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Profits records des entreprises : et après ?
A lire les journaux, hier et aujourd’hui, les Français pourraient se demander si l’eldorado n’est pas à la portée d’une élection présidentielle. Dans Le Figaro comme dans Les Echos, l’affirmation de « profits records » colore titres, manchettes et sous-titres.
Incroyable ! Il y a à peine une semaine, on ne parlait que d’une France en retard de croissance par rapport à la zone Europe ou même au reste du monde ! Et aujourd’hui, c’est tout bon ! Les sous rentrent dans la caisse de l’économie française !
Délires et dérives du marketing médiatique qui pousseraient nos quotidiens à forcer le trait ? Engagement des mêmes journaux dans une campagne anti-morosité d’intérêt national ? Toujours est-il que ces annonces tranchent avec la sinistre comptabilité, chaque jour sur France Info, des licenciements collectifs chez Alcatel-Lucent et autres entreprises !
Jamais, de mémoire récente, on ne vit autant de dollars et d’euros amassés dans les coffres de nos Picsou hexagonaux !
Ce sont les pétroliers d’abord, Total en tête, qui pavoisent ! Les banquiers, pas mal non plus : BNP et Société Générale emmagasinent des profits records. Et à la bourse, les élégantes affichent leur parure : LVMH, bien sûr, mais aussi toutes les valeurs du luxe.
En fait, toutes les stars du CAC 40 sont à la fête. Pepsi Cola affiche un profit de 6,4 milliards de dollars (+ 9 %) et fait la nique à Coca Cola avec 6,3 milliards (+ 4 %). Michelin, Danone, L’Oréal (résultat et chiffre d’affaires) sont en train de se confectionner de confortables « plis de bouddha ». Dans le non alimentaire, Electrolux, Rexel (+ 56 %), Air France/KLM…la liste n’en finit plus des profits records annoncés…
« Des profits sains et indispensables » écrit, dans un édito des Echos, Patrick Lamm qui fustige les anathèmes de Ségolène Royal et de l’UFC contre les super profits.
Patrick Lamm ne manque pas d’arguments :
- Dans la compétition internationale, nos entreprises n’ont pas volé cet argent. C’est la raison d’un effort impressionnant pour emporter et pénétrer les nouveaux marchés émergents. Ce n’était pas facile. La réussite n’en est que plus appréciable.
- A la toise, et malgré ces formidables résultats, nos entreprises ne sont pas encore assez riches, ni capitalisées. Elles restent des pois chiche, elles restent opéables dans un monde où les ogres affichent des dimensions colossales.
Tout cela est vrai…
Mais au baromètre de l’émotion, salariés et consommateurs sont tout de même en droit de s’interroger.
- L’argument de l’effort ne doit pas masquer que toutes les restructurations et les améliorations de productivité ont été réalisées au détriment de l’emploi immédiat. Oui, oui, j’entends vos commentaires. Si ça permet aux entreprises de repartir d’un meilleur pied, ces opérations sont bonnes pour les emplois futurs. D’accord ! Mais à court terme, c’est bien la « variable salaire » qui a servi d’ajustement.
- L’argument du chiffre d’affaires est aussi en trompe-l’œil. Il suffit de lire les commentaires boursiers. Les résultats ont été boostés par l’inflation des cours (pétrole, matières premières) et des prix (agroalimentaire, luxe, cosmétiques). Tout cela n’est peut-être que conjoncturel. Aucune entreprise n’est à l’abri d’un retournement de situation. Mais ce sont bien les consommateurs qui ont payé le prix fort ! Vous vous rappelez : ceux à qui il a été dit qu’il n’y avait pas d’inflation ! D’ici à ce qu’ils se considèrent comme les dindons de la farce…
- Quant à l’argument de la nécessaire recapitalisation, il ne sera pertinent que le jour où l’investissement repartira. Servir des dividendes, rémunérer des fonds de pension, pourquoi pas…pas de populisme, comme dit Jacques Attali ! Mais si l’argent sort du circuit et des filières, qu’il n’est pas réinvesti dans l’innovation, la recherche, le développement, alors c’est le rentier qui gagnera et le salarié n’aura que des miettes…
Attention à l’euphorie. Tous les Français, rappelons-le, ne sont pas actionnaires. Si l’esprit d’un nouveau capitalisme souffle sur une France qui retrouve de l’allant, perd ses complexes…tant mieux.
Mais le politique, surtout pendant la campagne présidentielle, doit veiller à maintenir la bonne cohésion sociale. Il se doit d’être attentif aux dégâts collatéraux qu’un affichage trop provocateur de la réussite des uns…peut entraîner chez les autres. Plus que jamais, pour éviter la « fracture sociale », les candidats, comme les responsables politiques, devront trouver les mots et surtout les mesures qui remettent en marche « l’ascenseur social ».
Tout le monde le reconnaît : le thème du pouvoir d’achat est devenu prioritaire dans les préoccupations des Français. Le pouvoir d’achat, ce ne sont pas simplement des revenus immédiats. Ce sont aussi des perspectives d’enrichissement et de bien-être. Et dans notre pays, c’est cette perspective-là qui fait défaut. C’est cette absence de perspective qui génère la frustration.
