SOCIÉTÉ
Actus / Débats
Inflation, le retour ?
Je ne partage pas les propos alarmistes de ceux qui, analystes ou industriels, s’effraient actuellement du retour de l’inflation. Je n’en vois les prémices ni en France, ni en Europe. Et hormis les conséquences d’une crise financière potentielle (la bulle immobilière !) il n’y a vraiment aucune raison de vouloir affoler la populace, aucun facteur objectif qui puisse venir étayer un discours aussi excessif.
Précisons donc
1. Incontestablement, la forte croissance des économies chinoise, indienne et russe tire le marché des matières premières à la hausse. Le pétrole bien sûr, mais aussi le fer, le charbon, le nickel et tous leurs dérivés. Cette tendance, admirablement analysée par l’économiste P. Chalmain dans la revue Cyclope, s’inscrit dans une évolution de long terme.
2. Plus spectaculaire mais largement annoncé par les spécialistes, le déficit de certaines productions alimentaires fait aussi flamber certains prix : le lait, le beurre industriel, les céréales. Mais ce fait est essentiellement conjoncturel, dû à de mauvaises récoltes (la météo !).
3. Malgré ces données, qui font la une des journaux, je maintiens que ces hausses seront d’impact limité pour les consommateurs.
a) Tout d’abord, le coût de ces matières premières n’intervient que pour une part relativement faible du prix final des denrées proposées au consommateur. Si l’on excepte quelques produits consommés à l’état brut, (comme le lait de consommation courante, ou même la farine de cuisine), la valeur ajoutée apportée par le processus de transformation minimise largement l’effet haussier des matières premières. Même s’agissant du prix de la baguette de pain, il faut savoir qu’une hausse de 50% du prix du blé n’aurait qu’un effet de 5% sur ce produit. (et je défie certains boulangers parisiens qui vendent la baguette à 1.30 euros de justifier leur prix par le coût de la matière première !).
Pas de quoi donc rameuter le Raid ou le GIGN pour éteindre une prétendue flambée des prix.
b) Par ailleurs, le marché des produits manufacturés est extrêmement bagarré au niveau mondial. Entre les grandes marques internationales bien sûr. Mais aussi, du fait des importations réalisées par les distributeurs ou les transformateurs eux-mêmes. Ainsi, même si le marché mondial des matières premières est à la hausse, celui des produits manufacturés n’enregistre aucun processus identique.
De toutes ces considérations, il faut retenir la nécessité d’être vigilant, notamment à l’égard des professions non concurrencées (secteur des services domestiques notamment) mais pour le coup, même si je les trouve souvent timides, les projections de l’INSEE prévoyant un taux d’inflation ne dépassant pas 2 ou 2.2% en 2007 me semblent complètement fondées !
6 Commentaires
Donc soit si la demande augmente, ou si l’offre baisse. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que la demande ne va pas augmenter beaucoup dans les prochains temps, si la TVA sociale est mise en place. Hourra… pas d’inflation en vue !
http://www.usp2003.skyblog.com
merci de vos commentaires