
Après Fromanger et Kersalé… Miró sera à l’honneur du Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture !
Dimanche 19 mai s’est achevée l’exposition de l’artiste douarneniste Yann Kersalé « A des nuits lumière, la ville, la nuit ».
Le pari était osé. Comment mettre en valeur dans 1.200 m² certaines sculptures de lumière dont la force reposait sur la dimension monumentale des sites extérieurs pour lesquels elles avaient été conçues originellement ?
Et puis comment allait réagir le public, pas forcément habitué à ce type d’exposition ?
Avec les membres du Fonds, nous étions excités comme des puces à l’idée « d’oser », mais –ne le cachons pas – nous avions aussi quelques angoisses. Yann Kersalé a su se montrer serein, zen, confiant. Il avait même eu le culot de parier qu’on ferait plus de 30.000 entrées !

Record d'affluence
Les compteurs ont parlé dimanche : 37.000 personnes se seront rendues à Landerneau entre novembre 2012 et mai 2013 pour venir voir, écouter, sentir le travail de notre breton. Inimaginable ! Et puis quelle satisfaction de constater que près de 4.500 élèves de la région sont venus au Fonds en sortie pédagogique et ont pu parfois discuter avec l’artiste, souvent présent sur les lieux. Non vraiment, chapeau l’artiste…
Kersalé s’en va désormais voguer vers de nouveaux horizons, à l’Océanopolis de Brest d’abord et sûrement dans quelques contrées lointaines ensuite (Canada, Italie…). Bon vent l’ami !
Miró dès le 15 juin à Landerneau
Quant à l’équipe du Fonds, sous la direction du très exigeant Patrick Jourdan, elle ne pourra pas vraiment profiter d’un moment de répit.
Il faut désormais tout préparer pour l’ouverture le 16 juin prochain de la nouvelle exposition du Fonds : « Miró l'Arlequin artificier ». Le Commissariat artistique de l’exposition (Olivier Kaeppelin et Isabelle Maeght) est déjà dans les starting-blocks.
Estampes, lithos, gravures, sculptures, peintures, gouaches, céramiques…vous allez en prendre plein les yeux quand vous découvrirez les quelque 400 œuvres qui seront présentées.
Cette exposition portera sur la deuxième période de la carrière de Joan Miró, quand celui-ci, tout en restant fidèle à la peinture, aborde de nouvelles expressions artistiques et développe une œuvre exceptionnelle, inventive et singulière.
Fruit d’une belle coopération avec principalement la Fondation Marguerite et Aimé Maeght, l’exposition présentera une œuvre multiple, diverse, abondante de l’artiste catalan, des années 30 aux années 70. Je n’oublie pas non plus les contributions de la Fondation Miro de Barcelone, le Musée National d’Art Moderne - Centre Georges Pompidou et le petits fils de Miro (Juan Teodoro Punyet Miro), le céramiste Joan Gardy Artigas et la famille Maeght qui auront permis d’enrichir ce beau projet.
Ce sera la première exposition de l’artiste catalan dans le grand ouest de la France ! Ne mentons pas, c’est une vraie fierté pour la petite équipe du fonds, qui commence à jouer dans la cour des grands !



Pour ceux qui ne feront pas un détour par la Bretagne avant novembre, sachez que « Joan Miró, l’Arlequin artificier » sera publié aux Editions Textuel (192p.). Richement illustré avec des reproductions des œuvres de l’exposition, des photographies et des documents manuscrits, il offrira aussi un beau témoignage d’Adrien Maeght. A retrouver bientôt dans les Espaces culturels E.Leclerc et dans toutes les bonnes librairies !
Pour les autres, je vous donne rendez-vous à Landerneau à partir du 16 juin pour découvrir ce trésor.
8 Commentaires
Est-ce que la célèbre "Ferme" peinte de 1921 à 1922 sera présentée lors de l'exposition? Que l'on aime ou non l'oeuvre de l'artiste on ne peut qu'admirer son sens du détail exprimé dans cette oeuvre.
Ce n'est pas grave j'irai quand même avec plaisir.
On se souvient de ses prestations remarquables et remarquées en plein-air lors du Printemps de la Photo à Cahors, il y a pas mal de temps maintenant...
Avec Joan Miro, c'est du lourd comme on dit!
On espère que le catalogue de Bretagne sera encore plus beau que celui de ING Fonds Mercator...
Miro satura le marché ( ses multiples éditeurs!)durant les années 70 par ses affiches publiées encore pour de l’événementiel.
Mais il demeure un géant de la création picturale contemporaine. Cela prend de l'ampleur avec le temps. Peinture, sculpture, céramique, livre d'artiste, toujours le fort et rêveur univers poétique des possibles.
On pense aussi à Jacques Dupin son ami le poète et à son immense travail de mise en catalogue de son œuvre chez Maeght.
Au passage, ce poème de jacques Prévert :
" Il y a un Miroir dans le nom de Miro
Parfois dans ce Miroir un univers de vivignes de raisin et de vin
Tache solaire
Jaune d’œuf précolombien
L'oiseau tonnerre roucoule dans le lointain
Ivre déjà midi
entraînant avec lui la nappe du matin
le soleil noir s'écroule dans la cave du soir
Pénombre grise et ombre déportée
rouge fracas de verre brisé
La blanchisseuse veuve qu'on appelle la nuit
surgit sans bruit
et dans le bleu de sa lessive
l'astre à Miro
l'étoile tardive
lui...
Jacques Prévert.
Un peu de poésie entre deux caddies, c'est possible?
Merci Michel Édouard.
Ce que j'apprécie également c'est la gratuité pour les enfants, et le prix modique des entrées. Il manquait un tel lieu à la pointe du Finistère. Merci à vous !
Bravo à toute l'équipe de Landerneau pour ce tour de force. Bravo à vous pour ce partage. Miro et ce vent de liberté, d'amour et d'art. Merci.