Leclerc 2015, challenger, indépendant et résolument le moins cher !

Je n’ai pas encore les chiffres, mais les tendances sont assez nettes et les directeurs de magasins semblent unanimes : les centres E.Leclerc auront fait un bon mois de décembre et un bon Noël 2014. Tant mieux, car le dernier trimestre avait été morose pour l’ensemble de la distribution française. Autant finir l’année avec une bonne nouvelle.

Au siège du groupement d’achat d’E.Leclerc, les équipes en charge du marché du jouet poussent un grand soupir de soulagement. Au Guinness Landerneau Records, on enregistre 776 km de guirlande vendue (soit la distance Paris-Marseille) ; l’équivalent aussi de 7 tours de périphérique parisien (19 tours du circuit des 24h du Mans pour les provinciaux) pour les ventes de rails de trains électriques et de pistes automobiles pour petites voitures !!!

Ne boudons pas non plus, les 130 tonnes de pâte à modeler (le poids d’un Airbus A-350…) et 1,5 million de personnages Lego (plus que la population de l’Estonie) qui ont investi l’espace familial des Français via les Centres E.Leclerc. A priori, il ne restera pas trop de stock !!!

Quant au jeu des 7 familles, la nouveauté, c’est qu’il n’en reste plus que 4… dans la distribution ! Avec la fin de l’année s’achève le repositionnement du paysage concurrentiel. Les cartes sont rebattues, un nouveau tour de jeu peut commencer en 2015.

E.Leclerc redevient challenger 

Vous l’aurez compris, l’actu de cette fin d’année, c’est le rapprochement d’enseignes concurrentes pour créer des super-centrales d’achat. Les fournisseurs vont-ils céder au seul rapport de puissance ? Le consommateur va-t-il y trouver son compte ? Ces questions, posées par Philippe Bertrand dans Les Echos d’hier, n’ont pas fini de faire causer, jusqu’au sein de l’Autorité de la Concurrence.

Interrogé il y a quelques jours par l’AFP sur la dernière alliance en date (Carrefour-Cora), j’ai confirmé que les adhérents E.Leclerc assumaient complètement ce nouveau challenge. Bien sûr, dans toute compétition, un bon coach défend, pour son équipe, une ambition de leadership. Encore faut-il savoir dans quel domaine on prétend l’exercer.

Pour les Leclerc, ce qui compte c’est de satisfaire les consommateurs en termes de qualité d’offre et de prix. C’est leur utilité sociale et leur raison d’être.

Sûr que ça ne va pas être plus facile de négocier des prix bas en 2015. Les adhérents savent que bien acheter est une condition essentielle. Mais le modèle économique d’E.Leclerc n'est pas seulement lié à la puissance d'achat. Il est le fruit d’une organisation coopérative moins coûteuse, très réactive, productrice d’une forte dynamique de croissance.

Ce qui fait et qui fera encore la différence en 2015, c’est une politique commerciale très homogène et très lisible pour les consommateurs…comme pour les fournisseurs.

E.Leclerc est tout seul ? Oui, mais il est « chez lui », et tout en coordination. E.Leclerc devient l’antithèse de ces super-centrales dont les enseignes ne peuvent légalement, parce que concurrentes, offrir ce même service aux fournisseurs. D’ailleurs, on le voit bien : sitôt rendues publiques leurs alliances à l’achat, les enseignes concernées se sont empressées  de détailler la liste des points qui sont exclus de leurs accords.

La fidélité à l’ADN : indépendant…et moins cher !

Au vu de ces recompositions, il y a en tous les cas une chose certaine pour 2015 : E.Leclerc aura le privilège d’être la seule enseigne qui soit restée fidèle à son ADN de commerçants indépendants.

Intermarché s’est jeté bien vite dans les bras accueillants (mais à l’étreinte mortelle) de Jean-Charles Naouri. Quelle idée d’aller lui refiler ses conditions d’achat aussi naïvement…voilà qui permettra aux Géant de mettre encore un peu plus la pression sur les Inter’ !

Par ailleurs, je ne suis pas sûr que l’enseigne du groupe Mulliez adhérait aux versions de Serge Papin invitant à limiter les effets du prix bas sur la négo. Ça va être fort intéressant de voir comment les U vont procéder, maintenant qu’ils ont rejoint le côté obscur de la force.

Enfin, puisqu’on en est à évoquer des contradictions, il sera aussi passionnant de voir quel sera le discours de l’ANIA. Après tout, quelle que soit l’appréciation que l’on portera sur le nouveau mécano, seuls les fournisseurs en ont la clé. S’ils adhèrent, ou même s’ils se plient, le patron de l’ANIA devra changer de discours. J’imagine en tous les cas qu’E.Leclerc ne sera plus sa cible !

Dans cette recomposition, E.Leclerc confirme qu’il restera fidèle à sa politique de prix bas.

De ce point de vue, le principal, ce n’est pas le sort de la publicité comparative, des comparateurs, ou de la pub…qui compte. L’important, c’est l’évolution du pouvoir d’achat.

La baisse du pétrole et du prix de l’énergie offre un répit aux Français. Mais même à court terme, s’agissant des revenus, il n’y a aucun indicateur dans le vert. En tous les cas, personne ne croit à une augmentation du pouvoir d’achat.

Il est important que les adhérents E.Leclerc conservent leur leadership sur les prix bas partout où ils sont implantés.

Ben oui ! Ils ne vont quand même pas renoncer à la martingale, alors qu’ils s’apprêtent à fêter leur 65^e anniversaire !

Vous verrez…

En attendant, je vous souhaite à toutes et à tous, chers lecteurs, chers adhérents et chers salariés du Mouvement E.Leclerc, un excellent réveillon de la Saint-Sylvestre ainsi qu’une belle et heureuse année 2015.