
Depuis trois semaines, les médias nous interrogent : « Vu les annonces de licenciements dans plusieurs enseignes et l’absence de création d’emplois dans le secteur, cette année, va-t-on vers une période de vaches maigres ? ».
Réponse : non, la distribution n’est pas en crise. Les perspectives de licenciements ne concernent que quelques enseignes.
1) Les plans de restructuration n’affectent que les enseignes qui, depuis deux ou trois ans, ont perdu des parts de marché.
Carrefour a annoncé vouloir supprimer 1 700 postes, principalement au siège social et dans les structures centralisées du groupe. J.L. Duran a expliqué, mercredi 16/11, qu’il s’agit de « sauvegarder la compétitivité du groupe…et alors que la compétition entre les enseignes va être renforcée en 2006 ». Si initialement, J.L. Duran parlait bien de « sacrifices » et de « recherche de réduction des coûts », il nuance aujourd’hui et parle de « redéploiement » de salariés du siège (20 %) vers les hypers de province ( ! ! !).
Intermarché : Les Mousquetaires prévoient une charrette de 1 000 à 1 500 postes au siège et dans leurs bases logistiques (mais sur 3 ans ?). Tout le monde sait qu’ITM sort d’une période difficile, notamment en Allemagne. Le groupe cherche à redynamiser ses magasins français. Mais la machine est lente à repartir.
2) Dans les autres enseignes, l’emploi ne semble pas menacé, même si, au vu des faibles perspectives de croissance, les managers restent prudents.
Auchan continue à embaucher après les 12 500 CDI recrutés ces deux dernières années. 4 500 nouveaux emplois sont prévus en 2006.
Système U, l’enseigne de supermarchés qui se porte le mieux, continue sa croissance et sa conquête de parts de marché. Serge Papin a confirmé que son groupe était toujours créateur net d’emplois.
3) Chez
E. Leclerc, je confirme que nous continuerons à recruter en 2006.
Contrairement aux deux premières enseignes qui ont annoncé des plans de licenciements, nos structures sont déjà légères. On ne peut pas licencier 1 700 personnes au siège vu qu’on est 450 ! ! ! Le groupe a les structures nationales les moins coûteuses de la distribution (le Groupement d’Achats coûte à chaque adhérent 0,17 % de son chiffre d’affaires. Le coût de chaque coopérative régionale, où transite 80 % des achats, est de 3 % des enlèvements marchandises).
Dans la perspective de la baisse des prix rendue possible par la réforme de la loi Galland, nous sommes évidemment attentifs à la maîtrise des coûts. Mais le mot d’ordre est moins de conserver la marge que « d’aller chercher » de nouveaux clients. La priorité, c’est donc le commercial (une agressivité promotionnelle accrue).
Ce sont principalement les magasins qui recrutent. 7 500 emplois ont été créés en 4 ans ! L’année dernière encore, 1 300. Ici ou là, certains de nos hypers devront peut-être adapter leurs effectifs à l’évolution négative de leur marché. Mais globalement, toute l’enseigne est focalisée sur la modernisation des magasins et l’extension des concepts spécialisés (espaces culturels, parapharmacie, sport, etc…), ce qui garantit un bon rythme d’embauches.
Pas de panique donc. Je suis convaincu que le commerce restera un des principaux viviers d’emplois pour ces prochaines années, quels que soient les aléas de gestion rencontrés dans telle ou telle enseigne. Sauf évidemment, retournement de conjoncture. Mais on n’en est pas là.
19 Commentaires
Pour les grandes surfaces de vente,
2006 restera donc un SUPER MARCHE, où l'embauche, en même temps que la lutte contre la vie chère régneront en Maître!... C'est cela que je dois comprendre! Alors c'est merveilleux et tous mes voeux!
Etant donné que E.Leclerc est un ensemble d'indépendants et que donc chacun gère librement son personnel (embauches, salaire, licenciement, etc.) avez-vous une bonne visibilité sur le nombre de salariés et de créations d'emplois ?
A l'intérieur d'une entreprise unique comme Carrefour ce n'est déjà pas simple alors j'imagine ce que c'est chez vous !
De plus, les chiffres que vous indiquez sont-ils "équivalent temps plein", intérim, CDD, apprentissage, etc ?
Enfin, ce n'est pas tout de donner les chiffres de création nette, présentation habile au demeurant. Combien de milliers de départs volontaires ou non, quel taux de turn-over ?
Vous avez une grande part de responsabilité dans la crise actuelle. Qu'on se le dise. Vous reussirez à me faire changer d'avis lorsque vous déclarerez la guerre au chomage et la guerre à l'exploitation humaine.
