Monsieur le Président,
Je prends connaissance de vos dernières déclarations parues dans la presse et dans lesquelles vous m’attribuez de nombreuses responsabilités dans la crise actuelle du lait en France.
A quelques jours d’une manifestation nationale des agriculteurs, cette stigmatisation de notre enseigne et de ma personne est irresponsable.
Elle est d’autant plus déplacée qu’E.Leclerc a accepté des hausses substantielles (en moyenne sur marques nationales et MDD : + 4,39%) et que nos adhérents ont fait savoir très clairement leur engagement à participer à tout accord volontaire qui bénéficierait aux producteurs et dont la légalité serait garantie par les pouvoirs publics. De tout cela, vous ne parlez pas.
1/ Vous dénoncez « l’oligarchie des distributeurs » et la toute-puissance de cinq ou six opérateurs. Ce n’est qu’une manière d’occulter le fait que votre syndicat s’accommode de « l’oligopole » et de la « toute-puissance » que représentent les trois opérateurs laitiers qui se répartissent aujourd’hui environ 90% du marché du lait de consommation français.
Oserais-je d’ailleurs vous rappeler, au moment où vous exigez que les distributeurs participent à une entente nationale, que la situation ultra-dominante des transformateurs laitiers intéresse de près l’Autorité de la Concurrence qui mène une enquête sur certaines de vos pratiques ?
Je constate que vous n’en dites rien là encore. Vous avez donc une indignation à géométrie variable.
2/ Vous me rendez personnellement responsable de la crise du lait : « C'est Michel-Edouard Leclerc qui octroie ou n'octroie pas les hausses, selon son bon vouloir ». C’est vraiment me donner beaucoup d’importance. J’y vois surtout une manière de me choisir comme bouc-émissaire. Mais je ne l’accepte pas.
Les professionnels que vous représentez doivent aussi assumer leurs responsabilités à l’égard des producteurs. Oserais-je encore vous rappeler qu’en 2009, sur le perron du ministère de l’agriculture, à l’issue d’une rencontre avec Bruno Le Maire, vous pointiez au micro de La France Agricole le fait que « Si des producteurs aujourd’hui (pas tous) ont de vraies difficultés, c’est qu’il y a peut-être un problème de compétitivité à certains endroits de la filière. Il va falloir les regarder en face ».
3/ Evidemment, certains des producteurs français souffrent. Je tiens toutefois à vous rappeler que le lait de consommation représente en France annuellement quelque 10% des volumes totaux du lait collecté, et parmi ces 10%, l’enseigne E.Leclerc représente 15% du volume.
En clair, cela signifie que « l’influence » d’E.Leclerc concerne 1,5% du volume total de lait produit dans notre pays. Il est inadmissible que vous souteniez dans ces conditions que notre enseigne « fait le marché » ? Un peu de sérieux…
4/ Vous insinuez que si l’enseigne E.Leclerc est la moins chère, c’est parce qu’elle achète moins cher que ses concurrents.
Je m’étonne de telles accusations. Disposez-vous d’informations consolidées sur les tarifs d’achat de tous les distributeurs ? Vous seriez bien le seul en France à les avoir… Auriez-vous organisé une petite réunion entre vous pour établir ce comparatif que la loi vous interdit de faire ? Ce serait un curieux aveu que vous feriez à l’Autorité de la Concurrence !
A la différence de vous, je peux affirmer publiquement que vous mentez quand vous dites qu’E.Lelerc tire les prix vers le bas en achetant moins cher que ses concurrents.
J’ai en effet en ma possession deux factures de concurrents qui m’ont été adressées par erreur par nos fournisseurs l’an dernier, et qui prouvent que les industries de transformation que vous représentez ont vendu le lait plus cher à E.Leclerc qu’à (au moins) deux de ses principaux concurrents. Eh oui…
5/ Quel est donc le véritable but que vous poursuivez ? Comment pouvez-vous ainsi désigner sans rougir E.Leclerc et moi-même à la vindicte du monde agricole, alors même que nous sommes les seuls à avoir fait état publiquement de nos hausses de tarifs sur le lait (en moyenne de +4,39% depuis janvier) et les seuls à avoir mis sur la table des propositions articulées pour améliorer la situation des producteurs de lait ?
Dès lors, je m’interroge sur la motivation réelle qui vous pousse à vous focaliser sur notre enseigne et sur ma personne.
Dans notre plan lait dévoilé la semaine dernière, nous avions annoncé notre accord de principe pour une nouvelle hausse du prix du lait avec trois conditions principales :
- a) qu’elle s’applique à tous les distributeurs (y compris les hard discounters allemands),
- b) qu’elle soit garantie par les pouvoirs publics,
- c) et surtout qu’elle bénéficie directement aux producteurs de lait.
Serait-ce cette dernière condition qui vous embarrasse ?
Si j’ai pris bonne note de l’accueil favorable réservé par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) à nos propositions, je constate en revanche que vous êtes muet sur le sujet et que vous préférez orchestrer des polémiques pour faire diversion.
