Grande distribution : le Nouvel Obs sous influence ?
La constance peut être une marque de qualité, mais certainement aussi une marque de paresse. S’il arrive à Sylvain Courage de changer d’employeur, il parvient toujours à recaser son marronnier perso sur la grande distribution.
A preuve, ce énième « dossier noir de la grande distribution » dans Le Nouvel Observateur de cette semaine. Les exemples et les propos sont actualisés, mais les clichés demeurent, d’un média à l’autre.
Que de stéréotypes, que de propos à charge...
Se faisant l’allié des politiques, le journaliste commence par accuser les distributeurs d’avoir tué l’industrie française (carrément !) en s’approvisionnant à l’étranger. Aucun chiffre, comme d’hab’. Et surtout pas un mot sur les traités internationaux votés par les politiques français, qui ont instauré le libre-échange sans droits de douane à l’égard de pays comme le Bengladesh !
Pressé de dénoncer les distributeurs, l'auteur écrit même une chose et son contraire : « La concurrence ? Elle n’est plus que marginale. S’épiant les uns les autres, les grandes enseignes s’acharnent à obtenir les mêmes conditions des mêmes fournisseurs ». Et le même de reprendre allègrement un peu plus loin les propos récents d’industriels qui à l’inverse, dénoncent les effets négatifs sur l’emploi de la concurrence entre distributeurs ! Qu’importe au fond l’argument, ce qui compte c’est de faire la peau à l’ennemi…
On a beau être dans le procès à charge, j’imagine mal que le lecteur de l’Obs encaissera sans sourciller que son magazine relaie les arguments du FN : « Marine Le Pen ne s’y est pas trompée : accusant les hypers d’avoir détruit ‘’un million d’emplois en vingt ans’’ , elle préconise désormais de les interdire dans les villes de moins de 30.000 habitants ». D’où sort ce chiffre ? Comment est-il calculé ? Combien d’emplois ont au contraire été générés par le secteur de la grande distribution ? Le lecteur ne le saura jamais.
S’ensuit une série d’affirmations dont le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles n’ont aucune consistance professionnelle. Mes autres collègues et les journalistes qui suivent le secteur apprécieront : Sylvain Courage s’indigne qu’un rayon charcuterie dégage une marge d’exploitation positive, mais oublie de signaler qu’elle est négative pour la boucherie, la marée, le pôle boulangerie-pâtisserie et à peine à l'équilibre pour les fruits et légumes…tous ces chiffres figurent pourtant dans le même rapport sur lequel il s’appuie !
Le CICE (que nous n’avons jamais demandé !), une relation abominable aux PME (pourtant fournisseurs majeurs de nos MDD), la disparition des caissières (annoncée depuis trente ans et jamais advenue)… Toutes les caricatures sont là, il n’en manque pas une (ah si , il manque peut-être une référence aux lasagnes de cheval…).
Blanchiment, évasion fiscale, extorsion, racket, violences… A lire ce « dossier », je me demande comment il se fait que Mulliez, Plassat, Naouri, Meunier, Papin et moi ne soyons pas encore à partager la même cellule !
Je m’interroge sur ce genre de méthodes grossières qui relaie complaisamment tous les arguments de l’ANIA, ce syndicat de l’agroalimentaire qui compte parmi ses adhérents Danone, Nestlé, Sofiprotéol, Mars Chocolat, Unilever, Bel, Bonduelle, Brasseurs de France, Mondelez…
Ainsi, la grande distribution, selon Sylvain Courage, c’est mal. C’est tout, y a pas à chercher plus loin. Même pas une référence au Top 10 des entreprises préférées des Français où figurent quatre à cinq enseignes de distribution depuis dix ans !
Décidément, le parisianisme de certains journalistes les pousse à cultiver la nostalgie d’un petit commerce dont ils n’ont même pas connu les turpitudes. Ils flinguent les hypers, tout en faisant leurs courses sur Amazon !
Chacun a le droit de faire son marché. Mais j’aime mon métier, je le trouve passionnant et trop important pour le laisser se faire dézinguer gratuitement…
9 Commentaires
Autre question : combien d'emplois de caissières avez-vous créés avec vos drives qui - à moins que je ne me trompe - semblent s'inspirer pour partie du modèle d'Amazon ? Mais votre seule préoccupation est sans doute de rendre service au consommateur et éviter ce travail pénible aux hôtesses de caisse.
Ca n'est pas le sujet qui fait le marronier, c'est la récurrence! Mais le marronier pusiqu'il a vocation d'informer prévoit toutes les approches!
