E.Leclerc : un milliard d’investissement et 10.000 emplois pour une stratégie multicanal

Depuis plusieurs semaines j’annonce que sur 3 ans (2014-2016), les Centres E.Leclerc investiront 1 milliard d’euros et procéderont  à environ 10.000 créations nettes d’emplois. Jusqu’ici, ça ne mobilisait pas les foules. Voilà que je réitère cette annonce ce matin au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC-BFM, et bam…subitement toute la presse s’en émeut !

Donc, je confirme.

Malgré la crise, malgré les difficultés économiques réelles au niveau national et international, les Centres E.Leclerc sont sur une dynamique. Face aux géants de l’internet, face à la concentration accrue de nos concurrents, il n’est pas question de rester les bras croisés. Celui qui n’est pas offensif est condamné à disparaître. Alors le mot d’ordre est simple : investissement, embauche et formation.

L'un des enjeux majeurs du succès commercial d’une marque sur Internet reste sa capacité à générer un trafic important sur son nom et ses offres.

En fin d’année 2014, la marque E. Leclerc était dans le top 10 des sites de e-commerce les plus visités en France avec sur octobre et novembre plus de 5,5 millions de visiteurs uniques par mois, soit plus de 450 000 visiteurs uniques moyens par jour.

Mine de rien, sans faire trop de vague, les provinciaux que nous sommes avons pris des positions sur le commerce digital : en 2014, E.Lelclerc aura réalisé un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros via le web.

A lire les réactions des médias suite à mon propos ce matin, le modèle serait unique et binaire : le numérique opposé au physique. Telle n’est pourtant pas la stratégie des centres E.Leclerc. Internet a d’abord vocation à structurer toute la relation clients, à exposer l’intégralité et la diversité de l’offre commerciale. Mais le consommateur pourra choisir d’acheter en direct, dans des points d’enlèvement, dans des drives, dans des magasins spécialisés autour des hypers…dans lesquels il faut investir pour en faire de nouveaux lieux de destination. Avoir pour cible, un concurrent comme Amazon, ça ne veut pas dire « copier Amazon ».

Alors j’insiste : pas d’ambiguité, E.Leclerc n’investit pas 1 milliard dans le numérique, mais investit 1 milliard pour déployer sa stratégie multicanal sur l’ensemble de ses marchés, alimentaires et non alimentaires.

Investissements en logistique (500 millions), pour les commandes par internet comme pour les magasins : réduire les coûts d’approvisionnement, réduire les délais de livraison, gérer les livraisons multi-sites plusieurs fois par jour…le tout en respectant les normes environnementales de plus en plus exigeantes. Des entrepôts de moyenne capacité mieux répartis sur le territoire et adossés à des entrepôts plus gros et plus automatisés pour accélérer le traitement des commandes, sécuriser la manutention, etc. Les centrales régionales sont lancées, la Scapalsace a ouvert la voie. La Socara, la Scapartois, la Scapest, la Scarmor… bref, 2/3 des coopératives régionales E.Leclerc font leur mue.

Investissement aussi dans les sites internet : culture, santé, parapharmacie, location, voyage…on a  tâtonné ces dernières années. On a appris en marchant. Mais on a désormais un plan d’action à peu près calé, qui s'appuiera évidemment sur les 600 drives, dont les services vont s'étoffer.

Investissements dans les magasins  (car ils n’ont pas vocation à disparaître !) : il faut ré-enchanter les hypers pour que les Français continuent à trouver un intérêt à les fréquenter. Cela passe bien sûr par du relooking : des magasins plus jolis, plus accueillants, toujours plus propres.  Mais ça passe aussi (et surtout) par l’amélioration continue des services rendus aux consommateurs, et donc par les « Hommes ».

Embauche et formation des salariés sont naturellement au cœur de cette stratégie. Pour rivaliser avec nos concurrents d’internet, cela passe par le recrutement de centaines d’informaticiens et de logisticiens, dans les outils nationaux comme dans les centrales régionales.

C'est aussi un investissement massif dans les métiers du frais trad pour lesquels les stratégies de formation au sein de chaque magasin vont être complètement repensées : il va en falloir des bouchers, des charcutiers, des boulangers, des pâtissiers, des poissonniers dans les 640 magasins. Il va aussi falloir renforcer la professionnalisation de rayons parfois un peu délaissés comme les Fruits et légumes. Amazon Fresh peut se préparer…

Enfin, je n’oublie pas le non-alimentaire : libraires, pharmacien(ne)s, conseillers multimédias, esthéticien(ne)s, mécaniciens automobiles, agents de voyage, opticien(nes), ingénieurs qualité… Tous ces concepts spécialisés offrent l’opportunité d’appréhender les marchés du non alimentaire avec un niveau d’expertise qui rivalise avec les GSS et sites spécialisés.

La première génération des Centres E.Leclerc venait du petit commerce. Elle a appris à gérer des supérettes et des supermarchés. La deuxième a fait d’E.Leclerc la première enseigne d’hypers. La troisième doit faire bénéficier les consommateurs de la révolution digitale.