SOCIÉTÉ
Actus / Débats
Le Drive, une forme de parasitisme commercial ?
C’est la thèse sous-jacente d’un éditorial dans La Correspondance de L’Enseigne (05/09/2011).
Parce qu’il serait exempt de certaines contraintes administratives (autorisation d’urbanisme commercial, aménagement et règlement sécuritaires préalables à l’ouverture d’une surface commerciale au public, etc…), le Drive ne serait qu’une forme de paracommercialisme !!!
Je ne doute pas qu’Alain Boutigny, rédac-chef de la Correspondance de L’Enseigne cherche la provoc. Son billet reflète avant tout l’opinion de professionnels et d’élus qui voient l’avenir du commerce échapper à l’autorité du politique : « ces espaces produisent du chiffre et agissent au minimum comme une surpondération du périmètre des magasins de l’enseigne…dispensée en l’occurrence de Cdac (autorisation d’urbanisme) » !
Et oui. Internet file un sacré coup de vieux aux lois Royer, Doubin, Raffarin, etc. Avec le Drive, comme généralement sur le Web, le commerce se fait en ligne. La relation d’une enseigne avec ses clients s’émancipe de l’agrément du politique local. C’était déjà le cas avec la VPC. C’est tout l’appareil restrictif et répressif de l’urbanisme commercial qui perd sa pertinence, voire sa légitimité.
Les élus ont depuis des décennies favorisé la création d’unités commerciales non rentables en tentant de maîtriser les mètres carrés exploités et, souvent, en sélectionnant les enseignes (si possible pas de E.Leclerc ou d’Intermarché qui risquerait de concurrencer ma supérette villageoise !). Le hard-discount avait réussi à se glisser sous les seuils d’autorisation. C’est comme cela que Aldi, Lidl, Leader Price ont proliféré.
Tardivement, des élus s’inquiètent. Alain Boutigny cite l’exemple d’Aulnay-sous-Bois. Un Drive E. Leclerc menacerait à lui tout seul l’existence d’un petit centre commercial (5 800 m2 de plusieurs surfaces) aménagé sur fonds publics par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine.
C’est sûr, Internet change la donne et ravive la concurrence.
Mais cette mutation technologique impacte tout le monde, les petits commerces locaux comme les trop grandes surfaces ! Plutôt que de rechercher de nouvelles voies de contrainte, ne serait-il pas plus judicieux d’essayer d’en tirer profit.
Après tout, nos élus (consulaires et politiques) pourraient aussi voir dans ces nouvelles formes de commerce une manière de satisfaire, à moindre coûts sociaux, des clientèles rurales ou banlieusardes qui pourront désormais bénéficier d’une offre bien plus large, et résolument moins chère que celle proposée par l’ancien commerce protégé !
A force d’avoir voulu réduire la notion de commerce à la gestion de mètres carrés, on a oublié que sa valeur durable était d’abord celle de ses techniques, de ses savoir-faire, de sa capacité relationnelle et de son utilité.
Les formats changent, les enseignes s’adaptent, c’est le consommateur qui plébiscite ou qui sanctionne.
20 Commentaires
Je viens de visiter le site drive E.Leclerc. Je m'aperçois qu'il y a moins de produit que dans les magasins.
Un exemple : si j'aime les rillettes Bordeaux Chesnel je peux arriver à commander en ligne par contre si je veux de la mousse de canard Madrange cela devient difficile.
Est il possible de commander un produit en ligne qui est présent dans le magasin mais qui est absent de l'offre internet?
Ce n'est pas du "picking" comme d'autre enseigne.
Donc il est impossible d'avoir autant de ref, il faut qu'ils fassent un choix par rapport a la place disponible en stock et surtout dans le cas des PF avec les DLV.
Quand nous avons créé, pour l'Hyper U de Parthenay, le premier drive en 1997, c'était uniquement pour répondre à la demande de clientes qui souhaitaient utiliser Internet pour faire leurs courses en ligne dans la ville numérisée.
