Financements politiques : un bon sujet de philo avant les Présidentielles !

Dans la presse, ce week-end… Connaissiez-vous Alexandre Galdin ? Nul ne vous dira ce qu’il fait aujourd’hui (activité professionnelle ou politique). En 1995, il était le porte-sacoche de Balladur. Depuis seize ans, personne n’avait fait attention à lui. S’il n’avait été auditionné par le juge Van Ruymbeke et en quelque sorte « relayé » par le Parisien (6/03/11), il aurait ruminé tout seul ses états d’âme. Car depuis l’époque, il savait (dit-il) que « les explications officielles (concernant  des financements de la campagne électorale d’Edouard Balladur) ne tenaient pas la route ». « Le pôvre », on comprend qu’il soit resté muet ! Pour le coup, maintenant qu’il retrouve la parole, ça vaut son pesant de circonlocutions. Je cite : -  Que pensiez-vous de ces méthodes de financement ? -  C’était politiquement inavouable et moralement condamnable, mais je ne me sentais pas, alors, dans l’illégalité. Je ne vous le fais pas dire, une telle phrase, ça se prépare. Et ça se médite. C’est un bon sujet de philo. On s’est souvent gaussé du « responsable, mais pas coupable » de Georgina Dufoix. Mais on a tort. Depuis Pascal et Kant, les philosophes n’ont cessé de disserter sur les rapports ambigus du droit et de la morale. Grâce à Alexandre Galdin, on pourra désormais phosphorer sur une autre formulation : « irresponsable, mais pas coupable ». Et encore, ce sujet pour le bac : « La légalité est-elle ce qui reste quand la morale est épuisée ? ».  …/… Il n’y a pas que les hommes de droite qui bénéficient d’un « retour d’Alzheimer ». A Marseille, la gauche règle ses comptes ! Cette fois-ci, c’est dans le JDD (6/03/11). Retiré du circuit politique depuis sa condamnation dans l’affaire Urba-Gracco en 1997 (financement du PS), Philippe San Marco vient au secours du rapport Montebourg...et balance ! Il a quitté le PS en 2001 parce qu’il « n’acceptait plus les pratiques scandaleuses de la Fédération des Bouches-du-Rhône ». Je cite : « Gigantesque opération de fausses cartes » (d’adhésion) ; « Arrosage clientéliste interne avec des embauches massives et externes avec le versement de subventions à des associations amies ». Comme pour A. Galdin, la révélation aura nécessité, pour Ph. San Marco, seize ans de réflexion. « Il savait » donc. Pensez-vous qu’il en vint à saisir la justice ? Eh bien, pas du tout, il a fait le choix d’alerter François Hollande et la direction du PS « qui ne m’a pas cru, etc. ». La défense du droit et de la morale ne méritait donc pas d’autre manière de contestation ? Du coup, je propose que nous complétions notre réflexion philosophique en répondant à la question suivante : « L’action de Justice est-elle nécessaire à l’expression de la Vérité ? ».  …/… Je ne sais finalement s’il faut rire ou être révolté de tout cela. Jacques Chirac, devant de telles pantomimes, doit se trouver bien seul devant le juge (mais au fait, devra-t-il y aller ?). Une chose est certaine. Tandis que les uns et les autres se tiennent par la barbichette (chacun son « Affaire »), j’en vois une qui pointe son nez. Identité, islam, immigration et maintenant…financement des partis politiques : le menu ne peut que lui plaire et, croyez-moi, l’hôtesse saura passer les plats !