
La réunion qui s’est tenue, jeudi 29 mai, au Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, a certainement frustré les représentants des artisans pêcheurs. Pas de mesure nouvelle, pas d’annonce fracassante sur la baisse du prix du gasoil ou une éventuelle exonération des charges sociales. Mais ces discussions, engagées à l’initiative des pouvoirs publics, ont eu deux mérites :
1) Rétablir le dialogue interprofessionnel ;
2) Dédouaner la distribution des accusations de marge trop élevée sur le poisson.
1)
Le dialogue plutôt que le « baston »
En se livrant à de la casse, dans les rayons poissons comme sur les routes, les pêcheurs ont certes voulu dire « leur colère ». Pour autant, leur violence était inexcusable et complètement contre-productive.
Inexcusable (comme le sont tous les actes de banditisme) parce que la crise était prévisible, qu’elle était largement annoncée. Ca fait des années que la Commission Européenne et les pouvoirs publics ont tiré la sonnette d’alarme sur l’appauvrissement des ressources halieutiques, et qu’on parle de modernisation nécessaire des bateaux (moindre consommation d’énergie).
Bien sûr, les solutions ne sont pas évidentes. De là à s’en prendre aux autres acteurs de la filière (mareyeurs, importateurs, transporteurs ou distributeurs), il y a une réflexion qui aurait dû sauter aux yeux des pêcheurs : ce n’est pas en s’attaquant aux clients, aux acheteurs, grossistes ou détaillants qu’on leur donnera envie de vendre du poisson, surtout s’il doit devenir plus cher.
Ces exactions ont choqué nos poissonniers, souvent issus du même milieu, et probablement les mieux à même de promouvoir et de moderniser la filière.
Je voudrais d’ailleurs ajouter ceci : nos salariés ont été d’autant plus choqués qu’ils ont assisté à des pillages, des destructions alors que la police leur demandait de rester à l’écart, sans intervenir elle-même. Avec des journalistes qui, eux, caméra au poing, avaient seuls le droit de pénétrer à l’intérieur des entrepôts ou des poissonneries pour faire écho de ce triste spectacle au journal TV. Comme me l’a dit l’un d’entre eux : « Moi, si j’avais assisté à un casse dans les bureaux de TF1ou de FR3, je ne me serais pas permis de prendre des photos ou des films pour les revendre à une chaîne bien que cela eût été rentable. J’aurais appelé les flics ».
De toute façon, ces violences n’avaient pas d’objet, comme en témoigne l’analyse des comptes d’exploitation réalisée par l’OFIMER.
2)
C’est le deuxième mérite du cycle de réunions lancé par Michel Barnier. L’OFIMER a procédé à l’analyse des comptes d’exploitation de toute la filière.
Les pêcheurs s’étonnaient de l’écart entre le prix payé au consommateur et leur propre rémunération à quai. Il leur a fallu se rendre à l’évidence. Mareyeurs, distributeurs ? « Si l’un d’entre eux faisait une marge extraordinaire, cela se saurait ! » a dit Michel Peltier, directeur de l’OFIMER. Convaincus ou pas, les pêcheurs devront affronter cette réalité : la désignation d’un bouc émissaire ou la focalisation sur la marge de l’un ou de l’autre des acteurs de cette filière n’offre pas de piste de réforme possible.
D’autres réunions vont avoir lieu. Il s’agit maintenant de reprendre l’offensive et de relancer le marché du poisson.
La filière pêche, du fait de la diminution des ressources, est menacée. C’est le problème numéro un. Il faut donc clairement poser la question des sources d’approvisionnement, de l’élevage et des produits de substitution (d’importation ?).
Il faut aussi une réflexion sur les conditions de mise en marché du poisson (création de labels et de marques pour fidéliser les consommateurs).
Un chantier énorme dont les principaux acteurs seront d’abord les poissonniers, principaux promoteurs du poisson. Voilà qui nécessite aussi qu’on les respecte, qu’ils travaillent à Rungis, en centre ville ou en grande surface.
