Kollektsia à Beaubourg : la contre-culture russe, 1950-2000

J'y suis allé avec Natalia Olzoeva (MEL Publisher) pour préparer une projet éditorial, et avec Pascale Le Thorell (directrice aux Beaux Arts) en vue d'une expo internationale sur les Figurations qui aura lieu à Landerneau l'hiver prochain.

On connait peu les artistes de l'époque Khrouchtchev, les courants de l'underground moscovite, alors que les russes découvraient l'art contemporain par les expo officielles de Picasso et celles du VIème festival mondial de la jeunesse. Des artistes non conformistes s'expriment fin des années 50, début 60s, hors de la scène officielle.
Après le retour de la censure, les Sots Art exposent dans des appartements privés ou des squats et, jusqu'en 75, utilisent les codes du Pop Art pour tourner en dérision ceux d'un socialisme vieillissant.

Puis, l'école conceptualiste réintroduit les thèmes de la littérature russe dans la peinture , et les opposent, avec raillerie et légèreté, à l'absurdité du quotidien soviétique.
Avec la Perestroïka, l'art contemporain s'institutionnalise et les Artistes retrouvent pignon sur rue.

Les oeuvres exposées a Beaubourg sont très hétérogènes, inégales. Mais c'est formidable qu'on puisse enfin regarder tout un pan de l'art ex-soviétique, encore largement inconnu et même délaissé par le marché et les galeries. C'est tout de même extraordinaire qu'il ait fallu d'importants legs de collectionneurs russes et français pour qu'on puisse enfin le découvrir ! 

A voir, je l'assure.

PS : certaines oeuvres se retrouveront à Landerneau (au Fonds Hélène&Édouard Leclerc pour la Culture), à l'hiver 2018-2019 :-)