
L’écriture inclusive sert-elle vraiment la cause des femmes ?
Écriture inclusive, accords en genre, féminisation des noms de métier...
Le débat suscite les passions de tous, depuis les plus pointus des grammairiens jusqu’au grand public, mais suscite beaucoup d’effets de postures de militants qui oublient que l’adhésion populaire à toute réforme nécessite une pédagogie.
On me reconnait une certaine efficacité dans le domaine de la communication. Et bien, je recommande de faire simple : féminisons les noms de métier, débaptisons les noms qui créent de la discrimination, empruntons ou créons d’autres vocabulaires, mais arrêtons les masturbations phonétiques et grammaticales. Je suis contre l’écriture inclusive. C’est de la daube qui ne sert pas la cause des femmes.
Les nouvelles propositions grammaticales ont le mérite de révéler les discriminations sexistes, mais compliquent la pratique, la compréhension et surtout l’apprentissage de la langue. J’invite à savourer la très intéressante interview du plus populaire grammairien français, Alain Rey, dans le supplément Idée du Monde. Je retiens quatre idées clés :
1) Unifiée à partir d’un long processus historique et conflictuelle, la langue "est une page d’histoire un peu figée aujourd’hui [...] racontée par des vieillards gâteux".
2) Si les pratiques sociales ont conduit à masculiniser les noms, comme ceux des métiers, il faut inventer de nouvelles formes là où l’anti-féminisme a laissé son empreinte.
3) Les intentions de réforme sont souvent bonnes, mais ce ne sont ni l’Académie française, ni l’Education Nationale, ni l’État qui, par décret, imposeront les nouveaux codes. "C’est l’usage qui prime, c’est lui qui a raison".
4) L’écriture inclusive "se réduit à un jeu d’écriture, elle n’est pas oralisable. Les enfants ont déjà du mal à apprendre l’orthographe, ce n’est peut-être pas une priorité".
Voilà des remarques auxquelles j’adhère.
La cause des femmes comme la paix sociale exigent qu’on se parle et se désigne avec simplicité, avec élégance, avec le souci de la compréhension et surtout qu’on puisse échanger avec plaisir ! Et vous ? Vous pensez cela aussi ? J’ai tort de simplifier le débat ? A vous lire...
9 Commentaires
C'est un bonne idée Michel-Edouard Leclerc d'avoir relayer ces positions de grandes intelligences car de bon sens d'Alain Rey. Je les partage également.
Bonne journée à vous, à toutes et à tous.
Enjoy your day.
Chiche ?
Le premier ministre a déjà dégainé pour empêcher l’usage, et que d’articles qui la combattent.
Si vous pensez réellement que nous ne sommes pas capable d’utiliser ce « jeu d’écriture non oralisable », pourquoi ne pas juste laisser faire, si c’est le cas ça disparaîtra de lui-même...
300 institutrices et instituteurs ont envie d’expérimenter, quelques sociétés commencent aussi à l’utiliser dans leur communication interne et/ou externe, c’est peut-être éphémère mais je souhaiterais qu’au nom de ce principe « C’est l’usage qui prime, c’est lui qui a raison. », on les laisse expérimenter.
Qu’en pensez-vous ?
M. Alain Rey à raison, et merci de l'avoir rediffusé.
Il est serai plus efficace de simplifier une langue pour mieux la diffuser, comme l'anglais. Et pourquoi pas prendre l'exemple de l'anglais, et mettre tout au masculin, ce sera plus facile aux enfants qui peinent à apprendre le français.
Je suis marocain, arabe ou plutôt bilingue (arabe, français), je peux vous dire que l'arabe classique (pas le dialecte ou le parlé) est encore plus compliqué que le français. Et bien nous, la majorité des marocains parlons mieux le français que l'arabe classique, car c'est elle est simple à apprendre.
En résumé, les français doivent arrêter de se masturber l'esprit, et se concentrer plutôt sur autres choses pour aller de l'avant.
Au plaisir de vous lire.
Mais il y a ce "On". et en face pas de "Off"
Question,
Ce "On", il est de quel genre ? A t'il un sexe ? est-île pluriel(le) ?
Quel est son sens ?
Est-il Inclusif ? Exclusif ?
Est-il une cause ? Une conséquence ?
Ahh oui, "On", d'abord "Om" puis "Hom" de "Homo" (l'Homme en général), un nominatif et non un accusatif (Hominem).
Dans la langue, les mots ont un sens, une origine et une définition. Le mot est masculin, la grammaire féminine. Ca c'est définitif (à date). Le reste est une question de philologie, voir d'annonisme ;-)
L'expression discriminante n'a de sens que par son interprétation. Quid si se substituait le confondant au discriminant ?
"Penser, c'est dire non !". Prostituer l'écriture ? Autant être le souteneur de la langue !
La cause (déjà et/ou au moins le respect et la (re)connaissance) est-elle question de trituration d'orthographe et autres écritures emprunte de déterminisme, voir de positivisme ? Bofff ! Nos mères, soeurs, consoeurs.... sont elles en attentes de règles qui sous couvert de politiquement correct changeraient des comportements inadaptés ? Hummm !
Commençons par inculquer la grammaire ! Question de règles, d'accord, de conjugaison et de coordination.
Lire le monde, ok... encore faut-il en comprendre l'écriture. Question d'éducation. Les mots, c'est la vie. Et la vie, si elle est d'un genre, lequel est-il ?
Ouaaaiiipp, quelle daube ;-) mais il y a de l'espoir, changeons "le" et "la" en "the" et "un" et "une" en "A"
;-)