
Guerre de prix et comparateurs : halte à la manip’
Trop c’est trop. La ficelle est trop grosse et la pression trop organisée pour être honnête.
Nous ne supprimerons pas les comparateurs
La ficelle, c’est la demande de supprimer la publicité pour les comparateurs de prix.
Qui peut sérieusement croire qu’en cassant le thermomètre, on guérit de la fièvre ? La demande d’interdire les comparateurs est loufoque à l’heure d’internet, et ceux qui la formulent le font pour amuser la galerie.
On ferait quoi ? On fermerait internet ? On interdirait les drives ? On suspendrait l’activité des start-up qui ont fait de la comparaison leur objet économique ? Et on ferait quoi de http://www.prix-carburants.gouv.fr/, le comparateur officiel de carburants piloté par Bercy ? On embastillerait le Ministre de l’Economie ?
Non, les Centres E.Leclerc ne renonceront pas au comparateur de prix. Oui pour améliorer la méthodologie et la visibilité. Mais que l’on ne compte pas sur nous pour nourrir le cinéma de la FCD.
E.Leclerc refuse le cartel des partisans de l’inflation
La pression. Xavier Beulin en Frank Unverwood (House of Cards), je reconnais que ça a une certaine gueule. L’acteur a du talent :-)
Mais que le représentant de la FNSEA, supposée défendre les petits producteurs, s’allie avec les représentants de Danone, de Lactalis, de Nestlé ou Bonduelle pour demander une pause dans la guerre des prix…voilà qui ne manque pas de sel !
Comme si les industriels n’étaient pas concurrents entre eux. Comme si leur croissance ne s’était pas faite par rachat de PME étranglées par le marché. Oui vraiment, cet appel conjoint c’est le mariage des souris et des matous.
Ces fédérations (FNSEA, Coop de France, Ania) ont exigé il y a encore quelques mois, d’introduire dans la Loi Hamon sur la consommation, des clauses de révision de prix dans les négociations tarifaires. Bien sûr dans leur idée, il s’agissait de répercuter uniquement les hausses.
Seulement voilà , sur un an, les cours des produits agricoles ont sérieusement décroché :-30% sur la pomme de terre, -24% sur le riz blanc, - 20% sur le sucre UE, -13,5% sur le colza UE, -10% sur le maïs, -8% sur le beurre, - 6% sur le blé…
Expliquez-nous pourquoi les distributeurs n’auraient pas le droit d’exiger des diminutions de tarifs dans ce contexte de baisse.
Depuis dix ans, les prix agroalimentaires (en tous les cas les produits transformés) n’ont cessé de grimper. Il y a encore deux ans, les prix des grandes marques françaises étaient supérieurs à la moyenne européenne. Ils vont baisser cette année, commençons par dire que c’est tant mieux pour le consommateur.
Agir avec discernement et efficacité
Bien sûr dans certains secteurs, c’est très difficile à gérer. Je côtoie des producteurs (alimentaires ou pas), je sais que leur vie est dure. Elle est dure en vérité pour tous les entrepreneurs.
Chez E.Leclerc, les adhérents ont cramé 0,6 point de marge au premier semestre, pour demeurer concurrentiels et absorber la hausse de TVA ou les hausses d’impôts (notamment locaux) et de taxes. Ils serrent les dents, car l’essentiel est ailleurs : il faut garder les clients pendant la tempête.
Négocier avec discernement pour les PME. Puisque je lis dans la presse des choses inexactes, je le réécris sur ce blog. Les distributeurs n’achètent pas les produits à la ferme. Plus de 80% des produits vendus dans la distribution française sont apportés par 20% des fournisseurs, qui répondent au nom de Nestlé, Danone, Coca Cola, Mars, Ferrero, Procter et Gamble, Unilever…autant de producteurs assez peu crédibles en défenseurs du petit commerce et de la PME artisanale ! Et pourtant, ils militent en ce moment aux côtés de la FNSEA !
Nos grandes multinationales doivent accepter que les distributeurs consentent quelques avantages aux PME (délais de paiement avancés, facilitation de leurs liens avec les acheteurs de l’enseigne, meilleure prise en compte des coûts de matières premières en cas de hausse sur les marchés, etc.). Plutôt que de se cacher derrière les petits, les gros devraient au contraire leur faire la courte échelle.
Ce sont toutes ces positions que je défendrai à nouveau ce soir à Bercy. Je ne manquerai pas d’y revenir dans quelques heures. Vous l’aurez compris, ces pressions personnelles sur moi, sur E.Leclerc, ne nous feront certainement pas changer d’avis. Foi de breton, qu’on se le dise, le retour à la hausse des prix ne passera pas par nous.
16 Commentaires
Quant à la FNSEA, il y a belle lurette qu'elle ne défend plus le "petit" ou moyen paysan, mais plutôt les gros, qu'ils soient céréaliers ou éleveurs (à viande ou à vocation laitière), Cf. la défense de la ferme des 1 000 vaches qui n'est pas montée par un paysan, mais par un entrepreneur de TP (qu'aurait - on dit si un ex adhérent E.Leclerc avait monté un tel projet)
Bats toi à Bercy !!!!
