« Horsegate »…scandale sanitaire ou grosse escroquerie entre professionnels ? Le débat demeure à cette heure encore ouvert sur le premier point. Sur le second, il n’y a plus de doutes.
Un nouveau problème de traçabilité ? Non.
En préalable, je veux revenir sur ce que certains qualifient de problème de traçabilité. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui agitent ce chiffon rouge. Il faudrait avoir été complètement coupé du monde pour ne pas avoir eu connaissance – dans un délai record – du cheminement romano-chyprioto-luxembourgeo-franco-néerlandais des lasagnes et autres moussaka !
En quelques heures, les pouvoirs publics ont été capables de retracer l’itinéraire de la viande en question et de lister les nombreux intermédiaires impliqués. On n’aurait jamais pu faire cela il y a une quinzaine d’années. C’est donc que l’ensemble de la chaîne agro-alimentaire a tiré les leçons des crises plus anciennes et qu’elle s’est (de ce point de vue au moins) complètement réorganisée. Tant mieux pour le consommateur.
Le problème, j’insiste, n’est donc pas un problème de traçabilité. Il s’agit d’une arnaque commerciale de grande ampleur. Le vrai problème est le traitement de la fraude et donc la vérification des allégations de marchandises entre professionnels. Ce n’est pas moins grave.
Qui est responsable ?
Il ne s’agit pas de jeter la pierre mais de rétablir la vérité…préalable au retour de la confiance. La question de la responsabilité arrive évidemment au sommet des interrogations. Autant dire qu’il faut s’accrocher quand on n’est pas un spécialiste pour bien saisir tout le parcours décrit dans la presse. Beaucoup de consommateurs français auront certainement découvert avec cette affaire que les traders ne sévissaient pas qu’à La City !
Dans ce processus interviennent beaucoup d’autres intermédiaires. La presse et les autorités évoquent de plus en plus ouvertement la culpabilité de l’entreprise Spanghero. Les enquêtes vont établir les faits et la justice désignera les coupables.
Au-delà des responsabilités, c’est la question plus globale de la vérification et du contrôle qui se pose une nouvelle fois avec cette histoire.
Qui contrôle et quelles sont les limites ?
L’Etat français dénonce la situation et annonce qu’il sera vigilant sur l’enquête et impitoyable sur les sanctions (normal, c’est son rôle).
Là où ça se complique, c’est quand en parallèle s’exprime le Syndicat national des inspecteurs vétérinaires qui nous explique dans un premier temps que « le contrôle à 100% n’existe pas » (Libération, 11/02/2103) et qui dans un second temps nous dit qu’on ne peut pas assurer un meilleur suivi en réduisant constamment le nombre de fonctionnaires dédiés au contrôle.
De toute façon, Benoît Hamon a raison : « je ne vais pas mettre un fonctionnaire derrière chaque pain de viande ».
Quelle est donc la meilleure méthode ? L’autocontrôle par les industriels ou un contrôle systématique de tous les produits et lots par l’Etat ? Le système mixte actuel mais revisité ?
En tous les cas, je rejoins l’UFC-Que Choisir et le BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs) qui demandent un étiquetage d’origine plus précis que la vague mention « Union européenne / hors Union européenne ». Et probablement aussi, des indications plus claires sur la composition des produits transformés.
Et la distribution dans tout ça ?
D’ores et déjà on connaît les victimes. Les consommateurs évidemment, mais aussi les enseignes de distribution et certains industriels réputés.
Pour E.Leclerc, nous avons, sitôt l’alerte lancée, retiré non seulement les 3 catégories de produits Findus incriminés (lasagnes, moussaka, hachis), mais nous sommes mêmes allés au-delà des recommandations du fournisseur (ce sont TOUS les lots qui ont été retirés et pas simplement ceux suspectés et identifiés par leurs codes).
Nous avons également dès le départ lancé une procédure dite de « rappel », informant nos clients qu’ils pouvaient nous rapporter tous les hachis, lasagnes et moussaka Findus et qu’ils seraient remboursés.
