ÉCONOMIE Consommation

Le régional au service du national

Made in Bretagne : « Breizh mod », une collection entièrement conçue, coupée et cousue dans la région. L’initiative vient interpeller tous ces hommes politiques qui nous demandent de «pousser le made in France» dans nos rayons. Mais le label France est-il la panacée ?

La plupart des distributeurs ont testé depuis 20 ans (eh oui !) cette forme de marketing bleu-blanc-rouge. Si ça intéresse le consommateur sur le principe, ça ne garantit pas le succès commercial.

A l’export, le label France peut faire recette. Mais sur le marché français, cette appellation ne stimule pas forcément l’imaginaire des consommateurs. Quand on parle mode, bijouterie ou art, le « made in France » signe une production de luxe. Sur le secteur automobile, il s’apparente à du « moyenne gamme » et sur des produits techniques ou multimédias, ce n’est pas une référence.

Je voudrais convaincre la gente politique, de Raffarin à Montebourg, que les labels régionaux sont souvent plus efficaces. Plus on insiste sur le régionalisme voire sur le localisme, plus on parle de l’artichaut de Bretagne, des farandelles de Savoie ou du saucisson corse, et plus on séduit le consommateur.

Il faut arrêter d’opposer la France à ses régions. Si l’on souhaite faire adhérer les consommateurs à une politique de relocalisation industrielle, alors, il ne faut pas s’enfermer dans une attitude cocardière.

On ne va pas quand même pas débaptiser les vins de Bordeaux, le cochon de Bretagne ou le Coco de Paimpol, pour les étiqueter « made in France » !

L’épicier que je suis formule le souhait qu’on arrête les communications démagogiques et culpabilisantes à l’égard des distributeurs comme des consommateurs. Il faut soutenir des stratégies marketing efficaces, telle celle de l’association « Produit en Bretagne ». C’est servir l’économie française que de valoriser les labels régionaux.

Tribune de libre opinion parue le 6 avril 2014 dans Le Télégramme

5 Commentaires

Une des raisons que le Made in France ne marche pas, c'est son prix...
Et si en plus on sort des boulots moins payés que le SMIC, ça va pas aider...
Salut Mel!
Ah le marketing! Il a vraiment du plomb dans l'aile avec la crise. Le meilleur positionnement pour un produit français aujourd'hui c'est tout simplement être le moins cher! La réussite de votre enseigne en est la preuve. Je n'écris pas cela pour piquer votre place mais "le goût du prix" est partagé par les français en ces temps difficiles.
Pour l'automobile tout peut encore changer! La chasse aux moteurs pollueurs est déjà à l'ordre du jour et la traque à Paris va être renforcée par la nouvelle équipe municipale. Si vous adoptez avec monsieur Vincent Bolloré la "Breizh Attitude" alors le véhicule électrique français breton connaîtra une avance technologique sur les véhicules allemands! Il faut aller vite maintenant dans ce domaine pour baisser les coûts de production et rendre ainsi le produit attractif. Aujourd'hui Vincent Bolloré propose la meilleure batterie du monde! Savez vous que la société américaine Tesla est déjà capitalisée à plus de 10 milliards de dollars alors qu'elle ne propose qu'une gamme réduite et exclusive et qu'elle ne possède pas la technologie Batscap fabriquée à Ergué-Gaberic pour stocker l'énergie.
Pour les amateurs de nourriture il faut des produits identifiables par la texture et le goût. Il y a un vrai effort à fournir sur la tomate par exemple.Les régions ont perdu leur spécificité. Qui se souvient de la vraie tomate de Marmande aujourd'hui? Il faut procéder à un choix culturel pour revenir à la production traditionnelle.
Abracadabra les revoilà! Le label rouge et le bio sont au service des produits de qualité. Ce sont les vrais labels à défendre qui sont disponibles pour toutes les régions.
La réussite de la transition énergétique et le retour au respect du goût du produit fera de la France un pays plus propre, plus vendeur donc plus fort.
Avec ma mère nous sommes d'accord avec vos propos.
Il suffit de voir en magasin la rupture de stock de certaines pièces de la collection dès le début de l'opération.
Par contre comment, comment faire passer l'habitude d'achat au-delà des offres promotionnelle? Moi le premier j'ai acheté très facilement les galettes pur beurre produit en bretagne et pour cause 50% de remise ça serait dommage de s'en priver mais passer l'effet d'aubaine je n'en achète pas, et pour cause la semaine suivante une opération commence sur un autre produit similaire...
le problème c'est que sa coute très cher le made in France .

http://www.inter-assistance.com/
[...] semaine, ils font écho concrètement à la tribune sur le « Made in régional » que je publiais en début de mois dans Le Télégramme en présentant un bon bilan du label « Eleveurs de Bretagne », marque distribuée dans les 42 [...]

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