C’est du bon sens, mais par les temps qui courent…
23 Commentaires
le dialogue avec les pécheurs vandales n'est possible que si la police fait son travail ! laisser saccager les rayons des grandes surfaces n'est pas une chose normale ! ! !
pourquoi ne pas se servire de ces images pour montrer non pas la révolte des pécheurs mais la débilité de ces individus, de plus je trouve plus que lamentable l'attitude des clients qui on accepté les produits que ces individus volé dans vos rayons. Accepter une marchandise volé cela a un nom !
Merci de diffuser vos réflections sur ces problèmes , plus les gens seront au courant et mieux ce sera !
l'ouverture d'un magasin chez nous dans le nord à Seclin 59113 c'est pour bientot ?
Pour le saccage des rayons je suis en partie d'accord avec vous, mais bon, ce sont eux qui l'ont pêché! bien que dans le leclerc ou je bosse ça ne s'est jamais produit, ils margent bien!
Aveu de faiblesse ?
Pourquoi le kilo de cabillaud acheté 3.20 euros par la centrale d'achat leclerc à Concarneau ressort à plus de 25 euros sur les étals des magasins de votre cher patron ?
Serais tu assez aimable pour nous informer, nous, pauvres consommateurs trop ignares pour comprendre ta démarche, pour quelle raison vous prenez vous 22 EUROS DE MARGE BRUTE SUR UN PRODUIT QUE VOUS AVEZ ACHETE 3.20 E ???
C'est une véritable honte, allez, vous, ne serait ce que rayer la voiture de votre voisin et vous verrez!
Que les pecheurs francais crevent, finalement, çà ne me dérange plus du tout!
VIVE LE POISSON D'IMPORTATION !
Hum... Même si les faits sont condamnables, la réalité nous montre que les pêcheurs ne se sentent pas vraiment proches des intermarché... Doit bien y avoir une raison à ça...
Un petit patron pécheur est contacté par intermarché pour devenir leur fournisseur exclusif en poisson et crustacés...
Il accepte, investi dans 5 bateaux, s'endette jusqu'au cou, et devient leur exclusif...
2 ans après, intermarket lui apprend qu'il n'est plus leur fournisseur, et patati et patata...résultat, notre pauvre pécheur dépose son bilan, liquidation judiciaire, licenciements et tout le toutim, passage devant le tribunal et rachat de toute sa société pour 1 franc (oui, pas d'euros à l'époque) symbolique par...
devinez qui...intermarché !!!
Le gars est maintenant au rmi, maison vendue, et tous les ennuis qui vont avec, grâce au messieurs en col blanc de la gd
Vous avez dit requins ?
Moi, je pense plutôt à un croisement entre le poulpe et le crabe...
Elles sont belles vos manières, messieurs les marquis !!!
Concernant votre magasin situé à PANTIN 93500
beaucoup de produits proposés dans vos prospectus ne sont pas en magasin,
cela depuis de nombreuses années
Le jour même pas d'autre article similaire proposé à la vente.
Lorsque je passe commande il faut attendre et se manifester plusieurs fois à l'accueil.
A l'accueil une seule personne qui doit répondre au téléphone s'occuper du personnel et des réclamations des clients.
Tout n'est pas moins cher chez LECLERC il m'arrive de trouver moins cher dans d'autres enseignes AUCHAN CHAMPION ETC.....
merci de votre attention
Les autres, ce sont ceux qui, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, utilisent ce blog pour tenter de diffuser et colporter des rumeurs, évidemment fantaisistes.
L'attitude de voyous des uns est condamnable, mais on peut aussi légitimement partager la souffrance d'un métier qui est pris en tenaille depuis longtemps entre pétrole et gestion de la ressource.
Les commentaires des autres sur les marges des uns ou des autres sont ridicules, et ignorent tout du cheminement entre un prix de vente du produit "brut" à la criée et son prix d'achat par le poissonnier, grand ou petit d'ailleurs.
Ce qu'il faut qu'on comprenne tous, c'est que dans le contexte, le poisson va forcément continuer être cher, et si nos pêcheurs sont obligés d'aller à des milliers de milles pour le pêcher, ce n'est pas forcément le problème du consommateur...
plutot que de raconter n'importe quoi sur des metiers quasiment morts, autant aller a la source des previsions, la gd continuera a distribuer de l'alimentaire quoi qu'il arrive.