(Je reviendrai, la semaine prochaine, sur cette passionnante question : Faut-il taxer les super profits ?)
11 Commentaires
1 de la dette exterieure 2100 MM€
2 du plein emploi
3 des retraites
ces trois parametres remis en place, l'economie et l'acsenceurs social fonctionneront correctement.
Mais beaucoup de ces entreprises délocalisent (Electrolux, Renault, Michelin...).
Le site www.prix-carburants.gouv.fr devrait permettre de réorienter la clientèle des grands groupes pétroliers comme Total vers d'autres enseignes. A terme, les groupes pétroliers historiques devront tenir compte du pouvoir d'achat où réorienter leur économie : mais à quel prix ?
La loi Aubry (RTT), la loi Evin, l'Europe, la lutte contre l'obésité... et bien d'autres mesures devraient, sur du court terme, changer la donne de ce classement concernant notamment les entreprises travaillant pour les fonds de pension.
Tchao M.E.L.
qui va être transformé par un vote sanction dans un camps ou un autre...c'est pas ça qui manque !
Mais je suis entièrement d'accord avec ton analyse sur le discours schizo des médias "France en perte de vitesse, 3e terre des investissements étrangers, avec un CAC euphorique"... les amalgames vont fleurir au Printemps !
Bonjour,
Les entreprises délocalisent oui, mais beaucoup pour être plus près de leurs marchés, les marchés en expansion sont l'Asie et les pays de l'est. Les coûts du travail sont sans doute parfois une raison, mais ça ne peut être la seule raison pour les biens produits dont les coûts de transports sont importants comme l'automobile et les équipementiers suivent quoi de plus normal ?
Le chiffre d'affaires réalisé en France par Total est ridicule, l'essentiel des revenus de Total sont générés par le raffinage et sont réalisés dans les pays producteurs de
pétrole. Je pense que ce sont les consommateurs qui devront s’adapter aux prix des carburants et non les opérateurs. D’autre par n’oublions pas que l’essentiel du prix à la pompe revient à l’état.
Une taxe sur les "super profits" serait illusoire. Les politiques et les instigateurs de ce genre d'idées ne peuvent les avancer que parce que la majorité des français sont incultes en matière économique.
Total paie des impôts en France et à l'étranger. Si le système devient trop contraignant il suffira aux entreprises du CAC 40 de déplacer leur siège social.
Par contre j'aurais aimé que l'on demande à Total de participer au remboursement des aides et subventions reçues par les collectivités ayant subies la marée noire suite au naufrage de l'Erika. Car à l’époque ils avaient très peu participé au financement du nettoyage des cotes et aux indemnisations.
Je pense qu’une meilleure gestion de l’argent public permettrait, avec les recettes actuelles, à l’état de faire face aux problèmes majeurs de sociétés (santé, logement, éducation), mais pour ça il faudrait mettre en place de vraies réformes de l’administration, du fonctionnement de l’état, des collectivités locales.
Il faudrait modifier le statut de l’élu, avec une rémunération en rapport avec ses responsabilités, mais aussi une responsabilité engagée sur les actions menées. Une limitation des mandats et du nombre de renouvellement.
Plus de taxation des entreprises est contraire au développement de l’activité économique.
La surtaxation des revenus des placements serait aussi une erreur, rien n’est plus simple à délocaliser que les capitaux financiers (je pensais que cela au moins les français l’avaient compris).
Kokoro, je suis d'accord pour Total : c'est la raison pour laquelle le site crée par le gouvernement va permettre aux consommateurs de faire la différence à la pompe. C'est la raison pour laquelle je disais que ça allait réorienter la clientèle vers d'autres enseignes que Total.
En revanche, si pour les délocalisations, vous mettez en avant le coût de la main d'oeuvre et la logistique, je vous réponds que vous avez raison mais qu'il n'y a pas que cela. Une économie s'inscrit dans un contexte économique, politique et social. Des bénéfices notamment américains (pepsi et coca-cola), avec ou sans taxes sur les "super-profits", devraient dans un premier temps (10 à 15 ans) diminuer pour des facteurs différents et variés. Les Etats Unis sont en guerre contre l'Irak et une guerre coûte trés chère. Lors des élections américaines entre Bush et Kelly, une partie de l'opinion française était contre Bush, considérant que celui-ci avait entraîner les Etats Unis dans une grerre stupide et l'accusait d'être un des facteurs de la hausse des prix du carburant et des matières premières sur le sol français. Si cet anti-américanisme est encore trop naissant, trop timide pour que les économistes y fassent attention, il pourrait se renforcer dans les années à venir. De plus, la politique européenne, l'ouverture vers l'Est, un taux de croissance trop insuffisant sur le sol français pourrait amener à ce que des capitaux étrangers notamment américains partent vers des pays en pleine expansion économique (Chine, pays du Sud-Est Asiatique, Indes...) : cela aura pour effet de rentrer inévitablement dans un cercle vicieux entre ce tout petit anti-américanisme et la fuite des capitaux. Car si d'autres pays sont porteurs, et vous avez raison, je ne vois pas pourquoi, avec ou sans taxes sur les "supers-profits", ils resteraient sur le sol français. Ils ont intérêts, malheureusement, à partir.
