Les propositions des candidats à l'élection présidentielle sur le numérique : un désert
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Les candidats et la révolution numérique ? Demandez le programme !

Benoît Hamon et Emmanuel Macron en parlent​ un peu,​ mais dans une version macro et aseptisée. Les médias l’évoquent quand il s’agit de camper le vieux Mélenchon en nouvel acteur des réseaux sociaux. Mais sur la révolution numérique, pratiquement que dalle ! Incroyable !

Pourtant, le digital, c’est l’invention qui va révolutionner le 21ème siècle : Il bouleverse tous les métiers, les rapports​ usagers​-​producteurs​ et des producteurs entre eux, ​à l’échelle du monde. Il accélère le temps de la décision, le cycle innovation/obsolescence,​ il​ met à bas nos historiques repères gaulois.

La priorité,​ ce devrait​ être​ de revoir les programmes scolaires et même toute l’organisation de la politique d’éducation. Après le secteur bancaire, c’est la fonction publique qui va subir une saignée d’emplois. Personne ne l’évoque. Et pourtant, c’est la fonction d’enseignement qui va s’en trouver bouleversée. Les modes de diffusion de la connaissance qui justifiaient nos hiérarchies et la dépendance au​x​ "sachants"​ ​vont devoir s'adapter à ce que les anglos-saxons appellent les social skills (savoir​ travailler en collaboration avec les autres).

 

​Nos start-ups, fragiles pépites

Idem pour toutes les entreprises impactées par la robotique, ou dont l​es services vont se digitaliser. Nos candidats ont des mots bienveillants pour les start-ups (qu’ils dissocient, on ne sait pas pourquoi, des TPE et des PME). Ce faisant, ils perpétuent la fracture entre les anciens et les modernes, les petits et les grands ​, ​alors que l’enjeu, c’est d’être puissant pour aller conquérir un marché de 7,6 milliards d’habitants. Or l’Europe, ce n’est que 2% de la capitalisation mondiale des entreprises​ Internet.​
 

"Les États-Unis représentent aujourd’hui près de 83 % de la capitalisation boursière des entreprises du numérique… contre 2 % pour l’Europe." Extrait du rapport "L’échiquier numérique américain Quelle place pour l’Europe ?"
"Les États-Unis représentent aujourd’hui près de 83 % de la capitalisation boursière des entreprises du numérique… contre 2 % pour l’Europe." Extrait du rapport "L’échiquier numérique américain Quelle place pour l’Europe ?"

 

A ce rythme, nos start-ups risquent de n’être que de fragiles pépites, marché dans lequel viendront piocher les fonds d’investissement internationaux. On a oublié que si Moreno a inventé la carte à puce, on a à peine développé le concept ​et ​que les ​A​méricains sont passés à Paypal. Au concours Lépine, on est prolifiques. Pour développer, c’est autre chose.

 

La France a besoin d’un push digital

Oui, la réindustrialisation est nécessaire, la montée en puissance de nos entreprises du net dans les services, les transports, la banque,​​ ​l’audiovisuel, …​, exige des milliards d’investissements. C’est un sujet qui fracture (taxi​s​​​ ​vs Uber), mais ce sera clairement un sujet qui tue si nos gouvernements n’y vont pas en conquérants. Et c’est une politique qu’il faut socialement accompagner.

Mesdames et Messieurs les candidats, il faut mettre le pays sur l’autoroute du digital en mode push.

2 Commentaires

oh la oui!!! Bien vu MEL.
Un vide sidéral sur le sujet. Des candidats très peu modernes, un autre symptôme du fait qu'ils sont hors sol, totalement à la rue par rapport à ce que vivent les citoyens, consommateurs, de moins en moins électeurs ; et pour cause!
La révolution digitale annoncé justemment la faillite de cette idée de programmes politiques qui annoncerait tout ce qui va se passer dans les 5 prochaines années.

Revenons à 2012 : quel programme annonçait des mesures pour s'adapter à l'irruption d'Uber, d'AirBNB, du terrorisme....etc Aucun, et c'est bien normal.

Il faut voter pour un président qui fixe un cadre, nous représente et sais constamment adapter l'action de son gouvernement à un monde en perpétuel mouvement.

Un leader qui dcomprend le numérique, qui dirige mais ne fait confiance à ses équipes, n'est pas coupé de la société civile par un parti, des années de pratique politique ou un esprit trop dogmatique.

Pour moi, il n'y en a qu'un.

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