
SOCIÉTÉ
Actus / Débats
Xavier Beulin, « La France Agricole », l’indexation des prix alimentaires, Lactalis et caetera
« La France Agricole » :
Le groupe de presse aurait changé de main. Curieusement, l’affaire ne fait pas grand bruit dans le Landerneau médiatique. Vous me direz : « Ce n’est pas un canard qu’on trouve chez le coiffeur. Et il n’a pas d’impact sur le grand public. » Faut voir ! Pour l’Elysée, concentré sur une stratégie de reconquête de l’électorat paysan, l’affaire devrait néanmoins être suivie de près. Elle est en tout cas croustillante. Ce n’est pas tous les jours qu’un patron de la FNSEA se retrouve, via la société commerciale qu’il préside, coactionnaire d’un journal-phare du secteur. Un peu comme si la FCD (Carrefour, Casino, etc.) devenait propriétaire de LSA ou de Linéaires !!! Ca devrait faire causer dans les chaumières.
Moi, chaque semaine, je lis « La France Agricole ». Dans la livraison du 11 mars, un papier « un peu court » relate l’opinion des distributeurs et des industriels concernant l’indexation des prix alimentaires sur les cours des matières premières. Une idée de Xavier Beulin. On me prête une position négative. Non, je suis ouvert à la discussion. Si j’ai alerté sur les risques juridiques et les effets pervers, j’ai aussi insisté sur la possibilité d’en faire un outil de gestion de crise.
« Indexation, j’ose dire ton nom » :
Pourquoi l’idée serait-elle taboue ? Mes collègues de la distribution évoquent « le retour à l’économie administrée ». Soit. Mais qui conteste aujourd’hui qu’il faut mettre un peu de régulation sur un marché dont la rationalité échappe aux usagers.
J’en ai discuté avec pas mal d’adhérents en charge de la négociation commerciale. Nous avons besoin de pouvoir « apprécier » l’impact d’une telle mesure. L’exercice n’est pas impossible mais il nous semble devoir être bien balisé.
Une simulation pour comprendre les impacts :
Les services économiques de la FNSEA ont travaillé sur la répercussion de la hausse des prix de l’alimentation animale sur le prix des produits laitiers.
Commentaire :
A première analyse, rien d’inapplicable. D’ailleurs, laissez-moi vous dire que si on avait retenu ce critère exclusif, aucun tarif fournisseur de produits laitiers n’aurait été accepté fin février. Les hausses proposées, prétendument pour couvrir le coût des matières premières, représentaient quelquefois le double, voire le triple de cette indexation. N’est-ce pas Lactalis, n'est-ce pas Lesieur !!! (Certains apprécieront ce dernier clin d'oeil !)
Indexation des tarifs et prix consommateur :
Je comprends l’angoisse du producteur qui souhaite pouvoir répercuter dans son tarif la hausse de sa matière première. Mais il ne faut pas confondre son tarif avec le prix consommateur. Il n’y a aucune raison que le prix de vente public soit complètement et proportionnellement impacté par une indexation.
Le prix de vente, c’est le choix du distributeur, c’est le choix de chaque enseigne. S’il veut modérer une hausse, le distributeur peut prendre sur ses marges. Pour ma part, j'entends bien qu'on ne nous empêche pas d'être le moins cher. Et l’indexation doit, à mon avis, s’arrêter au niveau de la négociation du tarif.
Indexation / pouvoirs publics :
Au-delà des problèmes sémantiques et du choix des critères, la question est de savoir quelle serait la position des pouvoirs publics. Bruno Le Maire défend l’idée. On ne peut pas dire qu’à Bercy, ça les emballe. A l’instar de nos juristes d’entreprise, on fait valoir à Bercy que cette pratique susciterait l’ire de la Commission Européenne et qu’en tout cas, l’introduction du principe d’indexation par voie législative est exclue.
Pour autant, les pouvoirs publics peuvent-ils, prétextant de cette difficulté, se contenter de renvoyer les partenaires de la filière vers des pratiques (même prévues au contrat) sans qu’ils les cautionnent. Voilà un jeu dangereux qui, inéluctablement, marquerait la limite de notre engagement.
En l’état de la réflexion, j’ai confirmé à Bruno Le Maire que, malgré nos réticences, nous acceptions de participer à un test, par exemple sur la viande. Un test, grandeur nature, qui engagerait producteurs, industriels et distributeurs, qui laisserait aux distributeurs la libre détermination du prix final aux consommateurs. Un test, enfin, dont l’engagement de la puissance publique à nos côtés garantirait la licéité du projet.

16 Commentaires
Le prix de vente client fait l'objet de toutes les discussions.
L'engagement de la Grande distribution est de générer du volume aux industriels qui en contrepartie font un effort sur le prix de cession.
La démarche est largement appliquée pour les produits catalogue. Le client ne s'y trompe pas il achète même des produits qu'il ignore habituellement.
Rendre attractif le fond de rayon est l'enjeu des magasins et des industriels.
Cela tombe bien! Justement il y a un comparatif des enseignes publié dans Que Choisir du mois de mars pour savoir où acheter moins cher.
Normalement la concurrence devrait aider à faire baisser les prix...
