
240 000 personnes ont foulé la terre (je n’ose dire l’herbe !) de la plaine de Kerampuilh. Un immense succès populaire. Une formidable réussite pour les organisateurs. La presse régionale ne tarit pas d’éloges. C’est mérité. Cette 19
ème édition a porté les « Charrues » au Top 5 des grands festivals musicaux européens.
J’étais en Bretagne pour « bosser ». Je n’ai donc pu m’y rendre qu’en soirée : pas pu voir, hélas Mathieu Chedid, Casablancas, Gaëtan Roussel, Souchon et bien d’autres… Juste le final de Dutronc (ovationné !). Mais j’ai flashé pour…
Muse. C’est le 5
ème concert auquel j’assiste. Pas déçu ! Même s’il pleuvait ce jeudi soir, une pluie froide, que dis-je, un déluge ! Beaucoup de cas d’hypothermie, et quelques sorties spectaculaires de fans arrachés de la « fosse ». Mais les ambassadeurs du Devonshire avaient mis la gomme. Un son magnifique, une prestation du tonnerre. Muse a enchaîné moult tubes : « New Born », « Uprising ». Des décibels, des faisceaux laser par dessus les têtes. Seul bémol : un décalage très perceptible entre un show bien huilé, irréprochable, mais quasiment trop bien « orchestré »… au risque d’être trop distancié face à un parterre généreux, soudé dans le piétinement de la gadoue, à la recherche d’une bouffée de chaleur qui aura manqué dans ce concert-là.
Mika. Ce type est monté sur une batterie de mille volts. Il sourit, saute, exulte. Fallait voir la tête des fans, des filles par centaines, jeunes, plébisciter leur petit prince. Il a commencé super sapé, il a dansé torse nu, et reçu beaucoup de déclarations d’amour en réponse à « Grace Kelly » ou « Love Today ». Increvable, magicien d’un spectacle millimétré, certains ont commencé à parler de « playback ». Il ne serait pas le premier à se faire assister d’une voix de secours. Allez, pas de mauvais procès. C’était génial… Et le soleil était revenu.
Indochine. C’est le concert que j’ai préféré. Mes enfants m’ont dit : « normal, c’est daté ! ». Cruelle engeance ! Certes, Sirkis irrite. Le Mickey étale son spleen d’ado, force une voix de fragile soprano pour lancer à la foule « qui veut avoir sexe avec moi », sous des écrans qui projettent des images glauques de camps et de guerres !!! Même pas provoc, juste pubère ! Et c’est vrai aussi qu’il en fait trop : scrutant le peuple, les mains sur les hanches, il cherche à mesurer son effet : « Putain de public, putain de festival, putain de Charrues… ». Putain de poète !
Mais Sirkis est terriblement attachant dans cet aveu de timidité. Le coquelet se jauge, mais pas plus qu’en leur temps un Mick Jagger, un Keith Richards , un Iggy Pop ou un Michael Jackson remontant ostentatoirement les valseuses et bandant leurs guitares. A chaque génération, ses démonstrations de virilité dérisoire. Le temps nettoie les excès, les ringardise même, pourvu que l’on ait du talent. Et ce soir là, comme au Stade de France (
cf. note de Replikant), Indochine nous a offert une soirée grandiose. Nous avons tous repris avec lui « L’aventurier », « Trois nuits par semaine », et surtout « J’ai demandé à la lune ». Et nous avons hurlé notre plaisir quand il a fait venir à lui l’un de ces drapeaux bretons qui disait haut et fort la fierté d’être là.
Phoenix. Pour les Versaillais, c’était quand même un sacré pari. Passer après « Indochine » ! Eh bien, Thomas Mars a carrément sauté l’obstacle. Prudent, il avait cru devoir se démarquer de Sirkis dans un interview à Ouest-France : « on préfère jouer sur le tard, sur la deuxième scène plutôt qu’avant sur la première, souvent réservée à la musique commerciale ». Ce n’était pas la peine de se dédouaner. Ils ont fait un carton. Le plus yankee des groupes français a su emporter la foule. Aura-t-il assez de « jus » pour entamer la carrière internationale qu’on lui promet ? Ce serait bien !
Bon, il y avait la musique, il y avait l’ambiance. Bon enfant, joyeuse. Dans la fosse comme au village VIP, les tee-shirts « Cochon de Bretagne » s’affichaient bédéphiles. On buvait de la Britt, du Breizh Cola… Les politiques se faisaient discrets. Ou carrément bohème, telle la jolie Teaki, fille des îles et conseillère régionale, déambulant fleurs à l’oreille. Le maire de Landerneau (Patrick Leclerc, un génial cousin que je découvre sur le tard) cherche des idées : le 15 août, il a invité Placebo, Morcheeba et BB Brunes au pays de la lune ! Et chacun repart, emportant son gobelet vintage consigné, histoire de ne pas polluer. Yeh, c’est classe, les Vieilles Charrues !
8 Commentaires
Nous sommes arrivés le 18 juillet avec 1800 kms dans les jambes et plein de bonheur dans la tête.
encore Merci et bonnes vacances.
je suis triste de constater que vous déposez de moins en moins de billets...est-ce les vacances d'été?
je serais intéréssé de savoir où nous en sommes concernant la crise du lait car à ce jour il n'y a plus de MDD dans le rayon lait!et le bras de fer entre la scamark et orlait de s'arrange toujours pas...
sur ce, à mon tour, je pars en vacances.
david
Je vois que vous aussi vous etes un passionne de musique(culture) et que vous avez eu des moments vibrant lors du festival des vieilles charrues. J ai ete le manager d artistes comme Dionysos, Dolly.....et depuis plus de 5 ans je me suis engage dans l action humanitaire et le developpement durable en Palestine, en Egypte.... nous aurons peut-etre l opportunite de nous croiser et de parler de nos engagements. Bravo pour votre sincerite et votre humanisme.
Nous sommes arrivés le 18 juillet avec 1800 kms dans les jambes et plein de bonheur dans la tête.
encore Merci et bonnes vacances.
je suis triste de constater que vous déposez de moins en moins de billets...est-ce les vacances d'été?
je serais intéréssé de savoir où nous en sommes concernant la crise du lait car à ce jour il n'y a plus de MDD dans le rayon lait!et le bras de fer entre la scamark et orlait de s'arrange toujours pas...
sur ce, à mon tour, je pars en vacances.
david
Je vois que vous aussi vous etes un passionne de musique(culture) et que vous avez eu des moments vibrant lors du festival des vieilles charrues. J ai ete le manager d artistes comme Dionysos, Dolly.....et depuis plus de 5 ans je me suis engage dans l action humanitaire et le developpement durable en Palestine, en Egypte.... nous aurons peut-etre l opportunite de nous croiser et de parler de nos engagements. Bravo pour votre sincerite et votre humanisme.