
Covid-19 : une crise sociale
Déconfinement : il y a les aspects sanitaires, économiques mais aussi sociaux. On se gausse beaucoup sur l’idéal d’un monde "d’après". L’expression semble faire recette. Mais aurait-on oublié combien fut mal ressentie l’opposition entre "ancien monde" et "nouveau monde". Je partage l’avis de Philippe Moati qui récemment sur France Culture anticipait une opposition, voire une confrontation sociale majeure.
Philippe Moati rappelle que la période du confinement "appelle à faire corps", à exprimer des solidarités. "La crise a accéléré la prise de conscience de la nécessité de travailler tous dans la même direction". Une partie de la population s’est adaptée. "Elle se réjouit (?) d’être confrontée à une sobriété forcée qui lui permet de consommer avec une certaine conscience politique (la crise est pour elle la justification qu’il faut changer le monde)".
Mais une autre partie (majoritaire ?), elle, la plus touchée par la crise économique ressent une énorme frustration. Moati pressent donc un approfondissement de clivages entre "ceux qui vont vouloir accélérer la transition" vers les nouveaux modes de vie (télétravail, consommation écolo, etc) et ceux "qui ont hâte de retrouver le monde d’avant".
S’il a raison, ne faut-il pas prévoir le resurgissement d’une tension forte entre ces deux mondes au risque de troubles sociaux ? C’est aussi une donnée de sortie de crise.
4 Commentaires
Je ne suis pas certain qu'un pouvoir en place ait réussi à attiser autant de haine de la part d'autant de gens. Ce nouveau monde est une bouffonnerie tragique : ils ont raté le confinement (trop tardif et donc trop massif), ils sont en passe de rater le déconfinement (masques? tests?)...alors le 3e tour social peut en effet tout faire exploser!