L’enseigne E. Leclerc en Pologne fête ses 20 ans

Dans ce grand pays qui revient très rapidement dans le concert politique européen, l’enseigne E. Leclerc fédère 43 magasins. Les adhérents sont assez jeunes et presque pour moitié … ce sont des adhérentes. Les femmes en effet jouent un rôle incontournable sur le marché du travail polonais et occupent des places de direction bien plus souvent qu’en France.

Le marché polonais est encore d’accès compliqué: le panier moyen est faible, le commerce de proximité reste un canal d’achat important pour des clients qui font leurs courses presque 13 fois par mois dans les petits magasins, contre 6 en hypermarché.

L’accès au foncier est onéreux et tout agrandissement ou création est très vite une opération qui nécessite une mise de fonds importante. Les enseignes succursalistes se sont donné de gros moyens pour se développer.

Face à des Métro, Auchan ou Carrefour qui achètent d’un seul coup un parc de plusieurs dizaines de magasins lorsqu’il faut pénétrer toute une région, les indépendants (autochtones ou enseignes importées telles E. Leclerc ou Intermarché) n’ont pas la partie facile. C’est pour eux une aventure de longue haleine qui nécessite constance et patience.

Malgré une faible puissance d’achat, l’enseigne E. Leclerc Pologne confirme chaque jour son image de prix bas, notamment sur le fond de rayon. En ces temps de crise, la bataille se déplace beaucoup sur les promotions et les consommateurs y sont très sensibles.

En Pologne, comme dans les pays que l’on appelait « de l’Est », les plans d’urbanisme sont en perpétuelle mutation et l’ouverture de nouvelles voies d’accès vient sans arrêt perturber une carte d’implantation qui rend les perspectives de chiffres d’affaires très aléatoires à long terme.

Malgré cette situation concurrentielle très agressive, les adhérents d’E. Leclerc Pologne tiennent leur rang. La greffe a mis du temps à prendre et comme le dit Jean-Philippe Magré, mon ancien collaborateur à Paris devenu Président de la coopérative polonaise:

« nous devions exporter un modèle inexportable, mais désormais, il faut compter avec nous » !

J’ai eu un grand sentiment de fierté et beaucoup de plaisir en me remémorant, lors d’une soirée amicale, toutes les péripéties de nos aventures polonaises.

Le croiriez-vous : tout a commencé par une campagne de recrutement par petites annonces. Avec mon père Edouard et un petit quarteron d’adhérents français, j’avais rencontré au début des années 1990, tous les grands leaders politiques polonais, de toutes obédiences confondues. Tous avaient conscience qu’il nous fallait recruter au-delà des métiers traditionnels puisqu’aussi bien, il n’y avait à l’époque ni école de commerce, ni formation digne de ce nom pour l’avenir de nos métiers.

Un quarantaine de candidats avaient donc fait le voyage en France pour y être formés dans les centres E. Leclerc et des écoles de commerce françaises. Entre ceux qui ont décidé de faire leur vie en France et ceux qui, rentrés au pays, sont redevenus fonctionnaires, il y eu finalement assez peu de rescapés de cette première vague de recrutement. Mais avec le temps, la greffe a pris.

Parrainés par des centres E. Leclerc de Bretagne, de Normandie, de Poitou-Charentes et de Lorraine, les premiers pionniers ont parcouru la Pologne à la recherche de terrains, acquis d’anciennes usines, quelques friches commerciales, ouvert un premier réseau … jusqu’à l’acquisition de quelques magasins du groupe Billa revendus pas nos amis de Rewe en 2009.

Et aujourd’hui, une seconde génération d’adhérents E. Leclerc a émergé avec de nouveaux concepts et une ambition renouvelée.

Sur internet, en avance sur nos collègues français, ils ont développé de manière autonome des applications consacrées aux marques de distributeurs, se préparent à lancer un réseau de vente de carburant et réfléchissent à l’adaptation des drives. Du coup, ça s’emballe … tant mieux. Voilà une équipe qui porte bien haut le panonceau E. Leclerc.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur l’histoire du Mouvement E.Leclerc en Pologne, n’oubliez pas de visiter nos archives. A l’occasion des 20 ans, Anaïs a préparé un petit dossier (cliquez ici) qui rafraîchira la mémoire de beaucoup !

Nous n'avons malheureusement pas pu conserver les commentaires pour cet article et nous vous prions de nous en excuser.