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« Prix agricoles » : les spéculateurs dans la semoule !
Qu’il s’agisse du marché intérieur ou des cours mondiaux, toutes les observations sont convergentes. Les prix agricoles dégringolent.
En un an (septembre 2008 vs septembre 2007), le cours du blé (et des céréales en général) a chuté de 40 %. Le prix du lait et du beurre plonge, selon les qualités, de 15 à 30 %. Le sucre redevient raisonnable, et même les oléagineux sont depuis deux mois à la baisse.
Les consommateurs peuvent se réjouir, les agriculteurs ont des raisons de s’inquiéter (sauf les éleveurs qui respirent un peu !).
Je laisse aux conjoncturistes le soin de disserter sur l’ampleur du phénomène. Mais ce retour de balancier nous interpelle autrement. Il pose une question de fond. Jusqu’à quel point le lobby agroalimentaire prend-il les consommateurs pour des imbéciles ? Jusqu’où l’opinion est-elle manipulable par la statistique ?
Il y a un an, en effet, tout le gratin de l’agroalimentaire expliquait l’envolée des prix par l’insuffisance d’une offre mondiale, incapable de satisfaire les besoins des pays émergents. Nous disions la météo 2007 coupable ! On nous rétorquait que nenni ! Les Chinois et les Africains, saturés de riz et de manioc, avaient découvert les vertus de nos céréales, les Indiens se mettaient à consommer du lait, les Russes boulottaient nos légumes !
Pour défendre cette analyse, notre FNSEA, par la bouche et l’écriture de Jean-Michel Lemétayer et Luc Guyau, annonçait une décennie de hausses incontournables : « Les Français doivent s’habituer à une offre alimentaire de plus en plus chère » disaient-ils, profitant, à l’occasion, de vilipender la PAC nouvelle et la fin des subventions agricoles.
Mieux : ce fut le procès quasi stalinien des agrocarburants. Les mêmes qui, deux ans auparavant, ne juraient que par l’apport énergétique des surfaces échappées à la jachère, fustigeaient, comme le PDG de Nestlé, le recours criminel aux agrocarburants (« criminel » parce que poussant à la hausse des aliments dans le Tiers Monde !).
Le parti des OGM en profita pour jouer sa partition. Le monde allait crever de faim si l’on ne développait pas cette alternative secourable !
La chute des cours agricoles, amorcée bien avant la crise financière, met à mal tout cet argumentaire. La météo a remis le curseur à sa place ; les récoltes canadiennes, américaines et bientôt australiennes vont permettre de rééquilibrer l’offre. Et nos laitiers n’ont qu’un objectif, empêcher Lactalis et autres Danone de fixer des prix en rapport avec les cours mondiaux.
En réalité, le discours de fond est probablement le bon. Comme pour l’énergie, l’inflation des prix alimentaires va de paire avec l’augmentation accrue des besoins dans les pays émergents. Mais un discours excessif, alimenté par les différents lobbies, conduit à une surdramatisation aveugle. Le retournement de la conjoncture devrait conforter la recherche sur les agrocarburants de la deuxième génération et éviter qu’on confonde analyse et précipitation.
En attendant la prochaine vraie mauvaise récolte, saluons la baisse et regardons comment elle va se répercuter dans les tarifs.
60 Commentaires
chaque leclerc est un magasin franchisé *
cela veut dire que les leclerc en general sont des independants et que meme les prix peuvent etre different entre eux la seule marque qui sera et doit etre au meme prix dans tout les leclerc c est les produits de MARQUE REPERE
comme mon pdg le dit leclerc est une petite pme et non pas un groupe
donc chez les concurents autre que lecerlc biensure ben entre eux les prix sont les memes!!!!! maintenant libre a vous de choisir votre magasin et d y faire vos courses
a oui encore une chose verifier toujours les prix indiquer en rayon et les prix payer en caisse là leclerc en general sont tres bien place pour les erreurs de prix
chapeau MEL pour vos revendications mais il faudrait les appliques dans le monde reelle!!!!
une fidele cliente
En tant que producteur de lait et de porc, j'ai l'honneur de vous annoncer que nos revenus sont sans cesse en baisse tandis que les prix dans vos chaines de distribution sont sans cesse en hausse... J'invite donc les consommateurs à éviter l'enseigne de quiestlevoleur.com et de se rendre sur les marchés locaux qui ont de biens meilleurs produits et qui eux ne répercutent pas la soit-disant hausse des matières premières (les cours du pétrole, du blé, du porc et de bien d'autres denrées alimentaires sont au plus bas).
Ou sont passées les primes agricoles?
Q'u en est il des politiques de retrait et de jacheres, en fait Renault n'a jamais cassé ses propre voitures pour une ingerence de production.
la crise c'est pour tout le monde, et comme ceci, un lobby(l'agriculture) voudrait par des pression X ou Y, s'exonerer de participer a l'effondrement qu'elle a elle même engendré, on nous prend pour des abrutis
Vous etes completement à coté de la plaque.
Mes vaches, le blé et toutes les plantes ne sont pas des ogm, c'est le fruit d'une sélection classique.
Les OGM: TOUT le monde en bouffe depuis belle lurette, c'est normal on importe.des pays ou ca coute moins chere: viande aux hormones, OGM etc etc...
Pour le prix du lait, je preleve tous les mois 1000 euros.Je travaille 365 jours par an, fete et dimanche.