La reponsabilité est partagée en trois
1)les commercant qui tirent les prix et gonflent les marges, qui importe de plus en plus en étant peu scrupuleux sur les condition de travail,
2) Les consomateurs qui sont peu regardant sur ce qu'il achentent, mais cela commence à changer.
3) Les syndicats qui ne comprennent pas qu'il y a des gens qui gagnent 10 fois moins qu'eux en traviallant deux fois plus.
Monsieur Leclerc qu'allez vous faire?
DIRAIT-ON ?
Une question suite à votre réflexion ci-dessus sur la Grande Distribution en 2006 : Pensez-vous à l'internet comme vecteur de développement ?
Je suis un fervent client des GMS pour mes biens de consommation courante, mais tout aussi fervent d'internet pour le high tech, CD, DVD etc...
CASINO a bien pris le virage avec Cdiscount, est-ce un relai envisagé ?
Je crois en l’avenir du net, y compris comme vecteur commercial. Mais en ce qui concerne les biens de grande consommation, le modèle économique n’existe pas encore, ni du point de vue de la rentabilité, ni de la performance.
Je suis aussi convaincu qu’il n’y a pas de prime au « premier entrant ». Lorsque les centres E. Leclerc commercialiseront sur la toile, j’espère qu’ils sauront se différencier en termes de prix et de qualité de service. A défaut, il faut savoir ne pas s’y risquer. Le marché est encore marginal. Personne n’y fait des miracles. Mais un échec de l’enseigne E. Leclerc sur le net pourrait nuire à la performance des hypers. C’est la raison pour laquelle je prends mon temps, et je préfère que nous peaufinions nos projets.
Les idées fausses ont la vie dure. On peut aimer ou pas le concept d’hypermarché. Mais il n’est pas honnête de véhiculer, en tout cas vis-à-vis de notre groupe, des affirmations qui me semblent bien fantaisistes. Je ne veux pas transformer ce blog en tribune. Permettez-moi de rappeler simplement ces deux données :
1) Par rapport à leurs confrères de toute l’Europe, nos adhérents sont ceux qui importent le moins. Hors carburants, nos importations représentent moins de 8 % de notre chiffre d’affaires.
2) Malgré la disparition des petits commerces en France, notre secteur a été, depuis 50 ans, créateur net d’emplois.
Oui, j’ai une assez bonne visibilité sur le nombre de salariés dans le groupe, les besoins, et les qualifications. C’est ce qui me permet de vous confirmer que le taux de CDD dans notre groupe est un des plus faibles de la profession. En province, en tout cas, 85 % des emplois sont des CDI.
Quant aux chiffres de création d’emplois, ce sont bien des créations nettes. En milieu urbain, comme en région parisienne, nous avons, comme les autres enseignes, un assez fort turnover. Mais pas en région. Et très peu de départs volontaires.
Mais la loi Galland a favorisé l'émergence de nouvelle prestation. En effet lorsqu'une animatrice vient en rayon pour faire une promotion autour d'un produit, elle est rémunérée par le fabricant et non pas par le vendeur. Cela donne des cas un peu incongrus puisque l'été dernier j'ai acheté des jambonneaux d'une entreprise de la région au rayon charcuterie à la coupe, elle ne m'a servi que pour les produits de l'entreprise dans laquelle elle travaille.
D'autre part dans les grands hypers tel que Gouesnou une partie des taches est sous-traitée. Les postes de nettoyage et de gardiennage sont confiés à des entreprises extèrieures aux magasins sans que celui-ci ne puisse vérifier les contrats des employés venus faire une prestation de service.
Je ne connais pas le type de contrat de ces salariés vis à vis de leur entreprise de prestation, je suppose que c'est un CDI mais qui inclu des clauses de mobilité, notamment si le magasin à la renegociation annuel du contrat décide de s'en aller à la concurence ou en fonction du flux de clients d'un jour à l'autre le prestataire doit accomplir sa tache chez le client d'en face. Ce recours à la prestation se développe dans toutes les entreprises, je ne vous jette donc pas la pierre.
Le mieux serait que vous m’écriviez directement (ACDLec, 52 rue Camille Desmoulins, 9245 Issy-les-Moulineaux). J’essaierai de me renseigner discrètement et de vous être ainsi utile.
Comme je l’indiquais à François le 14 novembre dernier, je fais partie de ces managers rétifs vis-à-vis de la vente en ligne. Tout simplement, parce que ni mes collaborateurs, ni moi n’avons, à ce jour, réussi à trouver le bon modèle économique.
Nous savons offrir un service supplémentaire à nos consommateurs, en livrant des commandes passées sur internet à un magasin, avec un montant d’achats minimum et un certain nombre de conditions restrictives. Le surcoût est élevé, mais nous concevons ce service comme pouvant être sponsorisé par le magasin principal.