Je vous engage donc à participer aux tables rondes que vous avez exigées du ministre de l’agriculture afin que nous ayons enfin une occasion d’entendre vos propositions et de connaître l’effort que vous êtes, vous aussi, prêt à consentir pour soutenir les producteurs de lait dont vous vous faites si facilement l’avocat.
16 Commentaires
Je vous applaudis des deux mains .
Que fait la FCD à laquelle vous n'appartenez plus ?
Bien à vous
une erreur vénielle dans votre texte indigné, "et parmi c’est 10%", et parmi "ces" 10%, vouliez-vous certainement écrire.
Belle et forte indignation, sinon.
Vous nous montrez excellemment les rapports de pouvoir et de pratiques dominantes à nous qui ne sommes pas dans la bataille.
Rien que pour cela vous faites œuvre d' explication démocratique qui intéresse tout citoyen lambda.
Merci pour cela.
conscient de vos dires pour étre un syndicaliste producteurs agricole, mais pas aveugle a se point , chaque partie a sa raison de défendre ses positions ( la question est de savoir quoi on defend et qui....) . La ou je veux en venir c'est qu'aujourd'hui la defense de lobby (meme agricole ) est de mise; a notre corps d'agriculteur defendant. vous pouvez le verifier tous les jours où le syndicat majoritaire (qui se dit , et qu'on laisse prétendre étre ) travaille a défendre les interets de certains agriculteurs ( groupe d'agro-industrie, banque verte fonds agricole dirigés par les mêmes en premier )qu'l'on retouvent partout sous des formes diverses et variées .
Une nouvelle forme d'interprofession doit voir le jour , car le 'bouc émissaire ' que vous faite ne cessera pas de si tôt .Des producteurs avec EMb fairmilk , l'organisation des producteur de lait (opl)ont une vision trés differentes des relations que les producteurs doivent avoir avec les professionnels de la filière , dont les distributions font , obligatoirement parties.
Mais les ignorer, ne pas s'interesser a eux, ou ne pas donner un élan a leurs developpements ( question obligatoirement financière car confisqué par le système fnsea, copa-cogeca, par leur position oligarchie de fait ),vous inquiète peut et donne du discédit - credit aux (mechants distributeurs et aux gentils défenseurs mains sur coeur des industriels " tres souvent laitiers eux même "coops etc " ).
Biensur le probème n'est pas uniquement ,celui décrit içi par ces quelques lignes d'un agriculteur qui n'a pas trop de bagage littéraire , mais ne rien faire de votre part c'est finalement qu'une question de gestion de communication de crise; car une fois les défenseurs jouant leur rôle, enrolant dans leur dessein les geux avec eux comme une discilpine exutoire ,la propagande se fera cotre votre image .tandis que les vrais responsables "politique" d'avant , comme d'hier et d'aujourd'hui diront "et oui que voulez-vous ! cette europe on y peut rien " dérivant d'un hochement de tête vers vous "les distributeurs" .
C'est en ne donnant pas les moyens "a l'autres syndicat" que c'est machination est possible , car chez nous " balayer devant sa porte doit etre fait dans la filière " face a de sombre imposteur qui on le groupe réussir comme support de propagande , la msa le credit agricole , l'apca les chambres d'agriculture ,les cerfrance , le copa cogeca , unigrain , coop de france , sofiprotéol , etc etc etc , il est évidant qu'il n'y a pas de place pour une autres "confrontation positive" . En définitive le schéma actuel conforte les mêmes dont vous dites si bien dû "bien" .
C'est avec respect, et honneur que je m'exprime vers vous dans l'espoir qu'une vraie relation producteur/distributeur puisse naitre un jour , il suffit de le vouloir et d'y mettre les moyens, le reste suivra comme les 54% des agriculteurs qui ont votés leur vrai bourreau ( on peut l'analyser au syndrome de stocholm ) .
cordialement
J'ai trouvé la solution aux problèmes.
Il faut négocier un pourcentage sur les droits de retransmission des évênements sportifs payés par les télévisions et perçus par les clubs.
Ainsi les champions continueront à boire du bon lait et les éleveurs seront bien rémunérés.
La FNIL et le syndicat majoritaire préfèrent tirer sur vous pour masquer les profits qu'ils font sur le dos des producteurs. Ce sont les coopératives qui tirent le prix vers le bas. Je le répète : une hausse des produits laitiers ne profitera pas aux producteurs.
Il faut que les paysans comprennent que lorsqu'ils vendent leur lait c'est un ACTE DE COMMERCE et qu'à ce titre ils ne peuvent laisser leurs clients imposer un prix.
Imaginez-vous vos clients fixer le prix des produits qu'ils achètent dans vos magasins !!!
Dommage que vous évoluiez dans des sphères que le commun des mortels comme moi ne peut atteindre, car j'aurais plaisir à discuter avec vous. Certains producteurs avancent en développant des projets intéressants mais ce n'est pas très facile de rencontrer les décideurs des GMS.
