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Voilà ce qui s’appelle de la « mauvaise foi » :
Ce mardi, autour du Ministre de l’Agriculture, on parlait des effets de la sécheresse. Tous les partenaires des filières agricoles étaient sollicités pour manifester leur « esprit de responsabilité », les uns pour limiter la hausse des fourrages, la SNCF pour en favoriser le transport, les distributeurs pour être attentifs aux importantes variations de coûts supportées par les producteurs.
Aussitôt sortie de ce cénacle, la Confédération Française de l’Aviculture a lancé la polémique : «
La grande distribution ne respecte pas l’accord qu’elle a signé début mai avec les éleveurs de bétail prévoyant de répercuter l’envolée de l’alimentation animale sur les prix de la viande » (dixit l’AFP). «
A peine signé, la grande distribution refuse déjà de l’appliquer ! » rajoutent les coopératives avicoles du secteur.
Aujourd’hui encore, je reçois une lettre comminatoire de Michel Prugue, Président de la CFA, s’en prenant directement aux Centres E. Leclerc : «
La situation de l’aviculture est menacée et vous semblez vous en moquer… » . Avec cette menace : « …
vous prenez la responsabilité de provoquer la colère des producteurs qui n’en peuvent plus de prendre de plein fouet des augmentations de charges…les exigences des consommateurs en matière d’environnement, de qualité sanitaire et de bien être animal ».
On comprend que ça puisse être tentant pour un Président de Fédération de désigner systématiquement un bouc émissaire. Piètre manière de fédérer ses troupes ! Mais si le bouc émissaire est le client, ça ne risque pas d’être productif. Pratiquer le mensonge et le dénigrement n’est assurément pas la meilleure manière d’inciter au dialogue.
Je confirme donc à ce monsieur Prugue : je respecte sa profession, et je n'en méconnais pas les difficultés. Nos adhérents respecteront les accords qui engagent notre enseigne et que j’ai personnellement signés.
Je crois savoir que certaines fédérations de producteurs et d’industriels n’ont toujours pas ratifié cet accord (notamment dans le secteur porcin) contrairement aux distributeurs. Et pour que cet accord soit applicable, nous attendons du Ministère de l’Agriculture la publication des indicateurs de référence et l’accord de l’Autorité de la Concurrence. Il y avait consensus là-dessus.
Cet accord prévoit des possibilités de nouvelles discussions tarifaires. Certains industriels réclament plus de 10 % ! Vu l'inflation déjà constatée et la fragilité du rythme de consommation, il ne faudrait pas que les clients aient l'impression d'être pris pour des dindons.
En tout cas, nos acheteurs seront attentifs à ce que les hausses éventuelles corroborent bien celles des matières premières, et surtout qu’elles correspondent à l’augmentation du prix du « vif » par lequel les industriels rémunèrent les agriculteurs.
8 Commentaires
Comme je le voyais dans un reportage hier les producteurs bovins ne vont pas s'attendre a un coup de pouce de leurs collègues céréalier sur le prix du fourrage, il va y avoir spécualtion...
Il faut noter l'engagement des pouvoirs publiques à aider la filière en facilitant la logistique et en mettant la main à la poche.
En temps de crise la logique voudrait que chaque intervenant fasse preuve de réalisme pour que les prix de vente consommateur ne s'envolent.
On peut aujourd'hui se passer de viande pendant un moment étant donné l'offre plétorique des aliments dans les magasins.
Il serait peut être regrettable pour tous les acteurs que la population s'habitue à manger moins de viande.
Les pouvoirs publiques subventionnent, ça marche sur du cours terme mais jamais sur le long. Un peu comme le ticket leclerc ça marche mais difficile après de vendre quelque chose au client après sans promo ;)
La subvention favorise le lancement d'un marché ou soutien des acteurs en difficulté.
Le ticket Leclerc n'a rien à voir avec cela. Il favorise les volumes et habitue le client au One Shot. Résultat beaucoup de C.A et pas de marge pour le fabriquant ni pour le distributeur et perte de chiffre sur le fond de rayon... Une spirale en somme dangereuse pour le commerce et intéressante pour le consommateur.
Comme je le voyais dans un reportage hier les producteurs bovins ne vont pas s'attendre a un coup de pouce de leurs collègues céréalier sur le prix du fourrage, il va y avoir spécualtion...
Il faut noter l'engagement des pouvoirs publiques à aider la filière en facilitant la logistique et en mettant la main à la poche.
En temps de crise la logique voudrait que chaque intervenant fasse preuve de réalisme pour que les prix de vente consommateur ne s'envolent.
On peut aujourd'hui se passer de viande pendant un moment étant donné l'offre plétorique des aliments dans les magasins.
Il serait peut être regrettable pour tous les acteurs que la population s'habitue à manger moins de viande.
Les pouvoirs publiques subventionnent, ça marche sur du cours terme mais jamais sur le long. Un peu comme le ticket leclerc ça marche mais difficile après de vendre quelque chose au client après sans promo ;)
La subvention favorise le lancement d'un marché ou soutien des acteurs en difficulté.
Le ticket Leclerc n'a rien à voir avec cela. Il favorise les volumes et habitue le client au One Shot. Résultat beaucoup de C.A et pas de marge pour le fabriquant ni pour le distributeur et perte de chiffre sur le fond de rayon... Une spirale en somme dangereuse pour le commerce et intéressante pour le consommateur.