Inflation : le retour

Les statistiques de la consommation restent bonnes en février (dépenses en produits manufacturés : + 0,9 %). Malgré la baisse du moral des ménages et les prévisions alarmistes sur le pouvoir d’achat, les Français continuent de fréquenter les magasins. Les analystes s’en étonneraient presque et le parti majoritaire, furieusement empêtré dans son débat abscons sur la laïcité, se révèle incapable d’en faire l’exégèse alors qu’il pourrait encore tirer un réel profit politique de la situation. Car c’est un fait, illustré par tous les indicateurs professionnels qu’ont publiés Olivier Dauvers, Linéaires ou LSA, la Loi de Modernisation Economique, la concurrence ont permis d’assagir les prix en 2010. Et les Français en ont profité. Mais voilà, c’est du passé. On nous annonce du Parlement ou de Bercy, un rapport sur les effets de la LME. Mais c’est trop tard pour que le politique puisse s’en prévaloir. Car même si la loi a fait gagner en efficacité la négociation industrie-commerce, le peuple ne pourra que constater que l’inflation désormais reprend ses droits. Hausse des matières premières, hausse des tarifs, hausse des prix alimentaires, taux d’inflation annuel, tout le monde fait son pronostic. Chacun parle de sa fenêtre et de ses ouailles. Au point qu’il est bien difficile, même pour un journaliste chevronné, de faire la part entre des hausses revendiquées par telle corporation et leur traduction (forcément moindre) dans les prix au consommateur. Les instituts, à leur tour, font inflation de prévisions : Bercy annonce, ce jour, qu’il révise ses chiffres et propose + 1,8 % pour 2011. Ce sera évidemment plus élevé. L’inflation est largement importée et si les tensions sur les marchés durent, Bercy révisera ses prévisions… comme d’habitude. Ce que je peux concrètement reconfirmer ici, c’est que, quelle que soit l’évolution de l’indice des prix, nous serons les moins chers et le démontrerons...