Ou alors, on essaie d'intervenir, ou alors on laisse les "marchés" réguler par eux mêmes ces aléas, et nous savons pertinemment qu'il n'est pas sur, que ce libéralisme à tout prix soit profitable à quiconque
on présente toujours l elevage bovin comme victime de l augmentation des prix des céréales.l impact est plus que limité.les bovins sont des herbivores faut il le rappeler.par contre pour les granivores que sont les porcs et les volailles il en est tout autrement.la moitié du coup de production c est de l aliment. sur un autre blog, monsieur ,vous prétendez que vos équipes savent impacter l influence d une hausse du prix des matières premiers.je rappelle quand meme,si les gens ne s en doute pas que les granivores sont les premiers clients des céréaliers.et de loin.les chiffres sont archis connus et ne varient pas de façon fondamentale d une campagne a l autre. a moins que parler des difficultés des éleveurs des éleveurs porcs et volailles soit politiquement incorrect.il ne font pas partie de l aristocratie agricole.se remémorer des campagnes de dénigrement bien organisée sous la législature Jospin.
Sans vouloir remettre en doute votre lecture assidue de La France Agricole,
je me permets de vous signaler que cet excellent journal a publié la semaine précédente une brève relatant votre volonté de restreindre l'indexation aux seules périodes de crises, ainsi que des articles plus détaillés sur son site. A croire qu'il n'écoute pas que la voix de la FNSEA...
Bon courage pour le "test grandeur nature" et au plaisir de vous lire.
A. Pechtela
je pense que la filière agricole l'a déjà suffisamment fait.
a votre tour
A force de vouloir toujours baisser les prix, vous étranglez les agriculteurs producteurs de lait (réf. Lactalis) et agacez énormément vos clients qui ne trouvent plus leurs produits favoris dans leur centre Leclerc.
Pourquoi ne baissez-vous pas vos marges au lieu de vouloir étrangler vos fournisseurs ?
De plus une meilleure gestion des stocks serait bienvenue (je ne trouve plus mon shampooing DOP 2 en 1 depuis plusieurs semaines). De grâce, réglez vos propres problèmes avant de vouloir forcer les autres à faire ce que vous voulez.
Cordialement.
C'est vraiment généreux de prendre le temps de répondre à ce genre de commentaire hautain et si mal informé.
Il suffit de lire la presse spécialisée et n'importe quel magazine de consommateur pour constater que Leclerc est l'enseigne qui réduit le plus ses propres marges.
Et Lactalis n'est pas un ''producteur'' de lait.
Le prix de vente client fait l'objet de toutes les discussions.
L'engagement de la Grande distribution est de générer du volume aux industriels qui en contrepartie font un effort sur le prix de cession.
La démarche est largement appliquée pour les produits catalogue. Le client ne s'y trompe pas il achète même des produits qu'il ignore habituellement.
Rendre attractif le fond de rayon est l'enjeu des magasins et des industriels.
Cela tombe bien! Justement il y a un comparatif des enseignes publié dans Que Choisir du mois de mars pour savoir où acheter moins cher.
Normalement la concurrence devrait aider à faire baisser les prix...
Ou alors, on essaie d'intervenir, ou alors on laisse les "marchés" réguler par eux mêmes ces aléas, et nous savons pertinemment qu'il n'est pas sur, que ce libéralisme à tout prix soit profitable à quiconque
on présente toujours l elevage bovin comme victime de l augmentation des prix des céréales.l impact est plus que limité.les bovins sont des herbivores faut il le rappeler.par contre pour les granivores que sont les porcs et les volailles il en est tout autrement.la moitié du coup de production c est de l aliment. sur un autre blog, monsieur ,vous prétendez que vos équipes savent impacter l influence d une hausse du prix des matières premiers.je rappelle quand meme,si les gens ne s en doute pas que les granivores sont les premiers clients des céréaliers.et de loin.les chiffres sont archis connus et ne varient pas de façon fondamentale d une campagne a l autre. a moins que parler des difficultés des éleveurs des éleveurs porcs et volailles soit politiquement incorrect.il ne font pas partie de l aristocratie agricole.se remémorer des campagnes de dénigrement bien organisée sous la législature Jospin.
Sans vouloir remettre en doute votre lecture assidue de La France Agricole,
je me permets de vous signaler que cet excellent journal a publié la semaine précédente une brève relatant votre volonté de restreindre l'indexation aux seules périodes de crises, ainsi que des articles plus détaillés sur son site. A croire qu'il n'écoute pas que la voix de la FNSEA...
Bon courage pour le "test grandeur nature" et au plaisir de vous lire.
A. Pechtela
je pense que la filière agricole l'a déjà suffisamment fait.
a votre tour
A force de vouloir toujours baisser les prix, vous étranglez les agriculteurs producteurs de lait (réf. Lactalis) et agacez énormément vos clients qui ne trouvent plus leurs produits favoris dans leur centre Leclerc.
Pourquoi ne baissez-vous pas vos marges au lieu de vouloir étrangler vos fournisseurs ?
De plus une meilleure gestion des stocks serait bienvenue (je ne trouve plus mon shampooing DOP 2 en 1 depuis plusieurs semaines). De grâce, réglez vos propres problèmes avant de vouloir forcer les autres à faire ce que vous voulez.
Cordialement.
C'est vraiment généreux de prendre le temps de répondre à ce genre de commentaire hautain et si mal informé.
Il suffit de lire la presse spécialisée et n'importe quel magazine de consommateur pour constater que Leclerc est l'enseigne qui réduit le plus ses propres marges.
Et Lactalis n'est pas un ''producteur'' de lait.