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« Il faut mettre un commercial dans tous les moteurs », c’est la leçon (encore une fois !) qu’il faudra tirer de cette affaire.
Le Pentagone a choisi Boeing pour équiper sa flotte d’avions ravitailleurs. Pensez donc, un marché de 35 milliards de dollars ! Des centaines de personnes mobilisées. Un enjeu financier, un enjeu technologique considérable ! Il échappe aux Européens.
Dans le monde économique et politique, il est de bon ton d’invoquer un regain de protectionnisme aux USA. Peut-être est-ce une partie de l’explication. Mais Louis Gallois lui-même semble privilégier une clé de lecture en avançant l’argument du prix : « Nous avons fait une offre excellente sur le plan technique, mais nous n’avons pas voulu casser les prix pour rester rentables. Boeing ne semble pas avoir fait le même choix » (Le Monde, 26/02).
Je suis, comme tout Européen, désolé d’avoir perdu ce marché. Ce sont des emplois en moins. En même temps, sans vouloir jouer les donneurs de leçons, je ne peux m’empêcher d’en retenir la principale : après l’Arabie saoudite et le Brésil pour le Rafale, ce n’est pas simplement par orgueil que nos ingénieurs ont pêché. C’est par le commercial. On aura beau nous dire qu’on fabrique les plus beaux avions du monde, si on ne les vend pas… Ça reste des objets d’art !
La plupart des industriels français en ont pris conscience. Ils ont revalorisé la fonction commerciale dans leur organisation. Mais dans certains milieux, trop dépendants des marchés de l’Etat depuis des décennies, on mégote. Et on est tellement imbu de nos « savoir-faire technologiques » qu’on refuse de discuter des prix. Tout rabais, toute remise est d’emblée considéré comme « dégradation de valeur ».
La crise impose des revirements. On concèdera aux Japonais, aux Chinois, aux Américains et à nos voisins allemands qu’ils ne font pas la même erreur en ce moment…
14 Commentaires
Il faut quand même remarquer que Boeing est américain et que les états unis d'amérique sont aussi à la recherche de création d'emploi en ce moment.
Ravir ce marché aurait été une véritable prouesse.Il faut bien le reconnaître!
Ceci dit il est vrai que l'entreprise française a le syndrome du coq. qui est le seul animal capable de chanter les deux pieds sur le tas de fumier.
Je suis persuadé que les gens d'airbus ont terminé leur réunion en affirmant qu'ils sont les meilleurs! C'est tr7s français...
Rappelons le, le lobbying,même si certains y dénotent une argumentation commerciale, reste une action politique ...
Et puis il s'agit de marchés public, avec la bonne vieille technique de l'avenant et des "surprises" en cours de développement, qui permettent de gagner l'appel d'offre à vil prix et d'ensuite passer toutes les augmentations voulues à un acheteur qui se considère, souvent à tort, ligoté et obligé de céder. on l'a vu avec l'A400M..
L'autre spécificité de notre industrie dite de pointe c'est de vouloir vendre des produits dernier cri à des gens qui n'en demandent pas tant et n'en n'ont pas le besoin.... et donc se rabattrons sur moins cher, le meilleur exemple étant le rafale au brésil.
Dans ce cas que vous évoquez:
1/comment oublier que AIRBUS-EADS n'est pas que français: posez la question la prochaine fois aux collaborateurs d'Ile de France et de Toulouse, qui doivent composer avec d'autres? Les Allemands ont une meilleure réputation en affaires.
2/Comment comparer le Rafale, qui n'a jamais eu de base commerciale suffisante, en + de la longueur du développement et cet avion ravitailleur, où la base de l'avion est connue et les quantités garanties en cas de marché remporté.
3/Préferez vous un nouveau "char Leclerc", qui a donné sur le papier des emplois, mais moins que prévu, et avec de la revente à perte??
Faut-il plus délocaliser (avec les risques de perte de secret techno) pour être compétitif?
Enfin vous êtes assez fin , pour ne pas ignorer que le libre échange, c'est pour les autres et que BOEING c'est les USA
La seule question qui demeure pour moi une véritable énigme c'est : Pourquoi Gallois vends ses avions en Dollar ??
J'étais chez Airbus à poser cette question il y a quelques mois, au sujet du 380, qui était l'emblématique avion européen... Avec des délais de livraison "coulés" et un dollar qui oscille entre 1.20 et 1.50 dans l'intervalle... Où est l'intérêt?
Gallois avait déclaré vouloir le vendre en euros.. Apparemment il y a encore du monde au dessus de lui qui n'est pas d'accord ?
Ce problème technique va bientôt être résolu.
Toutes les transactions financières vont se faire en Yuan!
Il faut quand même remarquer que Boeing est américain et que les états unis d'amérique sont aussi à la recherche de création d'emploi en ce moment.
Ravir ce marché aurait été une véritable prouesse.Il faut bien le reconnaître!
Ceci dit il est vrai que l'entreprise française a le syndrome du coq. qui est le seul animal capable de chanter les deux pieds sur le tas de fumier.
Je suis persuadé que les gens d'airbus ont terminé leur réunion en affirmant qu'ils sont les meilleurs! C'est tr7s français...
Rappelons le, le lobbying,même si certains y dénotent une argumentation commerciale, reste une action politique ...
Et puis il s'agit de marchés public, avec la bonne vieille technique de l'avenant et des "surprises" en cours de développement, qui permettent de gagner l'appel d'offre à vil prix et d'ensuite passer toutes les augmentations voulues à un acheteur qui se considère, souvent à tort, ligoté et obligé de céder. on l'a vu avec l'A400M..
L'autre spécificité de notre industrie dite de pointe c'est de vouloir vendre des produits dernier cri à des gens qui n'en demandent pas tant et n'en n'ont pas le besoin.... et donc se rabattrons sur moins cher, le meilleur exemple étant le rafale au brésil.
Dans ce cas que vous évoquez:
1/comment oublier que AIRBUS-EADS n'est pas que français: posez la question la prochaine fois aux collaborateurs d'Ile de France et de Toulouse, qui doivent composer avec d'autres? Les Allemands ont une meilleure réputation en affaires.
2/Comment comparer le Rafale, qui n'a jamais eu de base commerciale suffisante, en + de la longueur du développement et cet avion ravitailleur, où la base de l'avion est connue et les quantités garanties en cas de marché remporté.
3/Préferez vous un nouveau "char Leclerc", qui a donné sur le papier des emplois, mais moins que prévu, et avec de la revente à perte??
Faut-il plus délocaliser (avec les risques de perte de secret techno) pour être compétitif?
Enfin vous êtes assez fin , pour ne pas ignorer que le libre échange, c'est pour les autres et que BOEING c'est les USA
La seule question qui demeure pour moi une véritable énigme c'est : Pourquoi Gallois vends ses avions en Dollar ??
J'étais chez Airbus à poser cette question il y a quelques mois, au sujet du 380, qui était l'emblématique avion européen... Avec des délais de livraison "coulés" et un dollar qui oscille entre 1.20 et 1.50 dans l'intervalle... Où est l'intérêt?
Gallois avait déclaré vouloir le vendre en euros.. Apparemment il y a encore du monde au dessus de lui qui n'est pas d'accord ?
Ce problème technique va bientôt être résolu.
Toutes les transactions financières vont se faire en Yuan!