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Prix du porc : E.Leclerc entend la nouvelle demande des éleveurs

Les centres E.Leclerc (tout comme Intermarché), ont toujours tenu les engagements qu’ils avaient pris auprès des éleveurs, en renforçant leurs achats via Kermené, pour soutenir le cours sur le marché du porc breton.

Le système a fonctionné et a ‑ aux dires des éleveurs eux-mêmes ­‑ offert une bouffée d’air au secteur.

Mais en l’absence de cours européen régulé, et avec la baisse du cours allemand, l’écart de prix s’est creusé entre la France et l’Allemagne, au désavantage de notre capacité à l’exportation, favorisant donc la prise de nos parts de marché par nos voisins d’Outre-Rhin...

Entre nous, c’était prévisible. Les réactions de la Cooperl puis de Bigard laissaient présager de la fragilité de cette situation.

Aujourd’hui, l’Union des Groupements de Producteurs de Viande de Bretagne (UGPVB) demande aux acheteurs (abatteurs, transformateurs et distributeurs) de revenir à une cotation de marché et d’abandonner le prix de référence de 1,40€ /kg.

Nous avons pris connaissance hier soir de cette demande qui vient de s’exprimer par le communiqué suivant :

Les organisations de Producteurs demandent aux acheteurs de faire le juste prix au MPB

Au vu du contexte des marchés en Europe, et dans l’objectif de conserver une cotation publique, transparente et équitable pour tous les éleveurs de porcs, la section porcine de l’UGPVB demande aux abatteurs acheteurs au cadran et liés à la distribution de ne plus acheter à 1,4 euro, et ceci dès ce jeudi 24 septembre 2015. Le comportement d’achat doit refléter, à la baisse et à la hausse, la réalité commerciale des marchés. Son embellie pour les prochains mois est suspendue à des décisions politiques urgentes : levée de l’embargo russe et mise en place d’un plan de stockage privé ambitieux. Le 24/09/2015

Toute la soirée, les responsables alimentaires du groupe E.Leclerc se sont interrogés sur les risques d’abandon du système précédent. Les producteurs parlaient-ils d’une seule voix ? Le syndicalisme relaie-t-il la demande des éleveurs ? Comment ne pas suivre leur demande de baisse alors que nous les avions suivis lorsqu’ils demandaient des hausses de cours avant l’été ?

Après moultes échanges, E.Leclerc a considéré que la solution la plus sage était d’acquiescer à la demande de l’UGPVB. Nos confrères d’Intermarché semblent aussi de cet avis. Les Centres E.Leclerc et leur filiale agroalimentaire respecteront donc la consigne.

Je confirme par ailleurs que les adhérents E.Leclerc restent ouverts au dialogue et participeront à toutes les réunions de travail destinées à faire émerger des solutions de régulation de marché que pourraient exprimer les éleveurs.

Affaire à suivre…

6 Commentaires

Voilà ce qu'il advient d'un prix démago-politique lorsqu'il se confronte à la réalité du marché. La descente aux enfers des producteurs va donc se poursuivre.
Mais chapeau l'artiste! S.Le Foll, nous joue déjà un nouveau tour d'illusioniste avec ses contrats, comme l'avait fait B.Le Maire pour le lait en 2009.
Oui M.E.L, sans régulation du marché européen c'est le Marché qui trie les bons gladiateurs et fait disparaître les autres.
Comme chacun sait pour réguler un marché il faut d'abord réguler son approvisionnement. Voilà ce qu'il faut exiger de notre ministre, voilà ce sur quoi il faut s'entendre au lieu de chercher des boucs émissaires: une organisation européenne de la production et du marché du porc au sein d'une politique agricole à réformer d'urgence.
cala va vous donnez un bol d air,puis je me suis interrompu d ecrire pour allez écouter un reportage sur France 2 concernant le prix du porc,le probleme c est qu il n y a plus de loi de l offre et de la demande ,tout les maillons de la filiere savent ce que son amont ou aval fait ou a besoin. quand tout le monde concerné comprendra t il çela?et bien évidement qu il faut vite une autre organisation recherche ,production,trasformation et mise en marché
L'Organisation nationale des éleveurs de porcs (Onep) est indignée des annonces de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne faites le 24 septembre 2015 pour inciter à l’achat de viande porcine à un prix inférieur à 1,40 €/kg, objectif fixé par le Gouvernement après plusieurs réunions de la filière.