Comment nommer un même sujet traité de façon sytématiquement négative? Un épineux genre accacia?
Cet "acacia" sur la grande distribution alimentaire, comme dirait ma fille que j'interroge du regard : "est trop de la loose" et un peu "ianche" à force de ne rien mesurer, évaluer, prouver... Un journaliset a commis "une humeur", on s'en tape un peu, mais vous avez raison MEL, ça n'est pas une raison pour se laisser uriner dessus...
Bon courage
Ca ne doit pas être drôle tous les jours non plus d'etre distributeur...
Moi quand je lis plus plus souvent qu'à mon tour, ces lignes et ces lignes de journalistes qui après un titre du genre racoleur et/ou dramatique, ces lignes qui se ressemblent toutes de suffisances autant que d'insuffisance à propos du commerce je pense toujours à un dilaogue d'Audiard dans les tontons flingueurs lorsque B. Blier/R. Volfoni, attablé dans une pièce de la péniche se défend d'être l'organisateur du grand nettoyage qui vient d'avoir lieu avec des termes du genres...vous ne seriez pas en train d'essayer de me faire porter le chapeau...dites tout de suite que j'ai buté Fernand...et puis le mexicain, et puis l'Archiduc d'Autriche pendant que vous y etes....
Là c'est pareil!
Les distributeurs sont responsables de tout : chômage, montées du front national et/ou de l'extreme gauche, de la secheresse l'été (si, si, en Afrique aussi), de ma voiture qui ne démarre pas le matin, de l'insécurité, de la parctipation aux municipales, de la baisse de la fécondité, de Poutine... de TOUT!
Mais l'ascenceur social qui fonctionne, un entrepreneuriat ouvert, l'ouverture de nouveaux marchés à la concurrence, l'emploi pour des personnels hautement non qualifié dans des zones de M...tout cela non, ça n'intéresse pas!!!! Ou ça demande peut-être un peu de travail!
Et bien, que les journalistes continuent de ne pas en parler!
Mais vous, continuez de le faire, merci.
A bientôt, avec un plus de fréquence peut-être????
Clément
Ce qui m'horripile, ce sont les caisses automatiques dans les grandes surfaces (et autoroutes). Elles devraient être réglementairement interdites en cette période de chômage que nous vivons. M. Valls, réagissez puisque les grands chefs d'entreprise casse l'emploi...notamment des personnes qui n'ont pas beaucoup de diplôme ! Dans certains pays, outre la caissière, il y a la personne qui aide à l'emballage des courses en bout de caisse...
Mais je rêve...
Lorsque plus rien ne va la chasse à ceux qui réussissent est la règle. Je me suis rendu à la Maison de la Chimie pour les rencontres parlementaires sur la consommation. Tous les indicateurs démontrent que les ménages souffrent et qu'ils puisent dans leurs économies pour finir les fins de mois. Les prix des produits de marques nationales depuis 12 mois baissent de 6% à 8% alors que les volumes stagnent. La politique d'austérité depuis 2011 a porté un coup fatal sur la consommation. Les hausses des impôts et des frais fixes vont encore entretenir la crise. Je vous conseille le casque lourd et une colone de char et un mirage au cas où pour fuire à 2000 km/H les têtes pensantes qui n'écoutent même pas les députés de leur parti politique et qui ne respecte pas leur travail. Nous allons droit vers une rebellion en septembre. Je ne comprends pas comment des socialistes peuvent mener une telle politique contre la consommation et l'emploi. Avez vous la réponse?
4° Rencontres Parlementaires sur la consommation.
Damien Abad, Député de l'Ain, annonce le vote de la mise en place de l'action de groupe et de l'alourdissement des sanctions en cas de fraude pour les entreprises. Le conseil constitutionnel n'accepte pas la constitution du fichier positif pour lutter contre le surendettement.
La croissance de la consommation attendue pour 2014 est de 0.1%. Le secteur du textile baisse alors que les ventes de voitures ont progressé suite à l'annonce de l'augmentation de la T.V.A et que le budget vacances est préservé.
Hervé Péléraux économiste à l'OFCE explique que la consommation a connu 2 chocs suite à la crise financière de 2008 et l'austérité budgétaire de 2011.
La consommation de biens est restée stable pendant 6 ans et la consommation des service a vu sa progression nettement ralentir. Les ménages connaissent une baisse des revenus depuis 2011 avec une hausse d'impôt de 42 milliards d'euros, le taux d'épargne baisse pour maintenir la consommation en 2014. Les services sont actuellement peu importés et les biens sont produits à 80% en France. En conclusion il indique que l'économie française est dans l'ornière.
