
Sortir de notre bulle numérique, oui ! Mais comment ?
Excellent ouvrage : écriture limpide ! Une des meilleures synthèses de ce qu’a récemment produit la littérature critique de nos pratiques numériques.
Je tente de résumer : "pour ceux qui ont cru en l’utopie numérique (coucou mon défunt professeur et ami Michel Serres) le temps des regrets est arrivé".
C’est un peu exagéré, mais Bruno Patino pose bien le problème. On a en tête les stéréotypes de nos addictions comme dans les bons chapitres de Black Mirror. Et c’est non sans arguments qu’on en attribue l’origine à une sorte de déterminisme technologique (on est accro de l’innovation, de la destruction créatrice, etc…).
La thèse de l’auteur est que cette servitude volontaire (Huxley plutôt qu’Orwell) est la production programmée d’un nouveau capitalisme plutôt que d’Internet lui-même. "Les émojis, l’hystérisation de la conversation publiques, les fake news ne sont pas une dérive, mais le but d’une économie de l’addiction. Nous sommes devenus des poissons rouges, enfermés dans le bocal de nos écrans, uniquement soucieux de nos alertes et de ce buzz que nous alimentons".
La hiérarchie (et la véracité des infos) est soumise au classement des émotions qu’elles produisent et ne dépend plus d’aucune rationalité ou intention pédagogique. Comment résister : savoir sanctuariser (se déconnecter), gérer le temps personnel et social, ralentir et s’instruire.
Et vous, quelle est votre approche de la question ?
7 Commentaires
Tu n'en dis pas assez, mais suffisamment pour que ça me tente, et nécessite d'acheter le livre... ;-)
Car c'est vraiment un problème. Encore davantage pour les natifs.
Et vous avez raison, accepter un temps social et personnel bien réel, sans connexion d'aucune sorte est sans aucun doute une bonne clé.
Bon, ben je vais acheter le livre...
Le numérique et ceux qui s'enrichissent grâce à lui ont de beaux, de très beaux jours devant eux...
L'intérêt d'internet est de pouvoir diffuser, de réagir et de trouver. C'est un réseau d'échange où certains n'échangent rien mais collectent de l'argent et des informations. C'est une avancée démocratique car chacun peut diffuser et réagir librement. C'est un recule d'indépendance face au banquier car vous devez avoir une carte de crédit et un compte en banque obligatoirement pour acheter ce que vous avez trouvé. C'est un moyen de concurrence incroyable! Voilà que je suis passé à Magny en Vexin cette semaine et je n'ai pu constater que la force du drive Leclerc. En fait il est situé juste en face d'un supermarché ALDI. Sa force? C'est qu à l'heure de l'ouverture du ALDI, la cliente du drive avait déjà sa marchandise dans son coffre...
Si c'est cela le monde de la petite Poucette de Michel Serres, ça me fout les boules !!
En attentant, je constate que vous avez de sacré lecture de plage! toujours à La Réunion à voir le décor? Profitez bien.
lors des grands évènements qui étaient autant d'occasion d'échanger autrement qu'au travers d'un écran...