SOCIÉTÉ Actus / Débats

Hausse des prix alimentaires : on peut maîtriser si chacun fait son métier !

Nos adhérents se sont interrogés. Quelle mouche a donc piqué notre ami, Serge Papin, pour montrer du doigt aux agriculteurs en colère « Carrefour et Leclerc » interpellés en responsabilité ? Outre qu’il dédouane un peu trop facilement la sienne, fallait-il craquer et cautionner les demandes de hausses de prix ? « Les Leclerc » s’y refusent. D’abord, parce qu’elles ne sont pas toutes fondées, loin de là. Et ensuite, parce que si chacun fait bien son métier, l’impact peut encore être maîtrisé. J’ai déjà développé ici le premier argument. Une partie des hausses vient de la spéculation (Cf. ma note du 28/01/2011). Il n’y a aucune raison de s’y résigner. De même, il y a trop de grandes marques qui justifient (encore) leurs hausses tarifaires par l’inflation des matières premières alors que celles-ci n’entrent parfois que pour une part marginale dans la valeur du produit transformé (Cf. ma note du 31/01/2011). Il ne s'agit pas de "faire un geste" comme nous le demande le dynamique patron de "U". Il faut négocier. Mais notre contribution à la lutte contre l’inflation ne s’arrête pas là. Le métier de distributeur ne se limite pas à « acheter pour revendre ». Notre rôle ne consiste pas à relayer, quitte à les temporiser, les demandes des fournisseurs. Les hausses peuvent être retravaillées, sculptées, packagées (un produit à la hausse, mais un produit à la baisse), différées, diluées, etc. Soit en accord avec le fournisseur, soit dans le cadre de la stratégie d’enseigne, y compris en adaptant la marge. Eh, oui ! De plus, chaque enseigne a un positionnement spécifique. Dans la dernière enquête de Linéaires (n° 266 – février 2011), les prix de Géant et de Simply Market sont supérieurs de 5,4 points à ceux d'Intermarché et de 6,2 points à ceux de E. Leclerc et les prix de Casino et Monoprix sont supérieurs de 15,4 points à ceux d'Intermarché et de 16,8 points à ceux de E. Leclerc !!! Qui peut croire que cet écart s’explique par une différence de conditions d’achat (ou de rémunération des agriculteurs) ! Le prix bas, c’est une volonté et un savoir-faire. Sur l’échelle de la lutte contre la cherté, toutes les enseignes ne se valent pas. Et à conditions d’achat quasi identiques, tant mieux si le bas prix, par la confiance qu’il génère, permet d’augmenter les débouchés. Alors, j’insiste : si notre enseigne n’a pas voulu s’associer au consensus sur « l’inéluctabilité de la hausse », ce n’est pas dans le souci de provoquer. C’est parce que nous croyons pouvoir servir, sans devoir le crier sur les toits, les demandes des agriculteurs, mais aussi maîtriser une partie de l’inflation et la cantonner à 2 % en moyenne annuelle dans nos magasins. En tout cas, on essaye. Le consommateur trouve que l’alimentation est déjà chère (Cf. étude GFK pour l’Ania). Depuis deux mois, il entend parler de hausses à 2 chiffres. Dans les foyers, la confusion est totale entre hausse des tarifs et hausse des prix. Je crie casse-cou. La consommation est trop fragile, je revendique le droit pour nos adhérents de nous démarquer de cette communication contre-productive. Lors de la réunion organisée le 2 février par Bruno Le Maire, le nouveau Président de la FNSEA, Xavier Beulin, ne s’est pas trompé de propos. Dans son intervention perçue comme « construite et constructive » par nos représentants, il a plaidé pour une hausse corrélée à l’augmentation des coûts d’approvisionnement, sans cautionner le reste. Les pouvoirs publics semblent aussi prendre la mesure d’un risque de dérapage. Je ne saurais reprocher à Frédéric Lefebvre de réinvestir, après qu’Hervé Novelli l’ait trop négligé, le costume du Ministre de la Consommation. En bon politique, il sait que, lui aussi, devra tenir « un discours d’enseigne ». Et que parallèlement au travail de Bruno Le Maire pour rassurer les agriculteurs, il lui faut garantir que le gouvernement cherchera à défendre le pouvoir d’achat de tous les Français. En politique comme en économie, on est toujours rattrapé par un double discours. Plutôt que de demander à tous de jouer démagogiquement les équilibristes, il vaut mieux que chacun assume son propre rôle. Nous tiendrons le nôtre.

