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Hausse de la TVA : stop aux annonces anxiogènes !

Jeudi, le député de Paris, Christophe Caresche, que la presse présente comme proche du Premier ministre, a évoqué l’hypothèse d’augmenter la TVA de deux points notamment pour boucler le remboursement des déficits.

Je suis opposé à cette piste de travail. Je ne reproche pas au député de travailler à des hypothèses, c’est son rôle. Mais était-ce vraiment le moment de le mettre sur la place publique ? Soit c’est un nouveau couac, soit c’est ce qu’on appelle un ballon d’essai et il était en service commandé. Dans ce 2e cas de figure, je suis inquiet.

Il y a encore deux ans, je n’aurais pas forcément fermé la porte. Mais depuis, la situation du pays ne s’est hélas pas améliorée. Croit-on vraiment que c’est en augmentant la TVA et donc en renchérissant le prix du panier de courses, qu’on va relancer la conso ? Que nenni !

Qu’on se le dise, si les distributeurs ont « absorbé » la précédente hausse de TVA (vous ne l’avez pas remarquée parce qu’on a fait le job depuis janvier !), ils ne pourront pas le faire à chaque fois.

Diriger une entreprise, investir…c’est faire des prévisions et prendre des risques. On évalue une situation, on mesure les contraintes et on déploie sa stratégie.

Mais là, quelle stratégie voulez-vous bâtir dans un tel contexte d’instabilité politique, fiscale et juridique ?

Imaginez un match de foot sur un terrain dont l’arbitre peut modifier les dimensions à son gré et à tout instant de la partie. Je mets au défi quiconque, même Zlatan, de marquer un seul but si la cage du gardien s’éloigne au fur et à mesure que lui avance !

Et bien c’est pareil en économie.

Le CICE à peine voté, il se trouvait déjà des parlementaires pour demander qu’on le retire à tel ou tel type d’entreprise, tel ou tel type de secteur d’activité. C’est simple, au bout d’un moment, les distributeurs ne savaient plus s’ils y avaient droit ou s’ils devaient y renoncer…un tel brouillard n’aide pas à planifier des embauches ni à prévoir des investissements !

Ce qui vaut pour les entreprises, vaut pour les ménages. Le bon niveau de maintien du taux d’épargne traduit d’ailleurs cette peur de dépenser. On économise « au cas où »…

Annoncer des baisses d’impôts tout en laissant jouer l’air d’une possible hausse de TVA, ça ressemble beaucoup à un tour de passe-passe. Michel Sapin semble avoir balayé cette proposition parlementaire. Tant mieux…et pourvu qu’il soit écouté de sa majorité !

Si la déflation menace, ce n’est pas pour le plaisir de faire disserter nos économistes. C’est la conséquence d’une situation économique sombre, sans croissance, avec un chômage massif.

Pour garder un niveau de demande minimal, chacun rogne sur ses marges, écrase ses prix, se serre la ceinture, maximise les opérations promotionnelles. Dans l’alimentaire comme dans le non-alimentaire, mieux vaut des clients qui dépensent un peu moins, que des clients qui désertent vos magasins avant de passer en caisse !

Augmenter les impôts ou la TVA aujourd’hui, c’est gripper définitivement la machine économique française.

La conso a toujours été le moteur de la croissance dans notre pays. Il est trop tard pour le regretter, on ne peut pas se payer le luxe de changer de modèle économique dans l’immédiat. Alors il faut s’appuyer sur l’existant pour relancer la machine. Car si ce moteur s’éteint définitivement, notre pays risque cette fois de décrocher sévèrement.

 

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