
On connaissait les absurdités d’une loi Toubon qui, appliquée à la lettre, aurait obligé toutes les entreprises à traduire leurs documents internes en français, quand bien même elles échangeaient principalement avec l’Etranger.
On reste pantois quand on découvre les centaines de personnes qui, pour respecter l’équité linguistique au niveau européen, passent leur temps à traduire en langues communautaires, les milliers de tonnes de rapports émis dans la cadre de la Commission à Bruxelles.
Mais l’absurdité d’une réglementation aussi restrictive saute aux yeux quand, le temps d’un week-end, vous parcourez le dernier joyau des musées français : celui du quai Branly.
Tiens, ça tombe bien. Le musée va bientôt fêter l’anniversaire de son ouverture. E. de Roux, dans Le Monde (samedi 2 juin), annonce un record de 1 650 000 visiteurs. Illustration d’un bel intérêt : « 20 % des visiteurs disent ne pas avoir l’habitude de fréquenter les musées ». Ce qui fait dire à son directeur : « Le musée est en train de passer de l’âge des dévots à celui des usagers ».
Eh bien, pourquoi ne pas parler des usagers : 20 % des visiteurs seraient des touristes. Avec la notoriété, ce taux ne peut que croître.
Mais à vous pencher sur les étiquettes, dans les vitrines, vous constaterez que toutes les informations sont exprimées en français. Il y a bien, çà et là, quelques panneaux trilingues (français, anglais, espagnol), mais c’est pour les généralités. Si l’étudiant étranger veut connaître l’histoire d’un masque, l’origine d’un instrument de musique ou la composition textile d’un tapis, il lui faudra l’aide d’un audio-guide ou du catalogue (payant, bien sûr !).
La faute à la législation européenne, nous dit-on ! Pas du tout ! Un simple parti pris : pour ne pas fâcher le Japonais ou le Russe de passage, on évite toute discrimination. Facile, mais pas courageux !
Si Paris, à juste titre, revendique sa place dans les capitales mondiales de la culture et si la France veut faire de la culture française une référence, nous nous devons de soutenir la langue française, mais pas de la momifier au point d’empêcher le rayonnement de nos installations culturelles !
Avec ce genre de bêtise-là, notre culture pourrait bien, un jour, finir, comme ces langages esquimaux ou aborigènes, au Musée des Arts Premiers.
11 Commentaires
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une bêtise; bien au contraire.
Le touriste étranger à l'occasion de se procurer des documents en langues étrangères. Voilà qui est fort bien. Et puisqu'on parle de culture, voici l'occasion, pour les aimables touristes qui visitent notre modeste contrée, de s'initier à la culture francophone.
Pensez vous sincèrement que les musées américains ou anglais s'épanchent dans de telles considérations? Il y a bien peu de chances de trouver des endroits multilingues à New York. Et pourtant New York est bien une ville cosmopolite.
La vrai culture s'acquiert grâce à la curiosité. Découvrir les autres cultures passe par l'acquisition des langues étrangères. Combien de langues officielles il y t'il en Europe? Presque autant que de pays.
La loi TOUbon n'est pas si mauvaise que cela. Affirmer le contraire est élististe et anti social. Elle a pour effet de protéger les plus faibles qui n'auraient pas eu l'occasion d'apprendre les langues étrangères et de les mettre encore plus au Placard. M. LECLERC, pour quelqu'un qui prétend soutenir le pouvoir d'achat des plus faibles, n'oubliez pas non plus que chacun est en droit d'avoir accès à l'information dans sa langue maternelle dans son pays maternel.
Salutations.
Le musée quai Branly c'est un de pires musées que j'ai jamais visiter.
Un musée ce n'est pas un lieu où apprendre le français. Et oui, à New York on retrouve plein panneaux et indications en plusieurs langues.
Xavier
Surtout que vu le monde au musée du Quai Branly, on a pas vraiment la possibilité de lire les explications !
Jérôme
En réponse à la loi Toubon sur le problème d'étiquetage dans le musée du quai branly à Paris
1)Je pense que nous devrions rester avec nos étiquettes écritent en français, cela ferais vendre des dictionnaires bilingue !
2)Je pense qu'il y a des problèmes plus graves que ça !!! vous croyez pas
par exemple des erreurs de code barres qui ne correspondent pas aux prix indiqués toute enseignes confondues
Allez j'accepte votre invitation pour un tour de voilier en Bretagne chiche ! Cordialement
En réponse à la loi Toubon sur le problème d'étiquetage dans le musée du quai branly à Paris
1)Je pense que nous devrions rester avec nos étiquettes écritent en français, cela ferais vendre des dictionnaires bilingues !
2)Je pense qu'il y a des problèmes plus graves que ça !!! vous croyez pas
par exemple des erreurs de code barres qui ne correspondent pas aux prix indiqués toute enseignes confondues
Allez j'accepte votre invitation pour un tour de voilier en Bretagne chiche ! Cordialement
J'AI HONTE POUR NOUS DEUX
un bon moyen de défendre la langue française c'est aussi de favoriser l'emploi saisonnier d'étudiants étrangers. J'ai honte pour mon pays et pour les magasins Leclerc, car j'ai actuellement le cas d'une jeune fille sénégalaise, brillante étudiante à la recherche d'un emploi saisonnier, qui après s'être vu offert un emploi (pour deux mois) de caissière dans un de vos magasins (MARLY METZ), se l'est vu refusé au pretexte que cela fairait trop de complications. Il faut pourtant savoir que, depuis fin 2006, un accord France Sénégal (signé par M. SARKOSY), rend quasi automatique l'attribution d'autorisations de travail pour les étudiants de ce Pays.
Cette jeune fille est venue d'Orléans à Metz sur l'indication qu'elle pourrait y trouver un job d'été pour arrondir le petit pécule remis par ses parents.
Faites quelque chose.
Ce sera une goutte d'eau pour assurer le rayonnement de notre langue et de notre culture.
PS:S'il y a des fautes de frappe je vous prie de m'en excuser; je tape quasiment à l'aveugle :lettres jaune clair sur fond blanc)
Emmanuel GABOLDE
Avec mon co-auteur, nous serions très heureux de vous rencontrer au sujet du livre que nous écrivons en ce moment (commande des ministères de la culture et de l'éducation nationale) sur la culture (le titre de l'ouvrage est "la culture distribuée" et vous voyez en quoi votre point de vue est important). Nous apprécions beaucoup votre regard engagé et espérons que vous nous répondrez.
Bien cordialement,
Hélène Sirven et Nicolas Thély, maîtres de conférences Université Paris 1
En parlant de musées, je trouve aberrant de les rendre gratuits, au plus grand profit des touristes étrangers. Je ne savais pas notre pays aussi riche pour qu'il fasse des cadeaux de ce genre, avec les milliards de déficit qu'il va laisser aux générations futures...
D'autant plus que les tarifs des musées français ne sont vraiment pas chers par rapport à l'étranger.