Pour nos propres marques de distributeur (Marque repère et Eco+) aucun retrait pour nos moussaka, lasagnes et autres hachis n’était nécessaire puisque ces plats n’étaient pas fabriqués par les entreprises incriminées.
Un système opaque qui doit inciter la profession à faire le ménage
Plus les jours passent et plus on découvre un système perverti qui semble exister depuis un moment.
Les dégâts en termes de confiance et d’image sont considérables. Picard et Findus vont devoir encaisser le choc et cette histoire va leur coller aux basques un moment dans l’esprit des clients. Je partage leur colère...
1. Arrêtons de croire à la fable de la grosse escroquerie entre petites PME. Spanghero et Comigel sont adossées à des groupements qui ne jouent pas dans la cour des petits de l’agroalimentaire ! Ok contrôler capitalistiquement une entreprise ne signifie pas forcément avoir la main sur toute l’organisation interne, mais cela entraîne quand même quelques responsabilités, au moins morales.
2. Certains ont timidement tenté de corréler les niveaux de prix d’achat et la baisse des exigences sanitaires ou nutritionnelles. On en oublierait que les hausses de tarifs sur le secteur ont été importantes ces trois dernières années et que les margoulins, à l’origine de cette affaire avaient bien pour objectif de se constituer une cagnotte sans rapport avec un prix de vente. Une fraude intentionnelle vous dis-je, dont tous les professionnels se seraient bien passés.
28 Commentaires
Voilà qu'avec son style chevalin, Spam vient vous annoncer le décès de sa maman.
Elle était plus loto que tiercé. Elle préfèrait les mathématiques aux grandes enjambées. Surnommée la reine d'excell elle s'en va maintenant briller dans le ciel.
Cuisinière avertie, elle se méfiait de toutes les cochonneries.
Amatrice de bière, elle ne dépassera pas la 64 pour entrer à l'intérieur.
Certains diront que c'est déjà mieux que la 33!
Bisous maman.
Vous avez raison sur le fait que ce n'est pas un problème de traçabilité (pour ne rien dire de l'absence de danger sanitaire dans cette affaire, or c'est pour ce genre de risque que la traçabilité a été préconisée). Il s'agit d'un problème de qualité et de confiance, dont les effets économiques sont peut-être pires car ils se développeront sur le long terme si rien n'est fait. Or il est difficile de faire quelque chose et d'obtenir rapidemment le retour de la confiance, j'en ai conscience. Toutefois, je crois que c'est une ocasion pour inventer des systèmes nouveaux conduisant à renouveler en profondeur la relation entre les entreprises et les "consommateurs" (je n'aime pas beaucoup ce mot, car lesdits consommateurs sont aussi des individus riches, complexes, créatifs et ce mot n'est qu'une abstraction en réalité). Parmis ce systèmes, je songe à un indice de confiance qui serait le "CAC40" de la consommation et qui permettrait de suivre en direct l'image des marques auprès des consommateurs, qui sont les acteurs de l'économie réelle. Il n'est pas difficile grâce au web notamment de mettre en place de tels indices en faisant "voter" en caisse sur la qualité des produits (et non pas évidemment sur internet, où il y aurait des risques de manipulation des chiffres et de votes fictifs). Qu'en pensez-vous ?
Cdt
RC
"Pour nos propres marques de distributeur (Marque repère et Eco+) aucun retrait pour nos moussaka, lasagnes et autres hachis n’était nécessaire puisque ces plats n’étaient pas fabriqués par les entreprises incriminées." écrivez-vous.
Je me demande si je n'aurais pas préféré lire "aucun retrait n'était nécessaire, puisque les analyses aussitôt diligentées se sont avérées négatives". Le circuit complexe des matières premières comme celui des produits fabriqués devrait entraîner un réflexe de "suspicion légitime" et augmenter les actions de contrôle. Car sans contrôle, pas d'information.