C'était tout simplement un service supplémentaire qu'amenait Internet et non une quelconque entourloupe règlementaire.
C'est surtout que les municipalités ou autre administration n'aiment pas ne pas avoir le controle mais surtout veullent recuperer de l'argent.
Peut etre (excuse souvent employé par les mairie) on perd une epicerie qui employé un couple mais derriere cela crée une dizaine d'emplois.
Pensez-vous que le Drive peut être une partie du remède miracle qui pourra aider l´Enseigne au Portugal à devenir enfin le premier acteur de la defense du Pouvoir d´achat?
Pour Angoulême, préfecture de Charente, pas de diffusion de la culture par Leclerc, si peut d'électro-ménager... Sinistrée la Charente, seul département délaissé de la région, le plateau des Mille Vaches quoi !
Cependant je juge indispensable que nos élus se penchent rapidement sur ces drives, il faut un encadrement, sinon cela fragilisera a terme nombre de magasins, s'il voyaient s'ouvrir un drive Leclerc en face de chez eux, notamment des indépendants, suivez mon regard...
Malheureusement lorsque nos élus s'empareront du problème ce sera bien sûr pour s'agiter, polémiquer , et finalement accoucher d'un nouveau monstre administratif inepte...(cf dernier ersatz de loi: la publication des marges nettes, idée d'Estrosi le magnifique)
Après la carte des producteurs locaux, Leclerc jouera-t-il un jour la carte proximité pour permettre de garder un commerce rural indépendant ?
Je viens de visiter le site drive E.Leclerc. Je m'aperçois qu'il y a moins de produit que dans les magasins.
Un exemple : si j'aime les rillettes Bordeaux Chesnel je peux arriver à commander en ligne par contre si je veux de la mousse de canard Madrange cela devient difficile.
Est il possible de commander un produit en ligne qui est présent dans le magasin mais qui est absent de l'offre internet?
Ce n'est pas du "picking" comme d'autre enseigne.
Donc il est impossible d'avoir autant de ref, il faut qu'ils fassent un choix par rapport a la place disponible en stock et surtout dans le cas des PF avec les DLV.
Quand nous avons créé, pour l'Hyper U de Parthenay, le premier drive en 1997, c'était uniquement pour répondre à la demande de clientes qui souhaitaient utiliser Internet pour faire leurs courses en ligne dans la ville numérisée.
C'était tout simplement un service supplémentaire qu'amenait Internet et non une quelconque entourloupe règlementaire.
C'est surtout que les municipalités ou autre administration n'aiment pas ne pas avoir le controle mais surtout veullent recuperer de l'argent.
Peut etre (excuse souvent employé par les mairie) on perd une epicerie qui employé un couple mais derriere cela crée une dizaine d'emplois.
Pensez-vous que le Drive peut être une partie du remède miracle qui pourra aider l´Enseigne au Portugal à devenir enfin le premier acteur de la defense du Pouvoir d´achat?
Pour Angoulême, préfecture de Charente, pas de diffusion de la culture par Leclerc, si peut d'électro-ménager... Sinistrée la Charente, seul département délaissé de la région, le plateau des Mille Vaches quoi !
Cependant je juge indispensable que nos élus se penchent rapidement sur ces drives, il faut un encadrement, sinon cela fragilisera a terme nombre de magasins, s'il voyaient s'ouvrir un drive Leclerc en face de chez eux, notamment des indépendants, suivez mon regard...
Malheureusement lorsque nos élus s'empareront du problème ce sera bien sûr pour s'agiter, polémiquer , et finalement accoucher d'un nouveau monstre administratif inepte...(cf dernier ersatz de loi: la publication des marges nettes, idée d'Estrosi le magnifique)
Après la carte des producteurs locaux, Leclerc jouera-t-il un jour la carte proximité pour permettre de garder un commerce rural indépendant ?