
La réussite selon Masayoshi
Comme vous, sans doute, je me repais des bios de légende. J'y cherche, avec un peu de naïveté certainement, des trucs un peu magiques qui jalonnent les parcours de ces entrepreneurs leaders, des fois qu'il y aurait des recettes reproductibles, des modalités de parcours exemplaires !
Moi qui suis souvent interrogé par les étudiants, j'essaye, sans démolir le mythe, de faire la part entre les éléments utiles de pédagogie ... et la comm'.
La bio du magnat japonais Masayoshi Son, racontée par Yann Rousseau dans Les Echos week-end (du 10/02/17), est assez fascinante !
Créateur de Softbank (75 milliards € ?), actionnaire et redresseur de Vodafone Japan, acquéreur en 2013 de Sprint (4ème opérateur telecom aux Usa ), actionnaire avec 30 milliards d'€ en 2016 d'ARM Holdings pour developper les processeurs de smartphones et objets connectés... Quelques flops, mais une vertigineuse ascension vers le Fuji des milliardaires en chiffre d'affaires !
Moi, qui ai été élevé dans le culte du Dur Labeur plus que du Loto, je suis fasciné ! Je crois au Génie, aux miracles et aux belles histoires. Mais j'aimerais bien quand même qu'on se pose des questions. Tiens, pour ma part, j'ai trois remarques dans mon panier :
- Sur l'Inné et l'Acquis (comme distinguaient nos profs de philo) : Peut-on écrire, à la fois, que Masayoshi était d'origine modeste (un père éleveur de cochon et qui produisait son saké), immigré (un Coréen jamais assimilé )... et nous dire qu'il sortit à 16 ans super diplômé d'une high school de San Francisco ? Vous direz que je suis mauvais coucheur, soit. Mais écoutez la suite?..
- Il vend à 19 ans un brevet à Sharp Electronics pour 1,9 millions de dollars... et investit, 6 ou 7 ans après, 350 millions dans Yahoo! Wow !
You know what ? Moi, je serais Yann Rousseau, je m'interrogerais fissa sur la question des fonds qui viennent, à chaque étape du biopic, booster une telle carrière. Car, soit c'est donné à tout QI d'exception, et faut pas hésiter à le dire aux étudiants des écoles de commerce... soit ce sont des fonds recyclés, des fonds défiscalisés, ou des fonds privés prélevés aux Chinois ou des fonds d'Etat, et alors la légende n'est pas vraiment la même, ok ?
- En revanche, quel que soit le scénario de la success story, je retiens ce point commun aux grands timonniers du business : c'est la Vision, la capacité et l'obsession de l'Anticipation. Ça, c'est fascinant.
Jean Marie Messier était parti trop tôt ! Masayoshi, lui, arrive à temps pour espérer pouvoir faire gérer ses objets connectés par de l'IA (intelligence artificielle). Allez, messieurs les finance-angels, libérez encore 1 ou 2 milliard(s), et Masayoshi Son remplacera Thomas Edison dans les histoires du Père Castor ?
2 Commentaires
Sur la phrase "je retiens ce point commun aux grands timonniers du business : c'est la Vision, la capacité et l'obsession de l'Anticipation", j'ajouterai la volonté de faire bouger les lignes coute que coute.