Laurence Parisot, les entreprises et les consommateurs
Sans chercher à polémiquer, je veux rebondir, ici, sur l’entretien (intéressant) que Laurence Parisot, la patronne du MEDEF, a réservé au journal Le Monde (daté du 30/08).
Sur l’essentiel du contenu, je suis en phase avec ses opinions : ne pas tout attendre de l’Etat, plaider la flexibilité du marché du travail, le droit à la négociation, l’intérêt de l’expérimentation d’une TVA sociale,etc.
Mais dans le débat qui oppose les partisans d’une « relance par l’offre » à ceux qui préconisent un « soutien de la demande », Laurence Parisot prend parti. Elle estime qu’en privilégiant systématiquement la « demande », plutôt que la compétitivité des entreprises, les politiques économiques antérieures ont contribué à plomber la performance de notre économie.
Elle dit : "Il faut cesser de raisonner à partir du consommateur » Et pour argument, LP rappelle que « entre 2000 et 2007, la consommation des ménages a progressé de 19 %, les importations de 57 %, mais la production n’a augmenté que de 8 %".
Elle avait déjà défendu cette position, il y a deux jours, sur BFM, en rappelant qu’il n’était pas illogique que les entreprises essaient d’augmenter leurs prix puisque « c’est en augmentant leurs marges qu’elles peuvent créer des emplois et investir ».
Dans le contexte actuel, je n’adhère pas à cette argumentation. Ou plus exactement, je me refuse à opposer ces deux discours.
1) Sur le fond, tant du point de vue de la théorie macroéconomique que de l’observation, LP a raison de dire que c’est l’investissement, l’innovation et la recherche qui permettent que la croissance reste durable. L’amélioration des conditions de production (fiscalité et coût du travail) est indispensable. Nos entreprises souffrent de réglementations et de ponctions financières tellement décalées par rapport aux enjeux de la mondialisation…qu’une réforme structurelle est, à tous niveaux, nécessaire.
2) Mais pour que les entreprises investissent, il faut qu’elles puissent en attendre une perspective d’augmentation de chiffre d’affaires.
Or, dans la conjoncture française, c’est la consommation qui tire la croissance (le peu de croissance !). C’est la demande des ménages qui constitue le moteur principal de notre économie.
3) Dès lors, quoiqu’en disent les entrepreneurs, la clé de la relance est entre les mains du consommateur. La question du pouvoir d’achat est la question centrale.
Depuis 3 ans, je ne cesse de le marteler. La consommation n’est pas l’horizon indépassable de la croissance économique, mais c’est ce qui marche encore le mieux en France.
Dès lors, je soutiens que :
a) Le Président a raison de vouloir s’attaquer aux rigidités qui empêchent les consommateurs de bénéficier d’une meilleure concurrence entre industriels et entre distributeurs. Oui, bravo, il faut réformer les lois Raffarin, les lois Galland, abolir les pratiques tarifaires qui s’apparentent à des ententes verticales (téléphonie mobile), à des ententes horizontales (tarification bancaire) et toutes ces réglementations qui limitent la capacité d’acheter moins cher.
b) Les distributeurs sont dans leur rôle quand ils déclarent la guerre aux entreprises qui, au-delà du coût réel de l’augmentation des matières premières, essaient de reconstituer des marges…sur le dos des consommateurs.
Quand j’entends Peter Brabeck, le président de Nestlé, dire qu’il a déjà anticipé les hausses pour couvrir l’éventuelle flambée des matières premières, mais aussi améliorer les bénéfices de ses actionnaires… Quand notre groupement d’achats reçoit des hausses tarifaires (2007/2008) de 6 à 10 % sur des laques, des shampooings ou des lessives incorporant peu de de matières premières… Et même quand j’entends les boulangers justifier une augmentation uniforme du prix du pain de 5 centimes d’euro au motif que 2 centimes couvriraient le surcoût des approvisionnements, mais 3 les augmentations de salaires et de charges…, je me dis qu’on veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Il y a bien un lobby de l’offre qui pousse à la hausse des prix et des marges. Mais il n’y a pas d’inéluctabilité. Il faut simplement vouloir s’y opposer. C’est tout l’intérêt des réformes annoncées que de nous en donner les moyens.
10 Commentaires
En cela nous pouvons clairement, nous consommateurs, leur dire merci !