""D'autres espèces vont être domestiquées pour l'aquaculture. Pour le flétan, la morue et le thon, qui ont été pêchés en grande quantité dans les pêches de capture, la production en aquaculture pourrait finalement être élevée. Si une technologie commercialement viable est développée prochainement, d'ici 2015 la production de morue en aquaculture pourrait atteindre entre 1 et 2 millions de tonnes par an.""
je te laisse lire le bas de page
alors chapoteau, tu as vu, il ne font pas dans la dentelle et vont droit au but, rien a voir avec du politiquement correct et de la gestion d'humeur au jour le jour, tel qu'on peut le recevoir par un journaleux ou un politicard, les projections dans le temps derangent toujours....
ben dis, donc sancho une invite sur le net, tu vas avoir du peuple, lol!
Je te trouve un peu dur avec Chapoteau; Ses commentaires sont tout de même emprunt d'une relative naîveté assez touchante à mon sens, et sincères qui plus est! Par les temps de "commentaires" qui court, cela mérite d' être encouragé...
Bonne nuit à tous.
loin, d'etre noir dans l'absolu, cette page offre la possiblité de se reconvertir en élevage marin, maintenant qui a les capitaux pour un tel investissement, la FAO fait des rapports qui ne sont pas confidentiels et a l'usage de tous, ce qui devient discutable c'est le manque d'information relai pour acceder a ces sites publics c'est la ou Marianne est encore mauvaise dans son combat contre la GD en focalisant sur la partie finale et ne maitrisant rien de l'amont.
Les texte de la FAO sont rédigés dans un français clair et sans ambiguité ni inclination, ils tentent une projection qui démontre que certains se soucient du sort de l'humanité, pendans que d'autres pérorent et cacannent a des fins mercantiles en vendant de la cellulose et de l'encre.
au final MEL,fait une synthese assez réusssie de l'instant "t", démontrant que les agitateurs poussent a une violence gratuite et la pour la vente de pixels.
Bonjour Monsieur,
Je réalise une étude sur les relations fournisseurs – distributeurs dans le secteur agroalimentaire français et souhaiterai échanger avec vous sur plusieurs points précis.
En effet, mes travaux visent à soulever la question de la pérennité des marques nationales…
Je me permets donc de vous solliciter pour un bref entretien téléphonique.
Ne doutant pas de l’intérêt que vous porterez à ma demande, je vous prie de croire en l’expression de mes sentiments distingués.
Matthieu Le Rossignol
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Je trouve que vous avez un bon esprit et même que vous êtes le seul à l'avoir. Merci d'exister et surtout je vous souhaite toutes les forces possibles pour toujours continuer.
CAT
J'attend un prochain sujet sur les conditions de travail dans la grande distribution, car là aussi vous avez du boulot.
Cordialement.
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Rappelons brièvement les faits :
- La société Saipol, propriétaire de la marque Lesieur, et grossiste en huile a acheté à vil prix un lot de 40 000 tonnes d'huile de tournesol ukrainienne.
- Exerçant son métier, cette société a revendu avec profit cette huile à d'autres multinationales de l'agroalimentaire.
- Un contrôle a posteriori a mis en évidence la présence frauduleuse dans ce lot d'huile minérale destinée à la lubrification des moteurs.
- Même s'il n'est pas établi que ce mélange peu ragoûtant soit méchamment toxique, eussions nous eu affaire à des gens responsables que ce lot eût immédiatement rejoint la seule destination qui lui seyait : la poubelle.
- Que croyez-vous qu'il arriva ? Ces empoisonneurs dont l'avidité autant que la veulerie sont sans limite, ont néanmoins décidé d'utiliser sciemment cette huile
- Le pire, c'est qu'ils ont eu l'accord des autorités (françaises et européennes) qui ont décrété que tant que les produits n'en contenaient pas plus de 10%, personne ne devait tomber trop malade.
