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Fnac, Conforama, Darty : les investisseurs croient encore aux magasins !

Voilà un moment que l'on n'avait pas assisté à un match aussi féroce entre grandes entreprises. On savait la direction de Darty hostile au rapprochement avec la Fnac. On croyait que l'offre de Conforama était un coup de théâtre aussi puissant qu'imparable.

Tout le monde annonçait l'affaire pliée, la Fnac était jugée trop petite pour surenchérir. Patatras ! Prévisionnistes et autres conjoncturistes en ont été pour leurs frais.

Alexandre Bompard s'est battu comme un lion et a réussi à fondre sur sa proie avec une agilité sans pareil. Chapeau l'artiste !

Bompard est décidément une personnalité intéressante. Humainement sympathique et bien élevé, il a le sang froid et une vision de long terme. Serait-il en train de construire sa légende dans le patronat français ?

Reste à voir comment il va désormais gérer le rapprochement de ces deux groupes et quelle stratégie va en sortir.

Car gagner la bataille financière, ce n'est pas gagner la bataille du commerce.

Je n'ai aucun doute sur le fait que Bompard en est lui-même convaincu. La Fnac a pris des risques importants pour surenchérir, les synergies devront donc rapidement se mettre en place et se traduire par les gains promis.

Le commerce physique reste attractif

Derrière la narration de ce combat digne d'un blockbuster signé Netflix, je retiens que "la bourse" sait encore s'enflammer pour le commerce physique.

Alors que beaucoup sont focalisés sur les start up du e-commerce, le "mortar" reste finalement une valeur pas totalement ringarde et dépassée !

J'ai toujours pensé que la disparition de Surcouf ou Virgin s'expliquait plus par l'échec d'une stratégie d'enseigne que par la concurrence mortifère des e-distributeurs.

N'en déplaisent à tous ceux qui prédisent le déclin de la vente de produits non-alimentaires en magasin, le scénario que viennent de signer tous ces investisseurs pour le rachat de Darty confirme que le commerce physique a encore quelques beaux jours devant lui.

6 Commentaires

Oui vous avez raison cher Mel, et l'on attend aussi de voir le profit que le consommateur va tirer des synergies attendues...et de cette restriction de concurrence! Si la surenchère se traduit par une hausse des prix, bonjour la bonne affaire!
Mais peut-être là une opportunité pour vos magasins ;-))...
Bonne continuation et bonne journée!
Paul
Bonjour MEL, je lis votre blog avec toujours autant de plaisir et votre silence de ces dernières semaines m'était un début de manque!
Alexandre Bompard a de l'entregent, à n'en pas douter. Il ne faut cependant pas oublier "le vaincu" de la lutte capitalistique, Régis Schultz, qui est le gagnant du combat commercial et principal artisan avec ses équipes et l'implication de ses personnels auprès des clients en magasins du renouveau de Darty. Il a su rendre la mariée plus qu'attractive non pas sur le bas de bilan -n'importe quel imbécile sait tailler dans les coûts- mais dans le haut : la vente! Son appétence pour le commerce, le client, les équipes commerciales et le magasin ont fait des miracles...un peu comme chaque jour les centres E.Leclerc avec leurs clients... A suivre donc le volet social né de la fusion.
Salut Mel!
J'aimais bien Surcouf au début on y trouvait de tout avec des vendeurs qualifiés. Apple a marqué son chemin en créant ses propres points de ventes et ce n'est pas un hasard! On ne peut vendre des patates le lundi et des ordis le mardi. La vente spécialisée demande des passionnés et des connaisseurs. La différence avec le e-commerce se fera sur le conseil d'achat et le service. Alors que proposera l'heureux nouveau propriétaire?
Un magasin qu'il soit alimentaire ou non reste avant tout un lieu de socialisation. Si le e-commerce se développe, il ne pourra jamais jamais remplacé la pertinence des conseils donnés par les équipes de vente.
Salut MEL,
Oui, mais quelle vision à long terme pour le commerce physique ? Le numérique et le digital sont partout. Avec des e-commerce comme Amazon ou Alibaba.com. Articles de sport, vêtements, montres, bijoux, livres, téléchargement musical ou vidéo... Des parts de marché qui partent pour une bonne partie à l'étranger et même hors des pays de l'UE.
La concurrence risque de se renforcer avec l'ubérisation. L'organisation d'UBER peut, par exemple, être mise en place par les producteurs directs agissant en collectifs . Aux organisations "physiques" de s'adapter mais rapidement...

Tchao MEL
Salut Mel!
Juste un détail comme ça en passant.
Pour faire du commerce il faut savoir se mettre à la portée du chaland. Accepter tous les moyens de paiement me parait la première disposition à respecter, la deuxième étant de proposer un étalement sur plusieurs mois pour une grosse facture. Hors je remarque que ni La Fnac, ni Conforama n'acceptent les chèques. C'est fort ennuyeux lorsque des personnes sont interdites de cartes bancaires et ne peuvent payer qu'en espèces ou par chèques. C'est incroyable de mettre tant d'argent sur la table et passer à côté du business alors que l'encaissement sécurisé des chèques est disponible pour tous!

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