Richard Panquiault directeur général de l' ILEC affirme que le volume marché stagne mais que la valeur progresse de 1% à 1.5%. Il constate une baisse des prix sur les étiquettes mais une valorisation du panier avec des achats premium. Il y a un risque de déflation puisque depuis 12 mois les prix baisses de 6% à 8%. Il dit que cette baisse des prix n'est pas compensée par des gains à la production et que les fournisseurs sont fragilisés par la guerre des prix. La première conséquence est le gel des salaires dans l'industrie.
Selon lui le rapport de force est inégal entre distributeurs et industriels car le plus gros fournisseur représente 2% du C.A d'un distributeur alors que le distributeur représente 7% du C.A. du fournisseur..
Laurent Grandguillaume Député de Côte d'Or, Président de la comission du surendettement demande à ce que les situations de rente soient supprimées pour permettre la mobilité bancaire des consommateurs.
Eric Spielrein de l'Association française des sociétés financières annonce que pour 2013 les sociétés de crédits ont perdu 10% d'activité soit 3 milliards d'euros de crédits renouvelables. Concernant le crédit automobile il estime que pour 100 crédits accordés il y a 2 problèmes. S'il faut baisser le risque à 1 problème il ne faut a&lors accorder que 70 crédits. Le chômage élevé renforce la baisse d'activité.
Razzy Hammadi Député de Seine Saint Denis constate une baisse des produits alimentaires dans le panier moyen.
Fabienne Chol, Directrice Générale de l'institut Nationale de la Consommation(INC) explique que le comportement d'achat prend en compte les comparateurs de prix et les avis sur les réseaux sociaux. Elle conseille aux enseignes de surveiller Facebook pour éviter les rassemblements de milliers de personnes dans les centres commerciaux qui se terminent par un pillage actuellement au Brésil. Avec la crise, la chasse au trésor et la lutte contre le gaspillage, l'achat d'occasion progresse avec des sites comme le bon coin et ebay.
François Michel Lambert député des bouches du Rhone, Président de l'institut de l'économie circulaire annonce que l'extraction de plomb et de zinc s'arrêtera faute de ressources en 2025. Il faut se préparer à mutualiser les biens de consommations à la manière de Vélib et Autolib. Au Pays Bas la mutualisation des machines à laver connait le succèsavec un gain en eau et en électricité. En allemagne les immeubles sont équipés de buanderies communesavec pour conséquence moins de dégats des eaux et une baisse des tarifs des assurance habitation. Il rappelle qu'aujourd'hui il y a 22 tonnes de déchets par habitant en France et qu'il faut rechercher un nouveau modèle.
Alain Bazot Président de l'association UFC QUE CHOISIR explique que la crise économique provoque la mutualisation des biens pour baisser les frais.97% du budget desménages est destiné aux dépenses concrêtes.Cela développe le low cost et le hard discount. Cette évolution est plus subie que choisie. Si la fidélité à EDF est justifiée, l'opérateur de gaz choisi par UFC QUE CHOISIR A PERMIS DE FAIRE BAISSER LES FACTURES GRDF DE 15.5% SOIT UNE ECONOMIE MOYENNE DE 190 EUROS par foyer.
Nathalie HOMOBONO Directrice Générale de la Concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes souligne que la réglementation actuelle concernant la consommation est sous la responsabilité directe de la commission européenne et du parlement européen. Les sanctions pour fraudes et publicités mensongères sont passibles d'une amende de 300 000 euros.
En conclusion je regrette qu'il n'y ait pas eu un mot concernant les pratiques des actionnaires chez les fournisseurs. J'ai été surpris de voir résumer la Consommation par un Député sous la forme des 3 C pour Consommateur, Compétitivité et Concurrence. Je considère que l'état intervient directement dans la consommation avec la T.V.A et ensuite les subventions! Nous sommes dans une économie mixte non? Le chômage est considéré comme un frein à la consommation mais aucune solution n'est proposée et c'est bien dommage!
l'article,que je viens de lire,sur la grande distribution ne vous plait pas et je le conçois mais à aucun moment dans votre réponse vous expliquez comment cela se passe avec vos fournisseurs.Il n'y a pas de fumée sans feu,peut être que Mr courage se trompe sur certain points mais je pense qu'il a du faire des recherches avant de se lancer dans son article.
Je me faisait une joie de faire mes courses chez vous car je pense que vous traitez mieux votre personnel que vos concurrents. Je continuerai à allez chez vous car je n'ai pas le choix;vous êtes effectivement le moins cher du quartier avec un personnel très sympa mais avec un petit arrière gout d'amertume...
Francoise