Bulle financière internet
ÉCONOMIE Actus / Débats

Émergence d'une bulle financière dans l'internet ?

Alors qu'Uber et Airbnb pourraient être les prochains nouveaux géants du Nasdaq, la question de la surcote des entreprises du Net resurgit.

La plupart n'ont jamais publié de résultats à la hauteur de leurs promesses de marché. Toutes leurs communications reposent sur des accumulations de datas et de clients, sans que l'on sache dans quelle proportion ces géants vont savoir transformer une incontestable fréquentation en rentrée d'argent sonnant et trébuchant.

Sans vouloir jouer les Cassandre, je trouve que l'on est sur ces marchés dans des mécanismes grégaires assez proches d'une économie de casino ou peut-être plus précisément encore, ceux du marché de l'Art.

La croissance de la valorisation d'Apple au Nasdaq (+53%), celle d'Alphabet (+32%) ou de Microsoft (+32%), s'illustre par addition de milliards qui ne sont jamais passés par un compte d'exploitation prévisionnel.

La valorisation d'Uber (+62.50%) semble complètement en contraction avec les résultats annoncés par cette entreprise.

Capucine Cousin, dans Challenges, rappelle que les dirigeants de start-ups prometteuses (Foursquare, Rdio, Zero hedge, Zenefits…), se sont bien ramassés récemment en Bourse.

Alors bulle ? Oui certainement ! En tous cas, le diagnostic me paraît probant sur le marché de l'utilisation des datas : entre distributeurs, banquiers, opérateurs téléphoniques et tous les vendeurs de tuyaux ou de solutions, c'est 4 à 5 fois la même valeur de fonds de commerce et les mêmes clients que chacun s'attribue…

Quel impact ? Contrairement aux entreprises de la vieille économie, qui devaient justifier auprès de leurs banquiers chaque progression annuelle, le nouveau monde de start-ups est financé par des investisseurs défiscalisateurs, bourrés de liquidités. On est moins dans un système de dette que de gestion de risques.

Une crise, une explosion de la bulle, impacterait les patrimoines mais probablement pas aussi violemment qu'en 2008.

Sur LinkedIn, je lis ​de plus en plus de commentaires sur cette question. Partagez-vous mon pessimisme ?

3 Commentaires

Tout à fait d'accord. Le financement de ses sociétés en equity et non pas en dette implique qu'il faut toujours un acquéreur ultérieur à un prix plus élevé. Le compte de résultat importe peu tant qu'une perspective de plus-value à la revente existe. C'est typiquement une bule spéculative - similaire à ce qui peut se passer sur le marché immobilier. Lorsqu'il n'y a plus d'acquéreurs, c'est le crash.
En plein Vivatech, voilà un billet qui tranche avec l'humeur générale !

A priori, la bulle ne devrait pas faiblir, puisque le législateur devrait encourager notre "start-up nation", à grand renfort de défiscalisation.

Mon inquiétude porte sur le nombre important d'entrepreneurs, de cadres et de jeunes diplômés élevés aux levées de fond et à coup de burn-rate... Ca va faire mal quand la "vieille" économie va les ratrapper.
Tout ça est bien cool et fun, il y a du cash à tous les coins de rue, un petit powerpoint bien ficelé et on lève de l'argent (je sais j'exagère un peu) - mais quand il s'agit de lever des clients... Tellement d'enthousiasme qui peut aller au tapis.

Un compte d'exploitation avec un CA en haut, des dépenses au milieu et un résultat en bas reste une réalité. Et pourtant je suis plus qu'enthousiaste face à la nouvelle économie, mais elle devrait prendre de la graine de l'ancienne parfois.

Sinon quel est le burn-rate chez E.Leclerc ? ;-)
Mon avis c'est que la nouvelle économie de type Nasdaq n'a rien de solide, c'est plutôt un jeu de parieurs en bourse, plus moderne que le tiercé, certes, mais beaucoup plus insidieux parce qu'il tente d'entraîner dans ce système des millions de personnes. Nous faire abandonner le côté humain et nous faire aller vers le côté numérique ? Ce n'est pas très réjouissant pour l'avenir "moral" de notre civilisation. Ce sont des propos pessimistes à première vue, or je ne crois pas dans cette évolution, je pense qu'elle ne va durer qu'un temps, parce qu'elle est illusoire et que notre vie n'est pas un rêve. Ainsi, ces traders, qui ne comprennent pas grand chose en vérité du monde du travail humain, apprendront à vivre avec les années, quitteront ou continueront peut être un chemin que la majorité des gens ne suivront pas et ils n'y pourront rien y faire.

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