
Marché frais trad : E.Leclerc va booster son offre
Le Galec (groupement d'achat d'E. Leclerc) vient d'organiser deux journées "événements" autour des produits frais, à destination des adhérents et collaborateurs de magasins.
Convention le matin pour présenter les innovations et regarder un peu dans le rétroviseur. Salon avec les fournisseurs l'après-midi pour développer son magasin. Tout était réglé comme du papier à musique.
Un salon pour découvrir les innovations
Succès au rendez-vous, puisque près de 1800 personnes (550 magasins !) ont participé à ces deux grands moments, ce qui en fait l'une des opérations internes les plus fréquentées. On avait l'impression d'être sur un mini-SIAL.
Plus de 170 fournisseurs français et européens présentaient leurs dernières innovations : du distributeur de baguettes fraîches à la cave de mûrissement, des tenues professionnelles aux conditionnements pour la fresh food…il ne manquait rien.
Dans la lignée du salon de Villepinte, j'ai pu constater une forte présence de fournisseurs de produits bio, de terroir, d'AOC/AOP qui ont su ingénieusement conjuguer respect de stricts cahiers des charges imposés par ces labels et packaging attractif pour susciter l'achat plaisir.
Il y avait aussi les sociétés du groupe (Scapmarée, Kermené…) à la recherche d'adhérents-clients pour densifier ce réseau porteur d'innovations dans l'enseigne. Le stand de la commission formation présentait les nouveaux projets e-learning sur le trad et a connu un beau succès de fréquentation...
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Passer d'un leadership local à une performance d'enseigne
Parallèlement au salon, une convention était organisée pour permettre à tous les adhérents, directeurs de magasins et responsables produits frais de s'informer sur les nouvelles orientations des rayons trad.
J'ai vraiment été bluffé par le travail des équipes. Bravo à nos adhérents, figures de proue sur les produits frais : Thierry Gras, Thierry Besnier, Jean-Louis Michau pour ce beau travail, et bravo à leurs équipes de salariés emmenées par Claude Genetay, Catherine Garnier et Loïc Dugué.
C'était un moment important qui a permis à chacun de prendre conscience du chemin parcouru depuis deux ans par nos magasins.
Il y a peu, la critique consumériste jetait un doute sur l'offre de fruits et légumes, mais saluait déjà les efforts en poissonnerie et en boucherie. Je me rends compte moi-même aujourd'hui lors d'inaugurations, combien les progrès ont été foudroyants.
Près de 200 magasins ont investi pour rénover toute leur offre frais. Avec une esthétique, des systèmes d'information, des mises en scène extrêmement valorisantes pour les produits... J'ai plaisir à publier régulièrement certaines photos sur ce blog on sur mon profil Instagram.
A ce rythme, le cap fixé par Thierry Besnier sera vite atteint : c'est plus d'un million de consommateurs que les centres E.Leclerc vont chercher. Beau potentiel de croissance apporté à celle de l'enseigne.

Avec Didier Gravaud (Président du Galec), nous nous étions partagés les rôles : de son côté il a insisté pour que cette somme de travail fournie par les adhérents suscite moultes intentions, tant dans les magasins que dans les centrales régionales.
Pour ma part, partant de mes expériences consommateur et d'un diagnostic souvent partagé avec des clients (et corroboré par une étude), j'ai souhaité pointer quelques axes de progression (dont beaucoup sont à notre portée !) sur lesquels l'enseigne doit se mobiliser pour créer la différence avec ses concurrents.
On a vraiment toutes les cartes en main pour être numéro un sur le trad, à condition qu'on parvienne à un peu plus d'homogénéisation pour gagner en visibilité auprès des consommateurs. Pour peu que chaque région mette un petit coup de booster, on peut rapidement prendre le leadership…et le garder un moment !
Je sais pouvoir compter sur les équipes du Frais Trad pour qu'à l'occasion de la prochaine édition de cette convention, on puisse rendre encore plus visibles les lignes stratégiques de l'enseigne.
Mais j'insiste, il appartiendra bien aux magasins de se mobiliser.
C'est à cette condition qu'on pourra investir dans une communication offensive, véritable réplique à celle de nos concurrents (Lidl, Grand Frais, etc.) qui vient accompagner les efforts déployés. Nous pourrons alors insister sur nos savoir-faire, notre parti pris d'une offre experte et diversifiée (sur le bio, les races à viandes, l'offre labélisée, etc.) et la qualité du service au client.
Sans compter sur le fait qu'une telle politique de segmentation de l'offre fournira la meilleure adaptation de notre politique de prix aux demandes de rémunération du monde agricole. Exactement comme on l'a fait pour notre offre vins (j'ai évidemment plein d'idées à suggérer aux adhérents mais, on ne va pas en faire profiter ici les concurrents, n'est-ce pas?).
Oui, cette convention, très efficace, a complètement trouvé sa place dans la stratégie plus globale (et multicanale) de l'enseigne pour 2020 :
- - Revalorisation de l'offre alimentaire en HM avec notamment un pôle produits frais attractif,
- - Rehaussement de nos ambitions en matière de relation client,
- - Extension du domaine de la lutte à 7-8 univers non-alimentaires.
Les Leclerc ont une vision du changement. Ils sont ce qu'ils veulent être : indépendants et consuméristes. Ils continuent à s'en donner les moyens.

Crédits photos : Manuel Abella & Raphaël Lucas [merci à eux !]
5 Commentaires
Bravo à cette belle équipe du Gt5 !
Je n'ai plus qu'à guetter dans "mon" centre Leclerc la mise en oeuvre du programme. J'ai juste une petite inquiétude car il est déjà pas mal ; donc je me demande s'il est déjà "à bloc" ou si ça va être encore mieux?!?! Allez, je me dis que oui! De toutes les façons c'est vraiment bien et les grandes surfaces ont besoin de cela.
Bonne journée à tous.
Le recadrage tout en douceur sur la stratégie d'enseigne, à la fin de votre intervention, était un modèle de communication et de management. Chapeau bas! :)
C'est un début. Mais que pensez-vous du fait que l'alimentaire reste quasiment le seul secteur dans la distribution où les employés qui se retrouvent face au client (c'est à dire à la caisse et dans les allées, quelque fois meme au rayons service aussi) connaissent souvent moins bien ce qu'ils vendent que les clients? On pourrait dire une honte. Ou bien une énorme source potentielle de motivation et d'engagement pour les employés tout comme les clients..?
Imagine si l'on apprenait à ceux qui se trouvent le plus souvent en relation avec le client (mais qui recoivent aujourd'hui le moins de formation) les bases de comment mieux manger. Ce serait transformer en vrai métier des milliers de postes monotones, sans beaucoup d'intéret, et au risque de disparaitre à terme avec l'automatisation, et la distribution alimentaire en service à valeur ajoutée plutot que vente de denrées.
What do you think? ;)
Ps - we met a few times over the years at conferences, I wonder if you recognise this Marc..?