Bordeaux Chartrons : un nouvel écrin et des méthodes de recrutement innovantes
Début juillet, j’inaugurais le nouveau magasin de Jacques Vallois à Bordeaux.
Jacques a commencé sa carrière chez Auchan… enseigne qui est aujourd’hui son principal concurrent avec un magasin de plus de 12.000m² à proximité.
Sacré challenge, car il fallait restructurer le vieux magasin et le réintégrer dans un quartier en pleine mutation.
L’investissement (plus de trente millions d’euros) a permis de passer de 3000 à 5000 m².
La construction du magasin n’était pas évidente, celui-ci s’organisant sur plusieurs niveaux à défaut de pouvoir s’étaler. Le drive est situé au sous-sol et la surface de vente au 1er niveau. Les réserves sont quant à elles situées en R+2.
L’implantation du magasin en zone sismique a imposé quelques impératifs, comme la présence de 99 poteaux dans la surface de vente. Chapeau, ça ne se voit pas !
Pour symboliser la rupture avec le passé, Jacques Vallois est allé jusqu’à changer le nom de ce plus vieux centre E. Leclerc de la région Sud-Ouest : adieu « Saint-Louis », bonjour « Chartrons ».
L’adhérent a pu modeler la surface de vente à son goût, sobre et aux couleurs douces, avec des luminaires art déco qui donnent à son magasin (et surtout en zone frais) un air (réussi) de Grand magasin du début du siècle dernier.
La proximité du centre-ville (moins de 2km du cœur historique de Bordeaux) a poussé Jacques Vallois à privilégier l’alimentaire et principalement les produits frais.
Les immenses baies vitrées derrière la zone de caisses font entrer une lumière naturelle jusque dans la zone des fruits et légumes où se trouve aussi un stand de fraiche découpe apprécié des clients.
La boucherie est une vraie réussite, avec des caves de mûrissement très bien mises en valeur, une équipe de bouchers qui met bien en avant la viande française, qu’on se le dise !
Jacques Vallois n’échappe pas à la tradition et propose à ses clients une cave de haut niveau (région bordelaise oblige !) avec un choix large (près de 1000 références). J’y ai vu quelques crus d’exception.
Idem pour les produits locaux au rayon charcuterie et la crémerie-coupe.
La pâtisserie présente une offre appétissante, avec des gâteaux colorés, des fondants et des mousses qui invitent à la gourmandise. Malheureusement, c’est plus pour moi !
La poissonnerie clôt la zone des produits frais. Peut-être mériterait-elle qu’on réétudie un peu son éclairage pour mieux mettre en valeur ses étals. La fabrication de sushis et la fumaison du saumon sont tout à fait appréciables.
La créativité de Jacques Vallois l’incite à s’affranchir des concepts maison, ce qui peut parfois déboucher sur une moins bonne mise en valeur de son rayon Arts de la table. En tous les cas c’est mon avis. Et pour me faire bien voir de ses collègues de Veralec, j’ajouterais qu’il aurait pu mieux sculpter la profondeur de son offre en suivant les reco’ de nos spécialistes. Hé, hé…
D’une manière générale, j’ai apprécié l’ambiance du magasin des Chartrons. On y est au calme, la musique n’agresse pas les oreilles, pas de publicités ou d’affichages promos criards. Jacques a fait dans le sobre.
Un petit coup de chapeau pour l’équipe de Jacques Vallois dont le recrutement est assez innovant. Tout le monde constate dans les médias qu’il est désormais facile de critiquer Pôle Emploi.
Jacques Vallois, lui, leur a fait confiance en adoptant une nouvelle méthode de recrutement : la MRS pour « méthode de recrutement par simulation ». C’est une initiative qui donne un maximum de chances aux candidats trop longtemps éloignés de l’emploi. On laisse un peu tomber l’habituel CV, ce qui compte, c’est la compétence et la motivation de chacun. Dans un processus très pragmatique, la DRH observe, évalue et échange avec les candidats sur la capacité personnelle d’adaptation.
Au total, ce centre E.Leclerc aura créé 110 emplois, tous en CDI à temps plein (hors étudiant). Jacques Vallois est un sacré militant, et il ne s’en cache pas ! Personnellement, j’apprécie les hommes d’une telle trempe.
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