s’aligneront, j’en fais le serment. Mais les poseurs de bombes n’ont que faire de ce vrai débat. C’est malheureusement la Corse, dans son image et sa réputation, qui paie « le prix » de cette imbécilité.