En cela nous pouvons clairement, nous consommateurs, leur dire merci !
une augmentation de chiffre permet degager des benefices, alors une augmentation de marge c'est une augmentation de volume.
consomation des ménages pour soutenir une économie, un méchant Nestlé et un fournisseur de laque mis au ban
enfin une guerre déclarée aux fournisseurs, quel état d'esprit, les baronies locales avec a leur tete un Etienne Marcel, vouais c'est décousus et simpliste, brouillon ni fait ni a faire.
visiblement le cracken Internet te fait peter un boulon, parce que les parts de gateau que tu perds ne dependent que d'un volume plus ou moins fixe et a fortiori même si c'est moins cher je n'acheterai pas le double et si c'est trop cher je n'achete pas, personne ne t'as demander d'etre voyagiste, assureur,et de faire de la telephonie
""Les distributeurs sont dans leur rôle quand ils déclarent la guerre aux entreprises qui, au-delà du coût réel de l’augmentation des matières premières, essaient de reconstituer des marges…sur le dos des consommateurs."""
ça c'est le pompon, transforme donc tes superettes en association caritative et commence a dire a tes adherents de rouler en Trabant
quelle est la part des ventes de Leclerc pour Nestlé au niveau mondial, probablement une poignée de figues, alors c'est tres relatif
soit, tu peux pisser et cracher face au vent c'est ton privilege de capitaine, fait quand même gaffe ou cela retombe
avec beaucoup d'amusement salutations tres hilares
tiens cela me fait penser au reportagesur TF1 où un viticulteur dont les bénéfice doivent se chiffrer en millions d'euros se désole de ne trouver aucun serf prêt à venir récolter ses raisins pour 8 euros de l'heure (logement et nourriture non compris)... dommage que l'esclavage ait été aboli... quoique on nous promet des mesures punitives pour bientôt contre les serfs récalcitrants...
Je viens de lire ce qui précède et j'ai quelques remarques.
Quand la grande distribution triche et pirate les entreprises françaises en faisant fabriquer des produits quasi identiques en Asie du sud-est, sachant qu'il est trés difficile de se protéger en Europe (seul les américains y arrivent avec leur systeme indépendant de brevet). Surtout quand ces mêmes PME ont 90% de leur CA dépendant de la grande distribution (quand ils ont mis le doigt c'est le corps qui y passe) volume qu'il ont obtenu à coup de RFA, de Contribution à anniverssaire, ouverture, réouverture agrandissement, opération exceptonnelle, Tête de gondole, logeur linéaire, marge arrière, rachat de stock, etc... Que ces mêmes entreprises ont payé de la recherche et du développement, on fait preuve de créativité d'innovation, de modernisation, je trouve ça catastrophique. Cette même distributon qui profite d'un laxisme douanier français et européen et de la législation (sans que je veuille aller jusqu'a un protectionnisme à tout craint ou une pénalisation inéquitable des importations).
Ce que je souhaiterai c'est l'équité justement, un ratio equitable qui replace le cout fiscal et social de la France sur les importations et qui metent à produit de même facture un cout réaliste de production. (exemple acheter un perceuse 18v 12euros avec deux batteries et les accessoires, la caisse plastique, le transport le stockage, etc comment peut on fabriquer celà en France. Ce serait un bon moyen de renflouer les caisses et de mettre les uns et les autres à armes égales (si c'est pas la Chine qui prélève les coûts sociaux c'est la France (pour ne prendre que cet exemple) (libre à eux de se réajuster le BIT Bureau International du Travail en arbitre), ça permettra d'effectuer un rééquilibrage nord sud (dés qu'on sera à l'équilibre) (à terme).
LA GRANDE DISTRIBUTION C'EST LES FOSSOYEURS DE L'ECONOMIE FRANCAISE.
Je n'aime pas la grande distribution c'est elle qui tue notre économie et ses entreprises qui fournissent des emplois et donne donc le pouvoir d'achat aux salariés.
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Je ne parlerai pas des contrats de travail proposés exemple d'un proche en 9 ans de boite 7 CDD chaque fois dans une entitée différente mais pour faire le même travail au même endroit. (donc pas d'ancienneté par d'évolution etc...)
Autre exemple: Contrat de travail à temps partiel avec pour une semaine le lundi de 10 à15h le mardi de 9 à 12 et de 16 à 20 et le mercredi de 14h à 20H
la semaine d'aprés c'est le jeudi de 8 à 12 et le vendredi de 15 à 21 et le samedi toute la journée.
Mais c'est bein entendu le choix du salarié c'est bien connu, rien n'est imposé tout est négocié.
Essayez de trouver un complément de salaire ailleurs avec un autre temps partiel....
LA GRANDE DISTRIBUTION C'EST LES CHAMPIONS DE L'INSTAURATION DE LA PRECARITE.