10 Commentaires

MEL arrête tes blagues t'est pas crédible avec tes discours de façade réduit tes marges et arrête de nous faire croire que tu défend le pouvoir d'achat des français
Bonjour

Il est évident que Papin adopte une posture marketing, comme dit dans un précédent post. Je me souviens qu'il avait commencé sa "carrière" médiatique en attaquant, dans un article du monde, l'enseigne Intermarché (" cause d'eux j'ai failli devenir syndicaliste").

Bref, cette déclaration ne me surprends pas de sa part et colle bien au personnage.
MEL merci de prendre le temps d’argumenter et de donner la vision de votre enseigne.
Quel taux d’inflation prévoyez-vous pour 2011 ? Les augmentations de salaires ayant été plus que restreintes en 2010, environ 2% voire moins, et les intentions pour 2011 n’étant guère plus généreuses, les salariés ne seront-il pas fondés, si l’inflation dérape, à revendiquer l’indexation des salaires pour au minimum préserver leur pouvoir d’achat.
Mel, mais non tu ne peux pas maitriser tout seul la planche à billet des banques centrales aux USA, en chine, qu'en Europe, et les milliards qu'elles déversent sur les marchés de matières premières.
Personnellement, je demande une explication. Pour quelle raison les supermarchés devraient vivre de leur profession? Pour quelle raison les industriels devraient vivre de leur profession? Et enfin, pour quelle raison l'agriculteur, qui travaille 7j/7, plus de 2 fois 35h par semaine, ne pourrait-il pas vivre de sa profession, lui?
C'est la réponse à cette question qui m'intéresse le plus. Puisque le premier acteur de la chaine ne vit pas de son métier, pourquoi les autres devraient en vivre?
Et enfin, trouvez-vous normal qu'un exploitant agricole ne puisse retirer qu'un maigre bénéfice en fin de mois grâce aux aides européennes, sans lesquelles il mettrait la clé sous la porte? Non bien sûr!
Que proposez-vous alors?
Chacun son métier monsieur Leclerc, effectivement, mais ce n'est pas une raison pour faire l'autruche!
Le nombre d'exploitations françaises a été divisé quasiment par 5 en moins de 50 ans! Ne laissons pas mourir notre belle agriculture française!
MEL arrête tes blagues t'est pas crédible avec tes discours de façade réduit tes marges et arrête de nous faire croire que tu défend le pouvoir d'achat des français
Bonjour

Il est évident que Papin adopte une posture marketing, comme dit dans un précédent post. Je me souviens qu'il avait commencé sa "carrière" médiatique en attaquant, dans un article du monde, l'enseigne Intermarché (" cause d'eux j'ai failli devenir syndicaliste").

Bref, cette déclaration ne me surprends pas de sa part et colle bien au personnage.
MEL merci de prendre le temps d’argumenter et de donner la vision de votre enseigne.
Quel taux d’inflation prévoyez-vous pour 2011 ? Les augmentations de salaires ayant été plus que restreintes en 2010, environ 2% voire moins, et les intentions pour 2011 n’étant guère plus généreuses, les salariés ne seront-il pas fondés, si l’inflation dérape, à revendiquer l’indexation des salaires pour au minimum préserver leur pouvoir d’achat.
Mel, mais non tu ne peux pas maitriser tout seul la planche à billet des banques centrales aux USA, en chine, qu'en Europe, et les milliards qu'elles déversent sur les marchés de matières premières.
Personnellement, je demande une explication. Pour quelle raison les supermarchés devraient vivre de leur profession? Pour quelle raison les industriels devraient vivre de leur profession? Et enfin, pour quelle raison l'agriculteur, qui travaille 7j/7, plus de 2 fois 35h par semaine, ne pourrait-il pas vivre de sa profession, lui?
C'est la réponse à cette question qui m'intéresse le plus. Puisque le premier acteur de la chaine ne vit pas de son métier, pourquoi les autres devraient en vivre?
Et enfin, trouvez-vous normal qu'un exploitant agricole ne puisse retirer qu'un maigre bénéfice en fin de mois grâce aux aides européennes, sans lesquelles il mettrait la clé sous la porte? Non bien sûr!
Que proposez-vous alors?
Chacun son métier monsieur Leclerc, effectivement, mais ce n'est pas une raison pour faire l'autruche!
Le nombre d'exploitations françaises a été divisé quasiment par 5 en moins de 50 ans! Ne laissons pas mourir notre belle agriculture française!

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