Tchao M.E.L. et Tchao Kokoro
29800 LANDERNEAU
Une idée toute simple et très économique
pour pénétrer efficacement un marché émergent :
Le Maroc
Casablanca, le 28 février 2007,
Monsieur Michel Edouard LECLERC,
Tout d'abord, je me présente : je m'appelle Alain ROHEL, je suis né à Landivisiau et tout comme vous finistérien.
J'habite au Maroc et j'ai créé mon agence immobilière après avoir travaillé dans le réseau Century21 Maroc mais également en france.
Vous n'êtes pas présent au Maroc et ce pays est en plein développement.
Un des moteurs de l'économie est l'immobilier, l'autre le tourisme.
Le réseau des agences immobilières n'est pas structuré et je démarre la création d'un réseau baptisé AIR MAROC Agence Immobilière Réunies.
Le Roi et gouvernement sont très sensibles sur le fait que ce métier ne soit pas structuré et sur et le fait qu'en moyenne 30% du montant des transactions ne sont pas déclarées, d’où une perte de recette pour le royaume.
Mon idée est simple : j'ai besoin d'aide pour développer ce réseau pour aller vite avant que quelqu'un d'autre n'y pense et pourquoi pas au travers d'une pseudo fondation (Fondation E Leclerc) et je pense qu'en contre partie il sera très facile d'obtenir l'appui du roi et du gouvernement pour vous implanter massivement avec bien entendu les bons emplacement et de concurrencer Marjane leader actuel (Filiale Auchan)
Tous les outils nécessaires pour les agences immobilières qui souhaitent nous rejoindre sont déjà prêts, à savoir : DIP – Contrat franchise – Matrices - Plaquettes ….
Les besoins : par an
Embauche de formateurs : 2 000 € x 4 formateurs par mois soit ………………………… 96 000 €
Subvention pour le changement des enseignes des agences : 2 000 € x 50 agences 100 000 €
Primes pour passer de agence en bureau à agence avec vitrine : 50 000 € x 50 agences 2 500 000 €
Spots télé au Maroc : ……………………………………………………………………………… 500 000 €
Aide au gouvernement pour rédiger une nouvelle loi régissant les agents immobiliers…….. 100 000 €
Informatique – location de bureaux – secrétariat - divers 100 000 €
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3 296 000 €
Dès la deuxième année, le réseau sera quasiment autonome avec la contribution au fond national de la publicité et celui de la formation, le besoin maximum peut être estimé à 500 000 € et pour la troisième année 0 €.
Les bénéfices pour le royaume :
La TPI (plus value) : en moyenne 30% du montant d'une transaction est en espèce, la TPI est de 20% soit 6 % de recette supplémentaire sur toutes les transactions immobilières dans le royaume. Le contrôle peut être fait par la mise en place d'un registre des mandats obligatoire dans toutes les agences.
En deux ans on doit être capable d'avoir redressé ces pertes et ainsi de dégager une somme très importante pour la construction du Maroc.
L'argumentaire vers le roi et le gouvernement :
En Bretagne nous nous sommes fédérés très vite puisque nous aussi nous étions une région pauvre et à Landerneau c'est en 1901 que l'Office Centrale a été crée, c'est pour cela que l'inion au travers de groupement et centrale d'achat est dans nos gênes …
Pour restructurer le métier d'agent immobilier nous recrutons des formateurs (école) qui pourrons faire passer un diplôme d'agent immobilier, nous aidons les agences actuelles, qui vont se fédérer, a présenter leurs produits en agence vitrine ce qui donnera une image plus moderne du Maroc pour les touristes, nous avons un budget pour permettre de rédiger une loi régissant les agents immobiliers (loi Hoguet adaptée au Maroc), et nous avons un budget pub télévisé de façon à changer les habitudes d'achat et d'orienter les acheteurs et vendeurs potentiels vers les agences du réseau.
Le résultat pour vous :
Développement de votre enseigne au Maroc avec l'appui de roi, du gouvernement et la recherche privilégiée de sites d'implantations par les agents immobiliers du réseau AIR.
J'attends vos commentaires sur ce raisonnement et sa faisabilité.
Dans l'attente de vous lire,
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.
Alain ROHEL
E-mail : rohela@hotmail.fr
Mobile : 00212 15 48 60 18
Les entreprises du CAC40 et autres multinationales sont les arbres qui cachent la forêt : plutot que de se focaliser sur elles, à droite comme à gauche pour dénoncer un amoralisme "lointain", qui osera dire de combien s'enrichit chaque mois le propriétaire de votre hypermarché tout proche (leclerc ou autre) ?
qui osera ?
Michel Edouard, vous qui osez tout, osez cela !!! et pas d'entourloupe, s'il vous plait : la vérité ! au risque de vous déranger...
Cordialement
Hervé FRICK