
Prix du porc : E.Leclerc tient ses engagements
La crise de l’élevage se poursuit. Dans le grand Ouest, certains magasins ont été victimes de dégradations ces derniers jours, toutes enseignes confondues. Je ne sais si le syndicalisme agricole est débordé par sa base, mais je relève que les actions de ces dernières heures, menées par les JA, sont en contradiction avec les discussions et engagements pris avec la FNSEA lors des réunions à Paris.
Les cibles choisies par les éleveurs sont d’autant plus incompréhensibles que certaines des enseignes visées, notamment E.Leclerc, jouent le jeu et tiennent les engagements pris devant Stéphane Le Foll il y a une dizaine de jours.
E .Leclerc (Kermené) tient ses engagements
On n’est pas dans la com’ ou le discours classique du communiqué de presse ; les propos que j’avance sont aisément vérifiables, via l’observation des cours du marché au Cadran de Plérin ces dernières semaines.
Chacun des graphiques ci-dessous permet de visualiser les offres de prix de Kermené vis-à-vis des autres acheteurs le 18 juin.
En résumé, Kermené tire toujours le marché vers le haut par le prix et par les quantités (Kermené achète en moyenne 30% des lots présentés), les acheteurs 4 et 5 sont également au sommet des achats, mais l’acheteur 5 n’achetant que peu de lots, son impact global sur la moyenne du marché reste faible.
Les autres opérateurs jouent-ils le jeu ?
Sur ces graphiques, on voit bien que les autres (acheteurs 1 et 2) achètent leurs lots à des prix nettement inférieurs à ceux de Kermené. Certains (et non des moindres) achètent même systématiquement le moins cher possible (acheteur 3), quitte à en acheter beaucoup moins (marché du 18 juin : 590 porcs achetés pour un quota de 7000; marché du 04 juin : 3000 achetés pour un quota de 6800).
Daniel Picard, président du Marché du Porc Breton ne dit pas autre chose dans Le Télégramme ce matin : « Leclerc et Intermarché ont respecté leurs annonces. La Cooperl de Lamballe les a suivis. En revanche, d’autres opérateurs ne jouent pas le jeu ». Et de pointer les grands salaisonniers qui opèrent une stratégie de contournement du marché.
Au passage, ce qui vaut dans le porc vaut dans le lait. Voilà plusieurs distributeurs (et E.Leclerc n'y échappe pas) qui s'étonnent de plus en plus publiquement des infos qui nous remontent des éleveurs sur les prix d'achat du lait à 300€ les 1000 litres quand nos négos se basaient sur un prix du lait d'environ 340€. Manifestement là aussi, tout le monde ne joue pas le jeu...
Peut-on réguler le marché français sans le marché européen ?
La réponse est simple : soit politiques et professionnels s’accordent à réguler le marché du porc au niveau européen, soit on revient à des préférences nationales. And the rest is noise. Tant que cette question n’est pas tranchée, toute valorisation des prix sur le marché français n’a de sens que si les acheteurs ou les transformateurs de porc achètent français.
Je ne sais pas jusqu’où le marché de Plérin est central. A la table ronde chez Stéphane Le Foll, les professionnels et les syndicats nous ont demandé d’y soutenir les cours par nos achats.
On voit bien avec les exemples ci-dessus que certains abattoirs s’approvisionnent en direct et d’autres privilégient le marché. Des industriels n’ont même pas le scrupule de s’astreindre à favoriser la filière française, alors qu’ils annonçaient avoir l’intention de le faire...
Les Allemands l’ont bien compris, et ils ont d’ailleurs répondu par une baisse de leurs prix de 7% en cumulé, depuis que les distributeurs français ont annoncé leur intention de s’engager sur la revalorisation du prix du porc français. Ils partent ainsi à la conquête de nouveaux marchés, sur le dos des éleveurs français...
C’était prévisible, car le marché est européen et même international. Tout le monde le sait, mais par une schizophrénie bien française, on fait semblant de ne pas le voir, parce que c’est plus « facile » de traiter politiquement la crise par ces expédients que de réformer en profondeur la filière. C’est pourtant là qu’est la véritable urgence du modèle agricole français.
9 Commentaires
Concrètement, le hard-discounter a décidé, de revaloriser le prix payé aux éleveurs bovins de 60 centimes d’euros par kilogramme de carcasse à partir de ce lundi 22 juin 2015. « Aujourd’hui, l’enseigne fait face à une situation complètement inattendue car les industriels de la viande n’ont toujours pas fait d’offre tarifaire en ce sens », indique Lidl dans son communiqué.
EST-CE UNE COQUILLE DE LSA ? OU LA REALITE ?
les producteurs de porc vont être contents avec 60 ct !!!!
Si j'ai bien compis, mais ai-be bien compris, le salut ne de filière ne vaudra que si elle considérée globalement au niveau européen? Dans la mesure où Carrefour vient de se prendre une maxi amende pour entente illégale sur le marché belge, j'ai bien peur que dans la nécessité d'éponger ils ne tardent à vous suivre, faisant ainsi de la péréquation "charges" ;-)))...
Il serait peut-être bien que les agriculteurs de la filière aillent montre sur le parking des magasins Carrefour ce qu'ils sont capables de faire pour les obliger à cette solidarité nationale!
Bravo à Intermarché et vous.
ATTENTION les obstructions stériles ne servent à rien sinon que de propager la délinquance de tout niveau ce qui est formellement inadmissible et répréhensif.
Il faut aussi mieux organiser les concertations des intervenants en les respectant tous pour être constructif et rester hors et à distance de mode de comportement comme les grèves dans l'aérien pour ennuyer tous les consommateurs et mettre l'économie sous la menace de la guerre et du chaos avec la Grèce et le reste !
antisocial ! ni dans le secteur privé et coopératif pour une société durable forte et sociale, civilisée, légitime puissante et mondiale. !
l'excuse des prêts à rembourser c'est quand même de la comptabilité analytique et du bon sens celui de savoir que les factures fournisseurs autant coop que négociants privés reste à payer ! Ce qu'il faut retenir, c'est le cycle consommation production qui n'est plus classique, de nouveau régulateur sont en constante évolution et il ne faut pas omettre l'obligation technique de structures professionnelles et d'expertises qui doivent assumer l'activité et surtout un point essentiel à conforter la qualité et la solvabilité des pratiques ! dans celles ci proposer aux producteurs en déficit des solutions ne mettant pas leurs intérêts vitaux en danger, famille, biens, revenus minimum et d'apporter des objectifs concrets et surs ! encore beaucoup à faire dont plus de sécurité des marchés ! ce sont des intérêt vitaux on ne peut faire une gestion au jour le jour ! ni de conserver des exploitation rébarbatives trop vétustes et ne respectant pas les conditions des animaux, il faut absolument faire la transition durable sur toutes les filières cela demande des financements, des compétences de la compréhension et de la motivation ! pas de temps à perdre !
Pourquoi cet anglicisme? Même les anglais ne l'utilisent pas !