A grande échelle, cependant, nous ne sommes pas prêts. La plupart des enseignes de distribution ont arrêté vu les pertes d’exploitation. Et celles qui continuent offrent des services finalement très limités.
Je crois à l’avenir de cette forme de distribution, mais probablement sous une forme plus « drive-in ». J’ai ce projet pour mon groupe. Pour le moment, il est toujours à l’étude.
Le problème, plus important que les licenciements , est l'embauche. On souhaite dynamiser l'emploi en lui laissant plus de flexibilité, mais partir ne veut pas dire retrouver.
Je suis confronté actuellement à un problème, suis je trop vieux à 36 ans pour trouver un poste en central d'achat et en point de vente? cela paraît bête, mais cela fait 20 mois que je cherche un emploi (malgrès 9 ans d'une grande expèrience en Central ) et avec quasiment aucune réponse sur plus de 200 demandes (le cv et la lettre de motivation ne sont pas remis en cause).
Quand j'arrive à obtenir une réponse (toujours flou) sur les raisons, la conclusion est que les enseignes et les cabinets de recrutement limitent leur âge de recrutement à 35 ans (sauf poste de cadre dirigeant ou supérieur).
L'expèrience et les compétences ne semblent plus avoir de valeur, il faut être jeune et diplomé (ce qui n'est pas un gage de bon sens et de capacité professionnel) avec en finalité une perte du savoir et de temps .Les 50 heures de travail du jeune diplomé dynamique sont équivalent à - de 40 heures de travail de l'expert avec en plus des risques d'erreurs plus réduites.
Et avec des enfants c'est encore pire, on est vu par les recruteurs comme père de famille pantouflard ayant moins de possibilité d'investissement ( retour cabinet de recrutement).
Vous considerez-vous comme étant moins performant à votre âge qu'à 25-30 ans?
Le recrutement, diplôme ou test de capacité?
Les recruteurs plus de machine et moins d'humain?Avec un recrutement stéréotypé?
Merci de nous proposer cette opportunité de pouvoir discuter avec vous et de partager des idées avec la plus grande g------e de la distribution ;-), en tout cas la plus pertinente.
je suis coordinateur en centre commerciaux tel que les votres en suisse.
Ne sachant à qui m'adresser et suite a divers demandes de mes clients je me permets de vous demander si la vente de votre parc immobilier (tout en restant vous meme locataire Minimum 30 ans voir plus ) ceci est ma premire question l'autre avez vous l'interet de vous implanter en suisse vu la guerre que ce font les grand groupes a venir en suisse, si ooui c'est avec plaisir que je prendrai un mandat d'execution pour vous en suisse.
Dans l'esperance de vos nouvelles,et de n'avoir pas trop abuser de votre temps veuillez recevoir mes cordiales salutations.
M.Kaufmann
Je ne peux vous en dire plus.
Vous pouvez me joindre
au 06 65 07 26 26 / 01 47 97 27 27 /
rape@wanadoo.fr
M. Franck Bensimon
Désireux d'entrer en contact "indirect" avec vous, je vous laisse ce message.
J'ai une proposition d'intégration d'un service pour votre enseigne, répondant à une demande forte de votre clientèle et qui participera à l'image populaire de votre marque.
Il m'est difficile d'en dire plus sur votre blog.
Veuillez s'il vous plait me contacter à ce n°:06 88 88 91 17
Cordialement
Eric
je viens aupres de votre haute bienveillance solliciter une aide pour la conception des prestations de service pour notre societe d'informatique et d'electricite nouvellement cree au Mali.
Dans le but de mieux optimiser nos connaissances,nous souhaitons des suggestions.
Merci de la collaboration
Vous parlez beaucoup des salariés du groupes E.LECLERC, mais on ne parle jamais des salariés des sociétés prèstataires de vos Magasins (gardiennage, netoyage etc...). En effet cela est scandaleux de voir un grand nombres d'entreprises de services qui travaillent pour les magasins E.LECLERC qui sont obligés de travailler à des prix très bas (à cause de la position dominante du client : "si tu n'est pas content on change de société"). Sachez que se sont des pratiques courantes chez certains patrons et directeurs de vos magasins nottamment dans le SUD.
Une entreprise de service qui est obligé de facturer à des prix très bas qui lui sont casiment imposés par le client à des conséquences non seulement sur sont fonctionnement mais également sur les salaires de ses salariés. Je pense qu'il serait temps pour vous d'imposer le prix de facturations normal déterminer par l'INSEE. Sachez que E.LECLERC est une institution en France et un modéle social et ont ne peux défendre de telles valeurs en exploitant ces entreprises de services et en les forçants de maniéres indirectes à mal payer ses salariés : surtout que généralement faute de budget de vos magasins, ils sont bien souvent en sous effectifs.