Voiture électrique : si on y croit, les bornes…c’est maintenant !

J’ai déjà raconté ici à plusieurs reprises l’évolution de notre combat pour les énergies nouvelles, les économies d’énergie, et notamment la voiture électrique.

Pourquoi E.Leclerc s’y intéresse ? Certes, nous ne vendons pas de voiture. Sauf que, peut-être…de toute façon, nous en louons et nous étendons la gamme des véhicules en location. Mais surtout, avec Siplec, notre filiale de négoce international et 2e opérateur pétrolier français, E.Leclerc est un opérateur très actif sur le marché français de la mobilité.

Il est donc normal que nos 850 coopérateurs -  femmes et hommes adhérant à notre Mouvement - s’intéressent à la distribution des énergies nouvelles, manière d’anticiper et de rester pionniers.

Nous ne sommes pas des techniciens de l’automobile. Je ne sais pas, moi, de quel moteur seront équipées les voitures de demain. Mais je constate que les constructeurs français ont misé beaucoup d’argent sur la voiture électrique, que le gouvernement fait une priorité du développement de ces technologies dont on nous dit, vu l’expertise de la filière française, qu’elles pourraient créer des milliers d’emplois.

Alors le problème, c’est la cohérence. Ca n’aurait pas de sens de vouloir vendre aux Français, dès cette année, des dizaines de milliers de véhicules électriques, sans garantir un équipement suffisant en bornes de recharge pour mailler correctement le territoire français. Qui, des entreprises ou des particuliers, achètera ces voitures, s’il existe un risque de tomber en rade ?

Il y a donc urgence. Mes collaborateurs et moi-même avons rencontré la plupart des constructeurs, des équipementiers et des fabricants de batteries. Tous adhèrent à l’idée que si on permettait aux entreprises ou aux particuliers de se faire rembourser les équipements de recharge, ça boosterait le réseau.

La loi autorise aujourd’hui des opérateurs comme nous, à inciter financièrement les entreprises et les particuliers à réaliser des travaux d’amélioration de leur performance énergétique, en échange de Certificats d’économie d’énergie. Le système fonctionne bien. Notre proposition est de rendre éligible à ce système de compensation, l’équipement en bornes des particuliers et des entreprises. Cerise sur le gâteau, ça ne coûterait rien à l’Etat.

J’ai relaté sur ce blog, le bon accueil que certains responsables politiques (dont le Président de la République, 5 ministres et une trentaine de parlementaires) ont réservé à notre proposition de réforme des Certificats d’économie d’énergie.

Mais voilà. Tout le monde prend note, demande des notes, dit son soutien, mais…ça ne bouge pas! La réforme que proposent les Centres E.Leclerc n’est pourtant ni compliquée à comprendre, ni complexe à mettre en œuvre.

On m’a dit en hauts lieux : « parlez-en à Arnaud Montebourg ». Je suis allé voir le ministre du Redressement productif.

On m’a dit « parlez-en à Delphine Batho », je suis allé voir la ministre de l’Environnement, j’irai voir son successeur.

On m’a dit « parlez-en à Jean-Marc Ayrault », j’ai pris ma plus belle plume pour écrire au Premier ministre…

On m’a dit « utilisez la fenêtre de tir que constitue le débat national sur la transition énergétique ». Alors avec mes équipes et avec les ingénieurs de chez Renault, nous avons fait marcher les calculettes pour démontrer que les bornes électriques permettent encore plus d’économie d’énergie que les stations de gonflage des pneumatiques (qui elles, sont éligibles depuis deux ans aux Certificats d’économie d’énergie !).

A tous ceux qui m’ont interrogé ces derniers mois sur ce blog, tant sur le dispositif que sur ce que nous en attendons, j’ai donc le plaisir de rendre aujourd’hui consultable notre contribution au débat national sur la transition énergétique. Vous y trouverez toutes les réponses aux questions que vous vous êtes posées !

Dans le même temps que nous lançons une première campagne de communication dans les médias, les Centres E.Leclerc multiplient les partenariats locaux avec les constructeurs.

Déjà 110 adhérents se sont inscrits pour organiser des séances d’essai sur leurs parkings, et même pour acheter des voitures électriques auprès des concessionnaires de leur ville. Si cela concerne principalement Renault, certains ont opté pour la Mia. On discute aussi avec Bolloré sur la Bluecar.

Près de 100 hypers seront équipés d'aires dédiées aux bornes de recharge d'ici à la fin de l'année. Tous ces investissements sont réalisés aux seuls frais des adhérents E.Leclerc.

Laissez-moi vous dire, fort de cette expérience innovante, que si notre proposition de réforme des Certificats d'économie d'énergie était retenue, tout le réseau E.Leclerc pourrait être équipé en un an.

Toute la distribution suivrait, et des centaines d’entreprises industrielles feraient de même, je n’en doute pas un seul instant.

Enfin, ce seraient aussi des dizaines de milliers de foyers français que nous pourrions aider à s'équiper en borne !

Ainsi, en une ou deux années, on pourrait complètement mapper le territoire en bornes de recharge.