6-7% d'agriculteurs arretent la production laitiere tous les ans.peut etre qu'ils paient tous l'ISF????
AU restaurant du coeur, de plus en plus d'agri sont clients....A 30 centimes, c'est vrai que nous sommes les rois du pétrole!
Avez vous vu le reportage mardi sur Arte: le crash alimentaire.....
J'attend avec impatience, que la pénurie s'installe durablement.J'espere qu'un jour, les rayons des GMS seront vides.peut etre plein de jouets en plastique made in china.....
Ce jour la vous vous rendrez compte de notre role....
Pour ma part, encore quelques années, et les vaches partiront....
Si vous trouvez que le prix du lait au producteur est trop élevé,je vous invite à voir la journée d'un producteur de lait.
On travaille 70 H par semaine,week end compris pour l'équivalent d'un smic!! Est ce normal??
Le métier demande des compétences diverses ça mérite quand meme un salaire décent.
Bientot les jeunes ne voudront plus etre producteur de lait par un manque de rémunération ,en plus ils doivent s'endetter lourdement pour reprendre leur outil de travail
les marges sont plus du coté du transformateur et du distributeur que du distributeur par rapport au travail et au risque.
La pénurie va s'installer,demain on dépendra des autres pays pour notre alimentation à force de dégouter les agriculteur en ne voulant pas payer leur production à leur juste valeur.
et oui je me fait du soucis pour ta santé... qui a dit que le peuple etait ingrat?
Ce samedi 29 août 2009, les Jeunes Agriculteurs des Alpes de Haute Provence organisent à Forcalquier une vente de fruits et légumes au « juste prix ». En effet, nous souhaitons démontrer au grand public que les produits peuvent se vendre à un prix équitable ; c'est-à-dire gagnant pour le producteur et gagnant pour le consommateur.
Au cours de cette action conviviale et communicante, les gens auront l’occasion d’acheter à de jeunes agriculteurs locaux des fruits et légumes de qualité tels que melons, pêches ou courgettes à un prix équitable.
Le contexte :
Cette vente s’inscrit dans la continuité des actions menées par les Jeunes Agriculteurs partout en France pour dénoncer le manque de transparence des GMS (grandes et moyennes surfaces) sur la question des marges.
Pour Jeunes Agriculteurs, l’Observatoire des prix et des marges mis en place par le gouvernement ne suffit pas. Il ne faut pas se contenter de relever les prix mais bien d’encadrer les marges.
D’une ampleur sans précédent, la crise des fruits et légumes d’été touche tous les produits sans exception. Concrètement, les prix payés aux producteurs sont à des niveaux qui ne couvrent pas les coûts de production et mettent en péril la survie des exploitations.
Les discussions se poursuivent tant avec la distribution qu’avec les pouvoirs
publics pour mettre fin à cette crise. Mais, les actions visant à sortir de la spirale infernale n’ont pas été concluantes.
Plusieurs facteurs expliquent les difficultés de la filière :
- d’une part des importations de la part de pays ou les charges de personnel sont moins élevées qu’en France. En effet, l'un des principaux problèmes des producteurs français de fruits et légumes, c'est le coût horaire du travail pour la cueillette : entre 11 et 13 € de l'heure, alors qu'il est de 6 en Allemagne et de 7 en Espagne. Ce coût est en partie dû à des charges sociales importantes qui ne bénéficient pas d'une exonération, contrairement à la politique pratiquée en Allemagne, ou en Espagne. Les distributeurs ne jouent pas le jeu de la production française qui ne peut faire face à cette concurrence.
- d’autre part, la grande opacité de la formation des prix, notamment dans les phases de transport et de distribution. Il faut plus de transparence sur la composition des prix et sur les marges réalisées par chacun des acteurs de la filière.
C’est pourquoi, aujourd’hui, les producteurs en appellent aux consommateurs. Si demain, nos concitoyens souhaitent encore pouvoir manger local et admirer des paysages arboricoles et légumiers productifs et entretenus, il faut aujourd’hui consommer les fruits et légumes de nos régions. Le pouvoir des consommateurs est grand, ils détiennent les clés pour résoudre la crise actuelle.
Les données techniques :
Voici deux exemples pour des produits locaux. Nous vous donnons plusieurs prix :
D’abord, « le juste prix », celui que nous appliquons aujourd’hui sur notre marché solidaire de Forcalquier. Il s’agit du prix gagnant-gagnant : c'est-à-dire le prix auquel les consommateurs devraient acheter le produit, avec prix d’achat correct au producteur et une marge raisonnable pour la filière avale (transport, distribution, …)
Ensuite, les prix tels qu’ils sont aujourd’hui dans la distribution avec
o le prix pratiqué en grande surface en moyenne (hors promotions)
o le coût de production pour l’agriculteur
o enfin, le prix d’achat au producteur par la filière avale.
Pour la pomme de terre
Prix gagnant-gagnant 0.30 €/kg
En réalité :
Prix pour le consommateur en GMS de 0.20 à
1.20 €/kg
Coût de production 0.20 €/kg
Prix d’achat à l’agriculteur 0.10 €/kg
Pour la courgette
Prix gagnant-gagnant 0.70 €/kg
En réalité :
Prix pour le consommateur en GMS De 1.30 à 1.40 €/kg
Coût de production 0.50 €/kg
Prix d’achat à l’agriculteur 0.20 €/kg