Les annonces successives de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), de la Cooperl, de Bigard, de la FNP, etc tendent à démontrer que les réunions et tables rondes de ces derniers mois n’étaient pour eux qu’une comédie destinée à neutraliser la mobilisation des éleveurs et à cacher leur intention de faire rapidement baisser le prix du porc payé au producteur.

« L’UGPVB ne défend plus les éleveurs mais les intérêts des agro-industriels »
Il serait souhaitable que les grandes et moyennes surfaces ne suivent pas les recommandations de l’UGPVB si elles veulent pouvoir proposer de la viande porcine française dans les prochaines années.
« L’UGPVB ne défend plus les éleveurs mais les intérêts des agro-industriels », estime Pascal Aubry, éleveur de porcs en Mayenne. « La démission du président du marché au cadran de Plérin démontre qu’il ne cautionne plus la mascarade orchestrée depuis plusieurs semaines concernant la fixation du prix. Nous nous sentons trahis par le président de l'UGPVB ; il devrait quitter son poste lui aussi.»

« L’impression que ces acteurs veulent faire disparaître des éleveurs »
« Nous avons parfois l’impression que l'objectif de tous ces acteurs est de faire disparaître des éleveurs pour concentrer davantage les élevages en les agrandissant toujours plus. Les avantages reviennent indéniablement aux industries agro-alimentaires qui s’assurent ainsi une marchandise à bas coût, explique Catherine Laillé, présidente de l’Onep. Je n'entends que ce discours lorsque je vais à FranceAgriMer : restructurer les élevages et les outils d'abattage et de transformation. »

1,40 €/kg, un prix de survie !
Elle rappelle que le prix d’1,40 €/kg n’est pas un « prix politique », mais un prix de survie pour les éleveurs sans lequel un tiers d’entre eux disparaîtra.
Vu les intentions des uns et des autres, l’Onep craint une baisse continue du prix payé au producteur jusqu’à la fin de l’année, jusqu’à 1 €/kg.

Oui à la contractualisation, mais sur des bases saines
La contractualisation avancée par les dirigeants de la FNSEA, et que semble saisir le ministre Stéphane Le Foll, porte le danger de contrats uniquement basés sur la variation du coût alimentaire pour la fixation du prix de vente du porc.
« Non à des contrats de dupe comme pour le lait ! Nous défendons des contrats équilibrés de partenariats prenant en compte l'ensemble des charges, la rémunération des éleveurs et la capacité à investir ou rénover pour une production durable », indique Catherine Laillé.
Ces contrats de partenariats serviraient prioritairement à reconquérir les marchés intérieurs et européens.
Bonjour MEL et Pascal AUBRY,
MASCARADE me semble le terme adapté, on pourrait aussi dire "palinodie" !!!
Si la demande n'est pas là, ne serait-il pas judicieux pour les éleveurs de réduire ou limiter les mises en place des porcs? Le cycle étant grosso modo de 6 mois, on pourrait en mesurer des effets en avril ! mais la situation difficile de certains éleveurs ne leur permettra peut-être pas d'attendre 6 mois.
Quant à la politique française ou européenne, ils n'ont rien à en attendre.
C'est certainement la clef de la décision de l'UGPVB.
Bonjour,

J'ai été horrifié par la vidéo de l'abattoir d'Alès. Pourriez vous faire une tribune sur Kerméné et le bien être des animaux avant l'abattage.
Pour info vous pouvez voir la vidéo insoutenable et inhumaine :
http://www.l214.com/enquetes/2015/abattoir-made-in-france/

La question se pose, je cite : "ET DANS LES AUTRES ABATTOIRS ?

L214 enquête depuis 2008 sur les élevages et les abattoirs français. Au plus près des animaux, l'association documente leur conditions de vie et de mise à mort. À chacune de ses enquêtes, L214 témoigne de pratiques d'une cruauté routinière révoltantes pour la majorité d'entre nous. Une chose est sûre : les animaux tiennent à la vie et rien ne justifie le traitement qui leur est fait."

“Tout animal étant un être sensible doit être placé [...] dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce.”

Je ne suis pas militant mais là étant un être sensible, je ne peux pas laisser passer cela. Merci MEL pour votre réponse et votre tribune.
[...] est la défense du pouvoir d’achat du consommateur final.  Il n’hésite pas à évoquer des sujets sensibles. Son art de la mise en scène et sa volonté de repartir  à l’assaut lui permettent d’occuper [...]

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