
La Teste de Buch (Arcachon) : des adhérents déterminés malgré cinq ans de recours !
Il en fallu de la patience, de la ténacité et du courage à Sandrine et Thierry Bluteau pour aboutir. Cinq années de tribunaux, de CDAC et de CNAC pour enfin voir le projet de leur vie devenir réalité. Jusqu’au dernier moment, ils ont cru qu’ils ne pourraient pas ouvrir, alors qu’ils avaient déjà embauché le personnel et que tout était (presque) prêt.
La détermination des adhérents et l’appui sans relâche du maire de La Teste, Jean-Jacques Eroles, auront permis de surmonter les obstacles dressés par quelques concurrents très procéduriers.
Les adhérents de La Teste
J’étais d’autant plus content d’inaugurer ce magasin la semaine dernière qu’en ces temps « d’incertitude macronesque » sur la durée de de vie des coopératives, l’occasion m’était donnée de rappeler aux élus et aux médias locaux, quelques-unes des valeurs du Mouvement E.Leclerc.
Le parcours des époux Bluteau est un exemple d’efficacité du système coopératif qui a permis, sous l’enseigne E.Leclerc, de passer du statut de salarié à celui de chef d’entreprise.
1) Le parcours : début de carrière en 1993 à Bressuire comme employé Fruits et Légumes, puis puis Montauban, Thierry devient successivement chef de rayon, chef de département, directeur de magasin… En 2000, il est promu Directeur du centre E.Leclerc de La Souterraine, puis directeur chargé du développement du Leclerc de Guéret.
En 2006, Sandrine intègre le Mouvement à son tour, et voilà notre petit couple prêt pour devenir « postulants ». Les choses s’accélèrent en 2007 avec le petit magasin d’Arcachon qui va être cédé. Certains pensent le revendre à la concurrence. C’était sans compter sur l’appétit des Bluteau qui quittent la Creuse pour la Côté atlantique. Une fois le magasin remis sur les rails, ces deux jeunes adhérents se lancent alors dans le projet de La Teste.
2) Le parrainage comme aide à l’ascension sociale : On ne devient pas adhérent E.Leclerc par hasard. C’est un choix de vie. Il faut d’abord faire ses preuves, il faut avoir de la détermination, et s’engager. Et pour créer ou racheter un magasin, il faut aussi pouvoir débloquer plusieurs millions d’euros. Les banquiers ont besoin de solides garanties, fournies par d’autres centres E.Leclerc, qui se sont portés caution auprès des financeurs. Pour Sandrine et Thierry, le parrainage principal vient de Philippe Lelaure, adhérent à Nice et «vieux» (même si c’est encore un jeunot !) compagnon de route des époux Bluteau.
C’est donc bien la force du commerce associé, qui a permis à Thierry Bluteau, fils d’agriculteur et titulaire d’un BEP, de devenir un chef d’entreprise accompli, à la tête de 2 magasins et de près de 200 salariés.
Le magasin
Le centre commercial est grand (21.000 m²) et les enseignes y sont nombreuses et attractives. L’architecture ondoyante du centre est originale et douce.

Le magasin des époux Bluteau (6.000m²) est lumineux, bien tenu, et quelque chose me dit qu’il n’est pas propre que pour les jours d’inauguration ! En entrant, le concept Arts de la table est bien mis en valeur et crée tout de suite un point chaleureux.
Dans tout le magasin, les espaces sont bien balisés, y compris en hauteur de rayonnage, ce qui permet une localisation aisée et facilite le cheminement. Mon seul bémol portera sur le rayon culture, que je trouve vraiment petit pour un magasin de cette dimension.
Impossible de ne pas avoir une offre de vins digne de ce nom pour un magasin du Sud-Ouest. Si la cave n’a pas une surface démesurée, elle est comme un écrin où les grands crus sont vraiment bien mis en valeur.
Impressionné, je le fus par le rayon des poulets ! Les éleveurs du Sud-Ouest se tirent sacrément la bourre pour marketer leur offre locale et raconter leur propre histoire du poulet. Bravo à eux, c’est exactement ce type de stratégie qu’il faut avoir pour sortir de la seule valeur basique d’un produit brut.
Eau, œufs, viandes, poissons… il y a une volonté forte des Bluteau de mettre en avant les productions locales dans leur magasin. Ils ne s’inscrivent pas (pas encore ?) dans la démarche officiellement labellisée « Alliances locales », mais ils la pratiquent incontestablement.
Thierry Bluteau est un spécialiste des produits frais dans la peau, c’est son métier d’origine et il continue à s’investir énormément au Galec sur ce marché. J’étais donc curieux de découvrir sa zone frais.
Elle est spacieuse et aérée. Peut-être que la présentation des fruits et légumes mériterait quelques aménagements un peu plus funs au niveau des meubles de la zone centrale. Mais l’offre est profonde, variée et les prix sont bien tenus.
Un gros point fort, c’est la poissonnerie. Espace ouvert, sans comptoir, le client peut approcher au plus près de la marchandise. C’est un atout considérable. Approvisionnement important à la criée d’Arcachon. Les produits sont frais, les présentations soignées, l’offre pointue et le personnel connaît son métier ! Je n’ai toutefois pas réussi à leur faire dire que les huîtres bretonnes étaient incontestablement meilleures que celles du bassin d’Arcachon !
On trouve aussi une cave…à caviar, avec une belle mise en avant de « l’or noir d’Aquitaine » (eh oui !).
A la boucherie, l’installation de la cave de mûrissement est récente, mais elle a m’a-t-on dit un succès fou. Les signes de qualité y sont bien mis en avant, et une pédagogie particulière est faite auprès du client.
Enfin, la pâtisserie est bien tenue et c’est une cruelle invitation à se laisser tenter !
Si vous habitez dans le coin ou si vous allez faire trempette à Arcachon, arrêtez-vous à La Teste, l’offre vaut le détour !
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