- Ils ont 40000 tonnes à écouler, un peu plus de 5000 pour la seule France. Cela fait environ 100 grammes de saloperie par habitant à faire ingurgiter !
> > - La Grèce , dont les autorités semblent moins irresponsables
que les nôtres, vient de réagir et d'interdire l'utilisation de tous les lots depuis le 1er janvier.
> > Mais chez nous, dans nos hypermarchés, il y a donc en ce moment
dans des produits contaminés à l'huile de moteur !
> > C'est le Canard Enchaîné qui a révélé l'affaire il y a 2
semaines, avec des reprises le jour même dans la presse nationale. Puis plus rien, tout le monde s'en fout.
La semaine dernière, le Canard publie une liste de marques et des types de produits concernés. Aucune réaction cette fois:
> > Enfin hier, le Canard publie des notes internes de l'ANIA
(Association Nationale des Industries Alimentaires), qui montrent l'envers du décor, comment les industriels vivent la crise, en chiant dans leur froc et priant que l'info ne soit pas reprise et que le temps efface rapidement cette histoire.
Les marques concernées :
> > Fruit d'or
> > Epi d'or
> > Frial
> > Isio 4
> > Oli
> > Carapelli
> > Saupiquet
> > Toutes les marques du groupe Unilever par exemple
> > Amora
> > Planta Fin
> > Maille
> > Knorr
> > Magnum
> > Miko
> > Les produits les plus susceptibles de contenir de l'huile
empoisonnée sont les suivants :
> > Mayonnaise
> > Tarama
> > Sauce Béarnaise
> > Chips
> > Vinaigrette allégée
> > Surimi
> > Céleri Rémoulade
> > Soupe de poisson en conserve
> > Poisson pané
> > Paupiettes de veau
> > Thon et sardines à l'huile
> > Pâtes à tartiner chocolatées
> > Gaufrettes à la confiture
> > Barres céréalières et sucrées pour les enfants
> > Cookies
> > Lire l’ Article sur Liberation.fr: Quand l’ huile de moteur
fait tourner la mayo
Mr E.LECLERC je tenais a vous faire part des problèmes d'organisation de votre magasin leclerc viry châtillon (91). vu que je n'ai pas réussi a me faire entendre par les responsables du magasin et bien je m'adresse a vous. si vous voulez en savoir plus contactez moi par mail. cordialement
Aujourd'hui après mes courses j'ai rejoins mes enfants au rayon cd/dvd et à ma grande surprise un extrait du film hallowen (interdit au moins de 16ans), était diffusé sur un écran. mes fils de 8 ans et 10 ans ont été très choqués par ce qu'ils ont vu. Je trouve cela proprement scandaleux...
C'est ça votre idée de la défense du pouvoir d'achat ??
Etrangler les marins pécheurs et appauvrir les consommateurs ?
Toutes mes félicitations pour votre fortune , Mr leclerc ...
Vous dites, dans votre billet, "La filière pêche, du fait de la diminution des ressources, est menacée. C’est le problème numéro un. Il faut donc clairement poser la question des sources d’approvisionnement, de l’élevage et des produits de substitution (d’importation ?)."
J'approuve tout à fait votre affirmation, mais je constate un certain écart entre vos paroles et ce qui se passe dans vos magasins : ce matin, en faisant mes courses dans "mon" Leclerc habituel (Sainte-Eulalie près de Bordeaux), j'ai encore constaté que la poissonnerie proposait du requin, de la roussette et de la saumonette (qui est également une espèce de requin !) à la vente. Or les requins sont en voie de disparition, et si l'on continue à en consommer, c'est toute la chaîne alimentaire sous-marine que l'on détruit.
Votre concurrent Auchan a pris, il y a déjà un an, la décision de ne plus vendre de requin. A quand une telle décision chez tous les Leclerc de France ?
Cette remarque vaut également pour le thon rouge, également en voie de disparition : les restaurateurs monégasques ont pris la décision de ne plus en proposer sur leurs cartes, à quand la disparition du thon rouge des poissonneries Leclerc ?
Merci d'avance pour votre réponse !