80% de ce que nous consommons est fabriqué en France. avec 5 millions de chômeurs cela veut dire que la solution se trouve chez nous! Si la tendance continue il ne faudra plus parler du consommateur mais du chômeur qui fait ses courses! Je suis content de savoir que vous êtes reçu à Bercy pour parler d'économie, de commerce et d'emploi. Ainsi les choses vont être dites. La France a privilégié l'émergence de mastodontes qui aujourd'hui n'ont pas le soucis des employés mais attendent toujours plus de subventions. A force de réduire l'assiette et de manger les grosses parts, la grogne s'installe.
Voici maintenant le bouquet final : les enseignes de la FCD qui interviennent à travers leur syndicat pour limiter la concurrence "oh le beau cartel", en y associant industriel et producteurs "oh la belle entente restrictive de concurrence" ; mais dites moi, cela n'est-il pas prohibé?????
N'allez surtout pas vous mêler à ces tripatouillages de politicards incompétents...et continuez les prix bas : merci!!!!
Eric
Martine Lux-fischer
L'état doit laisser les prix s'auto-réguler et les consommateurs finaux décider de ce qu'ils souhaitent acheter tout en ayant un panel d'outils à leur disposition pour comparer efficacement.
YP
Mettre en œuvre des processus contrôlés sur les prix et les filières, les tenants et aboutissants, c'est aussi essentiel
Quand à MEL, la question est politique équilibrer : actions de l'état et les actions privées ce n'est pas impossible sur tous les plans pour le faire correctement, ce qu'il manque ce sont bien des techniques des outils et les comparateurs à améliorer sont indispensables, que choisir en est un utilisateur averti ... ! les prix viennent surtout de la dynamique d'exploitation, faire cesser les "goulos d'étranglement" comme en Lean et kanban en management, c'est le sujet ! aussi en sécurité contre les incivilités de tout ordre et là c'est répéter !
Le beau NONO Montebourg a montré ses biscottos ?? Est-ce que ça fait peur ?
Ne supprimez pas les comparateurs mais par pitié faites au moins un effot avec votre SEO, parce qu'en ce moment vos concurrents le font à votre place:
http://goo.gl/4RMXjC
Un compte Twitter lié à l'entreprise ne serait pas un luxe non plus :)
Cdlt,
Je trouve quand même votre soi-disant combat "contre la vie chere " extrêmement hypocrite. Je m'explique. Vous devriez plutôt vous vanter de défendre le pouvoir d'achat de vos adhérents plutôt que celui du consommateur! Par votre politique complètement schizophrène de baisse des prix vous mettez une telle pression sur les industriels,aussi gros soit ils, que ces derniers, afin de conserver des marges suffisantes afin de faire tourner l'activité, investir de nouveau sont obligés de faire face a des crises avec leurs producteurs, fermer des usines ... Est-ce cela que vous souhaitez?? De plus vous me faites rire avec vos belles histoires sur les matières premières... Vous souhaitez baisser les prix quand les cours baissent...c'est louable! Mais qu'en est-il des augmentations?? Je travaille pour une entreprise commercialisant des produits laitiers frais.le cours ne fait qu'augmenter et votre organisation passe les tarifs non sans mal.il faut savoir que le prix du yaourt en 2014 est équivalent a celui du yaourt en 2002...sauf qu'il y a 12 années d'inflation entre les deux!! Je pense que plutôt que de vous lancer a corps perdu dans cette guerre des prix qui coûte beaucoup trop cher a tout le monde en cette période ou les entreprises ont besoin de générer de la marge afin de pouvoir investir de nouveau dans l'économie du pays, vous devriez plutôt trouver un consensus afin de déterminer un bon taux de marge pour tout le monde et'sy tenir.ainsi tout le monde s'y retrouverait.
Il faut quand même saluer les efforts du gouvernement pour contenir la dépense publique. Voilà un exemple concret. Suite aux rencontres parlementaires concernant les maladies du foie, j'ai suivi le conseil des grands professeurs présents et des politiques. En effet j'ai été me faire vacciner contre l'hépatite B pour ne jamais avoir le cancer du foie et éviter des traitements pouvant coûter 50 000 EUROS à la collectivité. Je viens de recevoir le relevé de remboursement de la sécurité sociale. Si mon vaccin est pris en charge à 65% ma consultation chez le médecin est remboursée à 30% au motif "hors parcours coordonné". Au total mon acte citoyen me coûte 23.44 euros. En fait il va me coûter le double car il faut 2 injections soit 46.88 euros. Heureusement que l'invitation au colloque était gratuite!!
Exemple : Cristaline 1,01 € Leclerc ; 0,86€ Hyper U. Et bien évidemment sur la même Zc.
Mais comment font ils?
Plutôt que de là jouer comme tous les autres sur les prix et la pression monstre sur les fournisseurs, jouez là sur les marges des entrepreneurs et agriculteurs français, jouez la qualité et proximité, jouez la en disant que vos prix ne sont pas les plus bas mais les plus justes pour tous. Là vous vous démarquerez. sinon ça ne restera qu'au beau discours