Un Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture

Ca y est, il a vu le jour. Il sera « opérationnel » d’ici quelques semaines. Il est dirigé par Patrick Jourdan, conservateur et ancien directeur du musée de Morlaix. Il a un joli cursus, mais surtout il partage avec nous cette ambition : créer, à l’ouest de la France, une plateforme d’exposition importante, tournée vers le grand public, pour présenter toutes les formes d’art contemporain. Et aussi nourrir le débat culturel, mener des actions pédagogiques, coproduire des manifestations, seul ou en partenariat avec d’autres institutions, pour les diffuser à travers l’Europe avec l’aide de nos partenaires. « Les Capucins » de Landerneau vont en abriter le siège. C’est un ancien couvent du XVIIème, détruit et malmené depuis la Révolution. Edouard et Hélène Leclerc en ont fait l’acquisition au début des années 60. La chapelle avait été bétonnée, transformée en usine de salpêtre, puis d’eau de javel. Telle quelle, elle a servi d’entrepôt aux premiers supermarchés gérés par mes parents. Hélène et Edouard, qui soupçonnaient derrière le béton  l’existence d’une architecture de qualité, avaient promis de réhabiliter les lieux. C’est chose faite. La chapelle est superbe, très haute sous plafond, avec une charpente en coque retournée. Et les bâtiments annexes, rechapés d’une belle pierre de Logonna proche d’un granit doré, vont constituer une halle d’exposition magnifique. Attention, pas de confusion, ce lieu n’est pas un musée. Il n’abritera pas de collection permanente. Mais deux fois par an, il proposera aux Bretons et aux centaines de milliers de touristes qui, venus de toute l’Europe, parcourent la région chaque année, de découvrir les acteurs emblémentiques de l’art contemporain. Hélène Leclerc, Patrick Jourdan, le comité artistique et moi-même avons un parti pris : nous aimerions destiner ce lieu principalement aux représentants de ce qu’on appelle en peinture « les Figurations ». Parce que c’est un art accessible à un large public et aussi parce que le champ d’investigation reste immense : jeune peinture des années 40, « le Manifeste de l’homme témoin », la Figuration critique dans les années 50, puis la Nouvelle Figuration, les peintres des « mythologies quotidiennes », la Figuration Narrative, le Pop art, la Figuration Libre et jusqu’à l’Art Punk et, vous vous en doutez, la bande dessinée. Au-delà de ces thématiques, nous voulons voir grand. Proposer des expositions monographiques, des rétrospectives : Paul Rebeyrolle, Daniel Buren, Valerio Adami, Hervé Di Rosa, Jean Hélion, Robert Combas, Rancillac…et aussi des Pierre Soulages, Gérard Titus-Carmel, Vladimir Skoda, Anselm Kiefer, Gérard Traquandi, etc. Une fois acquise la légitimité artistique des Capucins, il sera évidemment ouvert à la toute jeune création… De ce formidable programme, je vous entretiendrai ici. Comme des autres activités du Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture. Le Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture : Je viens de vous parler des Capucins. Il y abritera donc le siège d’un Fonds de dotation (loi Lagarde) auquel contribueront les anciens et les nouveaux compagnons de route du mouvement E. Leclerc. Et puis aussi, des partenaires (industriels, banquiers, institutions) soit par des sponsorings complémentaires, soit à l’occasion de co-productions. Nous ne jouerons pas perso, le Fonds travaillera en partenariat avec d’autres villes, d’autres musées, c’est promis ! Et puis, nous appuierons les initiatives de ce Fonds sur le formidable réseau des 250 Espaces Culturels E. Leclerc à travers toute la France. Une manière, en quelque sorte, de prolonger ce combat commercial pour la diffusion de la culture par « une mise en lumière » des artistes eux-mêmes, dans le choix d’un rapport direct et non marchand avec leur public. La première exposition aura lieu fin juin aux Capucins de Landerneau. A bientôt donc pour en parler.