Sous prétexte que la législation l'autorise et que çela permet des économies sur la masse salariale... en réduisant les charges.
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Ce n'est pas les individus et leur bulletin de paye individuel qu'il faudrait prendre comme base mais l'équivalent temps plein que ces salariés représentent...
(Les grands groupes industriels ne seraient pas épargnés, ils jouent aussi avec ce type de combine en rajoutant généralement une plus fore dose d'interim)
La grande distribution triche sur ses surfaces réelles de vente déclarées
(j'ai des listings pour preuve, il datent mais sont probant).
La grande distribution est la première à vivre de frais financier positifs, Vous payez cash, il payent les fournisseurs à 180 - 300 jours, bien sur en argument il vont dire qu'il permetent le financement de vos achat avec la carte BADABOUM qui va vous surendetter sans que vous vous en rendiez compte... Sur celà aussi dés un ratio dépassé frais financier positif, délais fournisseur positif (le tout à définir) en consolidation groupe, obligation de créer un fond de développement et de soutien entrepreneurial, d'essaimage, pour toutes les sociétés dans ce cas (entrent dans cette catégorie aussi les assurances, les banques etc...) sur des activité non liées ou pouvant dépendre de leur activité avec interdiction de prise de participation directe.
LA GRANDE DISTRIBUTION C'EST ELLE LA COUPABLE PAS LA PME FRANCAISE
Ne tuez pas nos entreprises PME et il n'y aura pas besoin de baisser les prix à tout va. Car c'est le consommateur "existant" et avec "du revenu" qui crée de la demande "saine", c'est à dire avec des prix compris et acceptés. FAUX problème que de dire que c'est le prix bas qui tire et seulement lui. En ce sens, la je ne suis pas d'accord avec la politique et les positions actuelles gouvernementales.
Avec des prix bas, on mange de la vache folle ou avec de la fièvre aphteuse dans les steacks et les restaurants, de la graisse hydrogénée à tout va des légumes poussés hors sol sous serre avec de l'angrais en veux tu en voila.... etc. A cette vision de notre société je dis non, c'est pourtant la grande distribution qui en fait la promotion.
Au lieu de valoriser la qualité et un esprit citoyen car c'est dans nos actes d'achat citoyen responsable que nous générons notre pouvoir d'achat en ayant un job et en le gardant.
je crois que le manque de main d'oeuvre dans la viticulture releve plus du domaine de la saisonalité et de la courte durée de l'emploi proposé que du tarif...
Quant aux millions degagés de la viticulture, a part quelque chateaux et clos, il n'y a pas de quoi fouetter un chat, c'est plus un metier de banalité que de rentabilité.
Polemiste évoque le probleme de la qualité, c'est les MDD qui tirent l'ensemble vers le bas donnant une valeur a un produit x de premiere generation, qui fait que le produit de generation suivante ne peut prendre de valeur suplementaire.
depuis longtemps la GD vends des produits bas de gamme en faisant la "culbutte", avec un imperatif une progression de CA,seulement voila de plus en plus on passe par le web pour acheter la même daube encore moins chere, une partie de la clientele la plus jeune ou la plus moderne se porte ailleur que sur la superette du coin, pour des achats coup de coeur ou technologiques voire de plus en plus d'article de sports, ce qui est normal vu le bordel dans les classements en rayon de tous ces produits, par rapport a une page web offrant l'ensemble des caracteristiques techniques du produit, en plus le retard de réactivité de la GD fait qu'en rayon ils sont toujours en retard tant au niveau prix qu'au niveau performances des apareils, normal la nego mondiale a tendance a fourger les produits de l'année precedente, sans compter qu'on directement acheter a l'etranger en tant que particulier.
de la la reflexion moins cher que quoi et que qui devient passablement obsolete, les épiciers ne pouvant plus se battre sur le prix de la courgette, on voit un PC a 299 euro, bah c'est pas trop mal, mais c'etait deja chez auchan et carrouf l'année derniere
la GD ne peut que defendre la TVA sociale non pas en tant qu'organisme collecteur, mais bien parce qu'a court terme elle espere un allegement de charges ou une non augmentation de celles ci.
Laurence Parisot a également été critiqué sur ses propositions au niveau des retraites, cela concerne aussi le pouvoir d'achat de façon directe.
Alors que des retraités d'Air France retrouvent du travail à l'étranger...
Tchao M.E.L.
Notre mission est d'être une passerelle entre le monde politique des réformateurs et la société civile.
Merci de votre réponse.
JL CHAVOILLON
Président de l'A.P.Ré