
Le travail en France : tu produis, tu coûtes, tu raques ! Et si on changeait ?
La France est le pays du monde où les revenus salariaux sont les plus chargés. C'est que que montre la dernière étude de l'OCDE.
Le taux cumulé de cotisations et d'impôts sur le travail d'un couple avec deux enfants atteint 40%, record mondial... Incroyablement supérieur au taux moyen dans les pays de l'OCDE (26,6%), et je ne parle pas du sort des salariés célibataires français qui naviguent quant à eux autour de 48%.
Pas étonnant que le ras-le-bol fiscal soit un sentiment partagé par de nombreux Français !
Alors c'est vrai, ça ne tient pas compte des contreparties (niveau de santé, retraite, éducation...tous les pays de l'OCDE ne se valent pas en la matière). Mais quand on sait qu'en France, la protection sociale et les retraites sont majoritairement financées par les cotisations sur le travail, on a des raisons de ne pas croire aux fausses promesses des candidats à la présidentielle.
Une solution ne peut être que globale : pour revenir dans la moyenne de l'OCDE, sans sacrifier le niveau de protection sociale, il faut revoir le système de financement.
Et lever trois paradoxes.
- On dénonce tout le temps le dumping social des pays émergents (voire d'Europe orientale), mais constatons d'abord que c'est nous qui nous tirons une balle dans le pied en alourdissant exagérément les charges sur le travail.
- "Eviter la robotisation trop rapide", "relancer l'industrie, les services et les activités manuelles" comme le disent les candidats, cela suppose donc qu'on baisse les cotisations ou qu´on transfère ces charges. Le CICE n'est formellement peut-être pas la solution, mais l'objectif d'allègement reste prioritaire, n'en déplaise aux idéologues !
- Le financement de la protection sociale ne peut plus et ne doit plus reposer sur le seul travail fourni en France. Il faut élargir son assiette (CSG, fiscalisation…je n'ai pas de tabou, et la TVA sociale reste, selon moi, une option à étudier surtout en période de déflation).
10 % de chômeurs. Tout le monde promet de recréer des emplois par millions, à coup de grands programmes de travaux et d'investissements. Mais qu'est-ce que ça va changer, si on ne réforme pas un système de financement qui continuera de peser sur le travail ?
2 Commentaires
Si un plan de relance efficace peut éventuellement donner un résultat positif il faudra qu'il change la nature de la vision de la masse salariale qui date des années 1945. L'entreprise doit innover et garder ses hommes pour les employer a créer de la richesse, tester de nouveaux marchés, à rendre de nouveaux services. La masse salariale est la première ligne qui permet de faire des économies et sa diminution se traduit par un cours de bourse plus élevé car l'entreprise devient plus profitable. C'est un comble au moment où l'on voudrait que l'entreprise fasse du social et qu'il y a des millions de chômeurs qui coutent à toute la collectivité et déstabilisent la société par des manques de revenus des ménages pour soutenir les jeunes et les vieux. De plus l'innovation est freinée par peur de la disparition d'emplois. Il faut certainement remettre un coup de jeune dans la vision de notre économie et ajouter des actions positives pour créer un environnement favorable au profit et à l'innovation à destination du plus grand nombre.