J'aimerais que mes consorts comprennent qu'ils se font manipuler lorsque leur colère se dirige contre les grandes surfaces et que lors des assemblées générales des coopératives ils soient plus virulents à demander des comptes.
Je vous applaudis des deux mains .
Que fait la FCD à laquelle vous n'appartenez plus ?
Bien à vous
une erreur vénielle dans votre texte indigné, "et parmi c’est 10%", et parmi "ces" 10%, vouliez-vous certainement écrire.
Belle et forte indignation, sinon.
Vous nous montrez excellemment les rapports de pouvoir et de pratiques dominantes à nous qui ne sommes pas dans la bataille.
Rien que pour cela vous faites œuvre d' explication démocratique qui intéresse tout citoyen lambda.
Merci pour cela.
conscient de vos dires pour étre un syndicaliste producteurs agricole, mais pas aveugle a se point , chaque partie a sa raison de défendre ses positions ( la question est de savoir quoi on defend et qui....) . La ou je veux en venir c'est qu'aujourd'hui la defense de lobby (meme agricole ) est de mise; a notre corps d'agriculteur defendant. vous pouvez le verifier tous les jours où le syndicat majoritaire (qui se dit , et qu'on laisse prétendre étre ) travaille a défendre les interets de certains agriculteurs ( groupe d'agro-industrie, banque verte fonds agricole dirigés par les mêmes en premier )qu'l'on retouvent partout sous des formes diverses et variées .
Une nouvelle forme d'interprofession doit voir le jour , car le 'bouc émissaire ' que vous faite ne cessera pas de si tôt .Des producteurs avec EMb fairmilk , l'organisation des producteur de lait (opl)ont une vision trés differentes des relations que les producteurs doivent avoir avec les professionnels de la filière , dont les distributions font , obligatoirement parties.
Mais les ignorer, ne pas s'interesser a eux, ou ne pas donner un élan a leurs developpements ( question obligatoirement financière car confisqué par le système fnsea, copa-cogeca, par leur position oligarchie de fait ),vous inquiète peut et donne du discédit - credit aux (mechants distributeurs et aux gentils défenseurs mains sur coeur des industriels " tres souvent laitiers eux même "coops etc " ).
Biensur le probème n'est pas uniquement ,celui décrit içi par ces quelques lignes d'un agriculteur qui n'a pas trop de bagage littéraire , mais ne rien faire de votre part c'est finalement qu'une question de gestion de communication de crise; car une fois les défenseurs jouant leur rôle, enrolant dans leur dessein les geux avec eux comme une discilpine exutoire ,la propagande se fera cotre votre image .tandis que les vrais responsables "politique" d'avant , comme d'hier et d'aujourd'hui diront "et oui que voulez-vous ! cette europe on y peut rien " dérivant d'un hochement de tête vers vous "les distributeurs" .
C'est en ne donnant pas les moyens "a l'autres syndicat" que c'est machination est possible , car chez nous " balayer devant sa porte doit etre fait dans la filière " face a de sombre imposteur qui on le groupe réussir comme support de propagande , la msa le credit agricole , l'apca les chambres d'agriculture ,les cerfrance , le copa cogeca , unigrain , coop de france , sofiprotéol , etc etc etc , il est évidant qu'il n'y a pas de place pour une autres "confrontation positive" . En définitive le schéma actuel conforte les mêmes dont vous dites si bien dû "bien" .
C'est avec respect, et honneur que je m'exprime vers vous dans l'espoir qu'une vraie relation producteur/distributeur puisse naitre un jour , il suffit de le vouloir et d'y mettre les moyens, le reste suivra comme les 54% des agriculteurs qui ont votés leur vrai bourreau ( on peut l'analyser au syndrome de stocholm ) .
cordialement
J'ai trouvé la solution aux problèmes.
Il faut négocier un pourcentage sur les droits de retransmission des évênements sportifs payés par les télévisions et perçus par les clubs.
Ainsi les champions continueront à boire du bon lait et les éleveurs seront bien rémunérés.
La FNIL et le syndicat majoritaire préfèrent tirer sur vous pour masquer les profits qu'ils font sur le dos des producteurs. Ce sont les coopératives qui tirent le prix vers le bas. Je le répète : une hausse des produits laitiers ne profitera pas aux producteurs.
Il faut que les paysans comprennent que lorsqu'ils vendent leur lait c'est un ACTE DE COMMERCE et qu'à ce titre ils ne peuvent laisser leurs clients imposer un prix.
Imaginez-vous vos clients fixer le prix des produits qu'ils achètent dans vos magasins !!!
Dommage que vous évoluiez dans des sphères que le commun des mortels comme moi ne peut atteindre, car j'aurais plaisir à discuter avec vous. Certains producteurs avancent en développant des projets intéressants mais ce n'est pas très facile de rencontrer les décideurs des GMS.
J'aimerais que mes consorts comprennent qu'ils se font manipuler lorsque leur colère se dirige contre les grandes surfaces et que lors des assemblées générales des coopératives ils soient plus virulents à demander des comptes.