Ceci me conduit à une seconde question, plus profonde. Quelle est la légitimité d'un distributeur à disposer de ses propres marques, dont les produits sont fabriqués - comme ceux des concurrents - chez un petit nombre d'industriels (le glacier Rolland dans votre fief, la biscuiterie Poult plus au sud pour n'en nommer que deux) ? Quel degré de *maîtrise* sur les procédés ou les pratiques de ces producteurs pouvez vous *démontrer*? Un contrat, un cahier des charges ne suffiront jamais à démonter la maîtrise. Un audit annuel non plus d'ailleurs...
Pourquoi donc les distributeurs ne se cantonnent-ils pas à la distribution ? (exception faite d'Intermarché, qui maîtrise la production de ses produits dans ses usines).
cordialement
Hubert
Toujours rien sur votre capacité à démontrer votre maîtrise des opérations pour des activités ou des produits qui portent vos marques ? Même dans des installations qui vous appartiennent ?
cordialement
Hubert
cordialement
Hubert
De ce que j'ai suivi aux infos, il existerait un risque sanitaire sur quelques lots.
Ma question, la voici : qu'est-il advenu des lots retirés des magasins ? Et dans le cas où ceux-ci seraient bien conservés et ne présenteraient aucun risques sanitaires, seraient-ils remis en vente avec une mention "viande de cheval", seraient-ils finalement jetés, ou seraient-ils donnés aux associations qui en ont besoin ?
Merci
ce n'est pas pour autant que les cycles de consommation en sont particulièrement exceptionnel, l'agroalimentaire est venu au manque de quantité en cas de guerre mais toujours autant limité par le temps, la main-d'œuvre, les enjeux et négociations de conflits et les prix tirés ... !
ce qui n'est pas de votre principe ni une obligation et encore moins un dû, vous rester très actif et efficace en terme d'aide aux associations caritatives
(article du blog MEL), votre compétence en GMS n'est plus a démontré et se doivent comme tout à chacun s'améliorer ! pas de limite à ce niveau alors es-ce que les fournisseurs serait en peur de perdre des parts de marchés si les plats incriminé était comestible car jusque là dans cette affaire ils sont comestible ! les cotas militaires, pour "Saumur " surtout le cadre noir n'est pas en reste en compétence et ils n'ont pas d'instruction pour gaspiller de la marchandise tant en amont qu'en aval de la distribution !
quel est donc ce contrat d'obligation de destruction !
Le SALON 2013 de l'agriculture ouvre ses portes demain en France ... !
L'image de marque avec une explication claire et sincère cela est correct pour tous !
si c'est une destruction totale : pourquoi !
cela n'est pas logique contre le gaspi encore vivace !
Les mêmes distributeurs voudraient vendre des médicaments… Je crains le pire pour notre santé.
Celui qui sait la vérité et qui ne gueule pas la vérité, se fait le complice des escrocs et des faussaires.
Du cheval dans le hachis parmentier... j'attends avec impatience le caviar dans les oeufs de lompes
Voilà qu'avec son style chevalin, Spam vient vous annoncer le décès de sa maman.
Elle était plus loto que tiercé. Elle préfèrait les mathématiques aux grandes enjambées. Surnommée la reine d'excell elle s'en va maintenant briller dans le ciel.
Cuisinière avertie, elle se méfiait de toutes les cochonneries.
Amatrice de bière, elle ne dépassera pas la 64 pour entrer à l'intérieur.
Certains diront que c'est déjà mieux que la 33!
Bisous maman.
Vous avez raison sur le fait que ce n'est pas un problème de traçabilité (pour ne rien dire de l'absence de danger sanitaire dans cette affaire, or c'est pour ce genre de risque que la traçabilité a été préconisée). Il s'agit d'un problème de qualité et de confiance, dont les effets économiques sont peut-être pires car ils se développeront sur le long terme si rien n'est fait. Or il est difficile de faire quelque chose et d'obtenir rapidemment le retour de la confiance, j'en ai conscience. Toutefois, je crois que c'est une ocasion pour inventer des systèmes nouveaux conduisant à renouveler en profondeur la relation entre les entreprises et les "consommateurs" (je n'aime pas beaucoup ce mot, car lesdits consommateurs sont aussi des individus riches, complexes, créatifs et ce mot n'est qu'une abstraction en réalité). Parmis ce systèmes, je songe à un indice de confiance qui serait le "CAC40" de la consommation et qui permettrait de suivre en direct l'image des marques auprès des consommateurs, qui sont les acteurs de l'économie réelle. Il n'est pas difficile grâce au web notamment de mettre en place de tels indices en faisant "voter" en caisse sur la qualité des produits (et non pas évidemment sur internet, où il y aurait des risques de manipulation des chiffres et de votes fictifs). Qu'en pensez-vous ?
