
Au premier étage de l’immeuble qui sert de siège à notre enseigne, ils ont leurs fans. Oussey et ses boys des Espaces Culturels traquent sur le Net et dans les catalogues des labels indépendants, les nouveaux héritiers de Black Sabbath, la relève des Clash ou des Strokes. Alors, quand poussé dans le dos, j’ai entendu : « C’est pour toi, un petit coup djeun’s, mais rassure-toi, c’est du rock old-fashioned », je me suis senti en sécurité. Et j’ai voulu tester.
Du coup, dans la voiture, je m’étais fait une petite déclinaison des deux derniers CD, histoire de ne pas perdre pied devant mes collaborateurs et d’arriver au Zénith avec quelques airs d’y toucher. Rapidement dit : « Favourite worst nightmare », pas mal ; « Humbug », j’aime beaucoup.
Bon ! Arctic Monkeys, c’est encore du veau de lait. Sur scène, on dirait de grands garçons tout juste sortis du lycée. Ils jouent généreusement. Ah ça, ils maîtrisent leurs engins. La salle souffle, sautille, rebondit au rythme d’un truculent et jovial batteur. C’est lui le meilleur. Matt Helders a tout pour lui, le rythme gouailleur, la transpiration sous le marcel, un sourire de gendre malicieux. Turner, lui, maîtrise formidablement le rugissement de sa guitare. Echo des Shadows…jusqu’à du pur Hawaii. Difficile de dire « classique » quand il racle le Metal (pas vraiment heavy), mais une vraie graine de pro surtout dans le jeu avec la basse, ventrue, limite menaçante.
Mais question chansonnette, là, faut pas rêver. N’est pas Freddie Mercury le premier pinson venu. Alex Turner témoigne d’une mue tardive (j’exagère un peu), avec une articulation des zygomatiques un peu appliquée, une posture maniérée autour du micro… Pas assez de dégagement, manque de souffle ! Il faudra quelques années encore pour buriner ce larynx. Comme Turner est l’inspirateur et que le plan de carrière des Arctic Monkeys est forcément lié à celui de son fondateur, il y a problème en la demeure.
Dans la salle, pléthore de teenagers, décontractés, à peine bruyants. La rébellion s’arrête au bout du doigt pointé en l’air. Echappées du pensionnat, quelques Anglaises, jupettes ras la touffe et bas résille, osaient à peine lever leur bière en criant « That’s what I’m not » !
Oui, bonne ambiance. Pas sûr que la sonorité du Zénith qui noie les décibels en son centre, permette d’optimiser la performance. Mais je ne peux m’empêcher de penser que le charme de ces ados, réel, provient autant de leur fraîcheur que de leur capacité à recycler les emprunts à toute une génération de rockers.
Certes, Turner dit ne pas connaître Bowie, mais il revendique Nick Cave. Et par moment, Arctic a franchement des airs de Deep Purple. On comprend qu’avec de si talentueux aînés, il ne soit pas facile de renouveler le catalogue. Mais on se dit qu’ils ont bien raison aussi, les vieux chevaux tels qu’AC/DC ou Scorpions, de vouloir rebrancher le courant.
16 Commentaires
Comment une musique "de sauvage" devient elle culte au point de passer de génération en génération?
En proposant un supplément d'âme qui fait réagir les adolescents et revivre à leurs parents des moments intenses de leur jeunesse.
C'est vrai qu'à l'heure du tout électrique un bon AC/DC est encore plein de jus!
Je viens de finir ta chronique sur le concert des Arctic monkeys.Je pense que le parallèle
entre ces derniers ,Deep purple et Black sabbath n'est pas évident.Ces jeunes Anglais me semblent plus proches du rock musclé des Clash et de la pop léchée de Paul Weller,que des ambiances moites du Heavy des 70's.Ceci dit,nous sommes nombreux à regretter les rifs endiablés de Blackmore (Deep purple) ou autre Iommi (Black sabbath).Si,comme moi,la nostalgie te gagne,il te faut écouter les Wolfmother.Ces kids australiens résuscitent ces bons vieux Led zep et nous rappellent au doux souvenir du grand Ozzy.
J'ai trouvé le passage sur,les ados a peines rebels et sur les groupies tout droit sortient d'un pensionnat so british,trés vrai.Je prefere quand meme savoir nos jeunes au concert des Arctic monkeys,qu'a celui des Tokio Hotel.
Julien.
Ps:tiens moi au courant de ce que tu auras pensé des Wolfmother.
et puis, cela contribue à vous rendre sympathique!
Car on peut véritablement parler de prodiges du rock anglais, qui après une formation musicale autodidacte, et leur mise en avant par leurs fans sur myspace, remplissent des salles mythiques à guichet fermés !! Non contents de pouvoir travailler avec les plus grands (qui viennent à eux), de prendre les premieres places des charts, ils ne concilient pas mediatisation et succès.
Alors au lieu de s'arréter sur la longueur des jupes de leurs fans, ou la pseudo mue du chanteur mieux vaudrait lire quelques pages de véritables critiques musicales sur ce groupe déja référence.
Alice.
Qu'avez vous pensé du concert de Charlie Winston samedi soir à l'Olympia ? :-)
Cordialement
En attendant Mel on attend le concert de Muse avec impatience...
Comment une musique "de sauvage" devient elle culte au point de passer de génération en génération?
En proposant un supplément d'âme qui fait réagir les adolescents et revivre à leurs parents des moments intenses de leur jeunesse.
C'est vrai qu'à l'heure du tout électrique un bon AC/DC est encore plein de jus!
Je viens de finir ta chronique sur le concert des Arctic monkeys.Je pense que le parallèle
entre ces derniers ,Deep purple et Black sabbath n'est pas évident.Ces jeunes Anglais me semblent plus proches du rock musclé des Clash et de la pop léchée de Paul Weller,que des ambiances moites du Heavy des 70's.Ceci dit,nous sommes nombreux à regretter les rifs endiablés de Blackmore (Deep purple) ou autre Iommi (Black sabbath).Si,comme moi,la nostalgie te gagne,il te faut écouter les Wolfmother.Ces kids australiens résuscitent ces bons vieux Led zep et nous rappellent au doux souvenir du grand Ozzy.
J'ai trouvé le passage sur,les ados a peines rebels et sur les groupies tout droit sortient d'un pensionnat so british,trés vrai.Je prefere quand meme savoir nos jeunes au concert des Arctic monkeys,qu'a celui des Tokio Hotel.
Julien.
Ps:tiens moi au courant de ce que tu auras pensé des Wolfmother.
et puis, cela contribue à vous rendre sympathique!
Car on peut véritablement parler de prodiges du rock anglais, qui après une formation musicale autodidacte, et leur mise en avant par leurs fans sur myspace, remplissent des salles mythiques à guichet fermés !! Non contents de pouvoir travailler avec les plus grands (qui viennent à eux), de prendre les premieres places des charts, ils ne concilient pas mediatisation et succès.
Alors au lieu de s'arréter sur la longueur des jupes de leurs fans, ou la pseudo mue du chanteur mieux vaudrait lire quelques pages de véritables critiques musicales sur ce groupe déja référence.
Alice.
Qu'avez vous pensé du concert de Charlie Winston samedi soir à l'Olympia ? :-)
Cordialement
En attendant Mel on attend le concert de Muse avec impatience...