Lors de l’inauguration de notre usine à Laqueuille, le 17 octobre 2005 » (Photo J. Bibard)
Deux opérations chirurgicales, quelques excès culinaires, une petite dose d’inimitiés qu’il avait su d’ailleurs attiser, et surtout une passion effrénée pour le ballon ovale…ont eu raison de la santé de Jacques Fouroux.
« Le petit caporal » était un habitué du siège parisien des Centres E. Leclerc. De Toulouse, il arrivait tôt le matin. Il prenait plaisir à « papoter » avec les hôtesses d’accueil. Je l’ai vu signer en riant un autographe pour lequel un chauffeur de taxi l’avait poursuivi jusque dans le hall. Fréquemment, nous partagions un petit café juste avant qu’il rentre dans la mêlée de la négociation commerciale. Et oui, Jacques Fouroux avait, dans sa vie, revêtu plusieurs casquettes. Dont celle de représentant de commerce « multicartes ».
Mais avant d’être un professionnel de la relation publique, c’est évidemment le rugby qui l’a fait entrer dans le cœur des Français. Mercredi prochain, dans la cathédrale d’Auch, ils seront des milliers, je n’en doute pas, à venir lui rendre hommage.
Demi de mêlée, il a connu sa première sélection en 1972 et cet engagement a été réitéré 27 fois. En 1977, ce petit bonhomme au profil napoléonien a mené l’équipe de France au deuxième Grand Chelem de son histoire. Mais c’est en tant qu’entraîneur qu’il remportera 6 tournois dans les années 80 et conduira les Bleus jusqu’en finale de la coupe du monde.
Très lié d’amitié avec des adhérents E. Leclerc du Sud-Ouest (de Montauban, Toulouse, Tarbes, Lourdes, notamment), mais aussi d’Orléans et de Franconville, il a tout fait pour nous convaincre de sponsoriser ce sport. Et quand ce n’était pas avec Laurent Spanghero (devenu, lui, fournisseur de cassoulet), c’est à ses côtés, depuis les gradins, que j’ai eu le bonheur de suivre quelques matchs notoires.
Tous les journaux (dont L’Equipe qui, ce matin, lui consacre 3 pages) ne tariront pas d’éloges sur la personnalité fantasque, mais généreuse, de ce mousquetaire. Mais la réalité ne fut pas toujours rose pour lui, notamment ces dix dernières années.
Du temps de son action sportive et de sa gloire, le rugby ne nourrissait pas ses hommes. Pas de patrimoine accumulé, comme ont pu en constituer nombre de footballeurs, repus de somptueux contrats publicitaires. Comme d’autres confrères rugbymen, il a dû trouver un métier tout en gardant le pied (et le cœur) sur les stades.
Alors, Jacques Fouroux a revêtu les habits d’un agent multicartes. Avec des fortunes diverses, au gré de la solidité de ses employeurs, mais aussi de ses emportements et d’une disponibilité toute relative. Nos adhérents l’ont connu vendeur de foie gras, de champagne et de Clairette de Die. Plus récemment, il représentait les intérêts d’un grand groupe allemand, Freiburger, l’un des leaders mondiaux de la pizza.
Homme pressé, jugé quelquefois autoritaire, il a bousculé quelques mandarins et piétiné des plates-bandes. Du coup, il s’est fermé des portes à la Fédération. De club en club, son itinéraire récent (Grenoble, Toulon, Italie) devenait son chemin de Damas. Pourtant, personne ne doute aujourd’hui qu’il voulait servir la collectivité du sport.
Entre matchs et casse-croûtes, il avait su nouer avec nous des rapports amicaux. Il venait aux inaugurations de magasin (et dernièrement à celle de notre usine d’eau de source à Laqueuille). Il savait ne rien demander, alors que, peut-être, il aurait dû. On le savait toujours disponible pour tel ou tel président de club ou pour servir d’intermédiaire à un joueur dont il glissait le CV : « Des fois que tu pourrais faire quelque chose pour lui ».
Passionné (avec les excès de ses passions), il aura passé trop de temps à donner des coups de main aux autres plutôt que de s’assurer une solide carrière. C’est probablement cet éparpillement qui aura eu raison de son grand cœur.
Au nom de tous les collègues qui, dans mon groupe, ont apprécié son amitié, et de la part d’une enseigne devenue, grâce à lui, l’un des premiers sponsors des clubs de rugby, je voudrais, ici, dire tout le bien qu’on pensait du bonhomme et souhaiter à sa famille de surmonter cette épreuve avec courage.
9 Commentaires
de Jacques Fouroux, et à tous ceux qui lui étaient
chers, nos sincères condoléances.
Jacques, tu fais partie des grands de l'ovalie.
EXEMPLE:tout ce que leclerc n'a pas le droit de vous vendre vous ai vendu trop cher.
qui se sucre sans sucre interdit.....
je suis fan merci d'avance.
Communiquez moi votre adresse postale et je vous ferai parvenir un petit opuscule qui retrace la vie du mouvement et les slogans de quelques campagnes de publicité.
Mais ça existe normalement dans tous les rayons. Peut-être en manque-t-il dans le magasin que vous fréquentez. Mais dans la plupart, on trouve des petits et des grands sacs poubelles.
Je vous suis entièrement dans votre commentaire !
Ainsi que dans quelques unes de vos rares interventions ! dommages que nous ne sommes pas du même monde et que certaines enseignes ne suivent pas votre pensée !