
Rapport Bailly sur le travail du dimanche : échappe-t-on à toute contestation ?
Coucou revoilà le vieux serpent de mer du commerce : la question de l’ouverture des magasins le dimanche ! Les oracles ont parlé, et Jean-Paul Bailly a enfin rendu son rapport au Premier ministre.
En préambule, un petit rappel : même si la question du travail le dimanche revient dans le débat à l’initiative de certaines enseignes (de bricolage notamment), c’est d’abord le secteur public et parapublic qui embauche le plus de travailleurs le dimanche pour faire tourner les services de santé, de transport, d'énergie, de la culture…
Ensuite, les polémiques concernent des cas majoritairement situés en Ile-de-France. Figurez-vous que pendant l’hiver, en province, les distributeurs n’attendent pas une fréquentation démentielle en cas d’ouverture dominicale !
Les grandes lignes du rapport, j’approuve !
Jean-Paul Bailly propose de remettre un peu d’ordre là où c’est nécessaire, sans tout révolutionner. A lire le rapport, on se dit que le bon sens a prévalu.
Le rapporteur refuse la banalisation du dimanche, mais il propose, selon lui, un peu plus de souplesse (augmentation de 5 à 12 du nombre de dimanches ouvrés dans l’année). Bailly ne tombe pas non plus dans le piège de faire sauter toutes les règles, sous prétexte de rivaliser avec internet.
Tiens, au passage une pichenette à Mesdames Pinel et Duflot ! Le rapporteur défend les drives, qui représentent, selon lui, un exemple pertinent de l’innovation et une réponse du commerce physique au commerce numérique.
Règles sociales plus claires, politique de zonage aussi floue
Finalement, le vrai doute sur le rapport Bailly, c’est la transformation des PUCE et des zones touristiques en PACC et PACT (Périmètres d’animation concertée commerciale/touristique).
Le constat de Bailly est simple et je le partage : la définition des PUCE et des zones touristiques est trop floue. Elle génère une contestation qu’il n’est pas toujours aisé de réduire du fait de règles trop flottantes pour définir ces périmètres.
Il y aussi la question des « effets de bord » (les magasins non inclus dans ces périmètres mais situés à la « frontière », cf. l’exemple de Bricorama) qui est généralement l’élément déclencheur de la fronde : les zones administratives ne correspondent pas forcément aux zones de chalandise et les enseignes invoquent la distorsion de concurrence.
Les propositions de M. Bailly changent-elles la situation ? Il propose d’adopter des critères « plus objectifs », mais il se garde bien d’entrer trop dans le détail, renvoyant au législateur le soin de les définir. Tout juste propose-t-il quelques pistes (nombre de m² commerciaux, fréquentation, etc.) qui ne manqueront pas de susciter le même niveau de polémique.
Mais après tout, le rapport répond à une commande politique. Les pouvoirs publics veulent reprendre la main. Au lieu d’être la cible, ils récoltent les doléances et se proposent d’arbitrer. En plus, c’est une manière de sortir du seul sujet de la fiscalité. On en saurait le leur reprocher.
La position des Centres E.Leclerc sur le travail dominical
D’abord, nous on n’a pas été consultés. Eh oui, M. Bailly n’a pas pris la peine de rencontrer des distributeurs indépendants, mais il s’est attaché à rencontrer les distributeurs intégrés (Monoprix, Carrefour, Auchan). Bon, tant pis.
Alors exprimons-nous tous seuls, encore une fois ! Cette marginalité ne nous déplaît pas et personne ne pourra ne nous le reprocher.
…et donc…je vous confirme que les adhérents E. Leclerc ne sont toujours pas pour la banalisation de l’ouverture dominicale.
Salariés ou patrons, les personnes qui travaillent dans le Mouvement E.Leclerc sont très majoritairement pour le maintien du dispositif actuel. Il faut régler les distorsions de concurrence qui sont nées d’une mauvaise application des dérogations. Mais nous ne sommes pas demandeurs de modifications substantielles.
Les centres E.Leclerc qui sont ouverts le dimanche matin constituent une part marginale de notre parc. Et je ne suis même pas sûr que les autres demandent une augmentation du nombre de dimanches ouvrables !
6 Commentaires
A l'heure où les industries ont besoin de moins de personnel pour produire plus, à l'heure où le chômage est plus qu'important, à l'heure où les travailleurs pauvres se multiplient, la France dit non au commerce le Dimanche. Je ne comprends pas pourquoi un Auchan à Roissy a le droit d'ouvrir alors que le Leclerc de Le Blanc Mesnil sera fermé. Heureusement qu'il a le droit d'ouvrir le dimanche matin. Au fait pourquoi est-il ouvert tous les dimanche matin?
S'il faut mériter sa vie en travaillant il parait anormal de priver les français de la possibilité de travailler le dimanche car comme les autres jours nous avons l'obligation de manger.
Il me parait plus important de demander l'obligation de 2 jours de repos consécutifs et des taux de rémunération plus fort
La vie économique est rythmée par la rencontre de l'offre et la demande. Pourquoi reconnaître la demande dominicale dans les zones touristiques et pas ailleurs?.
Effectivement les plus gros travailleurs du dimanche sont certainement les fonctionnaires (tous), les militaires et policiers, sans oublier les religieux (!!!)
Je ne les ai jamais entendu se plaindre de devoir aussi travailler tous les autres jours de la semaine !!!
Et les sportifs professionnels ? (footeux par exemple), ils jouent quelquefois de nuit (après 22h) et le dimanche, et les jours fériés, il faudra penser à les augmenter, sinon ils pourraient faire grève ou se plaindre à leur syndicat !!!!
La possibilité de 12 dimanches vs 5 me semble déjà comme un "bon" progrès.
Demain on passera à 15, puis à 18 ....
Sunday closed : fertig ! (en Angleterre et en Allemagne), en tout cas dans les grandes agglomérations.
Et pire,même lê 1er Mai, alors qu'attendez vous pour ordonner la fermeture le Dimanche?
Sera qu'au Portugal les règles du M.E.L. sont diferentes ?
Enfin, cordialemment
Dans un pays libre ou le commerce devrait l'être je trouve qu'il faudrait laisser à chacun le choix d'ouvrir ou pas, et comme le dit MEL dans la majorité des villes de France hors région parisienne les magasins ouvriraient en fonction de la fréquentation et de l'intérêt économique
Pourquoi encore règlementer l'activité par les politiques qui aiment aller aux restaurants les dimanches ou au cinéma qui sont majoritairement des indépendants et je précise que dans beaucoup de cas les entreprises n'ouvrent que si cela les intéresse, ainsi au nom de la Liberté chère à notre France mesdammes messieurs les Politique laissez faire les entrepreneurs. Merci