Cdt
RC
"Pour nos propres marques de distributeur (Marque repère et Eco+) aucun retrait pour nos moussaka, lasagnes et autres hachis n’était nécessaire puisque ces plats n’étaient pas fabriqués par les entreprises incriminées." écrivez-vous.
Je me demande si je n'aurais pas préféré lire "aucun retrait n'était nécessaire, puisque les analyses aussitôt diligentées se sont avérées négatives". Le circuit complexe des matières premières comme celui des produits fabriqués devrait entraîner un réflexe de "suspicion légitime" et augmenter les actions de contrôle. Car sans contrôle, pas d'information.
Ceci me conduit à une seconde question, plus profonde. Quelle est la légitimité d'un distributeur à disposer de ses propres marques, dont les produits sont fabriqués - comme ceux des concurrents - chez un petit nombre d'industriels (le glacier Rolland dans votre fief, la biscuiterie Poult plus au sud pour n'en nommer que deux) ? Quel degré de *maîtrise* sur les procédés ou les pratiques de ces producteurs pouvez vous *démontrer*? Un contrat, un cahier des charges ne suffiront jamais à démonter la maîtrise. Un audit annuel non plus d'ailleurs...
Pourquoi donc les distributeurs ne se cantonnent-ils pas à la distribution ? (exception faite d'Intermarché, qui maîtrise la production de ses produits dans ses usines).
cordialement
Hubert
Toujours rien sur votre capacité à démontrer votre maîtrise des opérations pour des activités ou des produits qui portent vos marques ? Même dans des installations qui vous appartiennent ?
cordialement
Hubert
cordialement
Hubert
De ce que j'ai suivi aux infos, il existerait un risque sanitaire sur quelques lots.
Ma question, la voici : qu'est-il advenu des lots retirés des magasins ? Et dans le cas où ceux-ci seraient bien conservés et ne présenteraient aucun risques sanitaires, seraient-ils remis en vente avec une mention "viande de cheval", seraient-ils finalement jetés, ou seraient-ils donnés aux associations qui en ont besoin ?
Merci
ce n'est pas pour autant que les cycles de consommation en sont particulièrement exceptionnel, l'agroalimentaire est venu au manque de quantité en cas de guerre mais toujours autant limité par le temps, la main-d'œuvre, les enjeux et négociations de conflits et les prix tirés ... !
ce qui n'est pas de votre principe ni une obligation et encore moins un dû, vous rester très actif et efficace en terme d'aide aux associations caritatives
(article du blog MEL), votre compétence en GMS n'est plus a démontré et se doivent comme tout à chacun s'améliorer ! pas de limite à ce niveau alors es-ce que les fournisseurs serait en peur de perdre des parts de marchés si les plats incriminé était comestible car jusque là dans cette affaire ils sont comestible ! les cotas militaires, pour "Saumur " surtout le cadre noir n'est pas en reste en compétence et ils n'ont pas d'instruction pour gaspiller de la marchandise tant en amont qu'en aval de la distribution !
quel est donc ce contrat d'obligation de destruction !
Le SALON 2013 de l'agriculture ouvre ses portes demain en France ... !
L'image de marque avec une explication claire et sincère cela est correct pour tous !
si c'est une destruction totale : pourquoi !
cela n'est pas logique contre le gaspi encore vivace !
Les mêmes distributeurs voudraient vendre des médicaments… Je crains le pire pour notre santé.
Celui qui sait la vérité et qui ne gueule pas la vérité, se fait le complice des escrocs et des faussaires.
Du cheval dans le hachis parmentier... j'attends avec impatience le caviar dans les oeufs de lompes