Pendant l’austérité, la distribution passe à l’offensive !

Pouvoir d’achat : Les enquêtes, qu’associée au BIPE notre enseigne publie chaque année, ne laissaient aucun doute. Le pouvoir d’achat effectif des Français est à la baisse. Nous rejoignons l’analyse publiée cet été par « 60 Millions de Consommateurs ». La part croissante des « charges contraintes » dans les dépenses des ménages plombe « la part libérable » des budgets. Une fois payés les impôts, remboursés les emprunts, assurés les frais de transport, de scolarité et de chauffage…les Français vont devoir resserrer les cordons de leur bourse. D’autant que… L’inflation : Son retour est annoncé. Massive sur certains produits (café, farine, pâtes…) incorporant beaucoup de matières premières dont les cours ont flambé, elle est finalement plus insidieuse qu’il n’y paraît. Elle opère sa ponction, tel un aspirateur tentaculaire, dans pratiquement tous les secteurs de la consommation, y compris les services publics. Dans les enseignes d’hypermarchés, elle a été relativement contenue jusqu’ici (2,1 % ), une prouesse quand on se rappelle les demandes tarifaires des industriels de l’agroalimentaire notamment. Certaines enseignes, dont Carrefour qui le reconnaît désormais, ont trop vite répercuté la hausse des coûts. D’autres, comme la nôtre, ont préféré faire tampon et prendre sur leur marge (l’inflation annuelle n’est que de 0,95 fin août chez E. Leclerc). Un pari risqué dans un rapport de forces crispé et très polémique. Mais les consommateurs ont apparemment apprécié : jamais nous n’avons connu un tel niveau d’activité. Part de marché : Carrefour ne cesse de piétiner, suscitant l’attention des médias au risque d’interprétations farfelues. L’année dernière, l’explication c’était la mort annoncée du modèle de l’hyper. On ne jurait que par la « proximité ». Cette année, la panne des enseignes hard-discount a rendu caduque cette thématique. Le Figaro et Les Echos ont mis en scène un pseudo-duel Auchan/Carrefour (manière finalement de convenir d’un avenir possible de l’hyper, version Vianney Mulliez ?). Pourtant, même aux aveugles, l’origine de la performance devrait sauter aux yeux. Les enseignes qui gagnent des parts de marché sont celles qui ferraillent avec l’inflation, point barre ! Corrélation Prix/Chiffre d’affaires : Quel que soit leur format, quels que soient leurs emplacements, les enseignes qui caracolent sont celles qui sont durablement moins chères. Jean-Claude Pénicaud, adhérent luçonnais en charge de notre pôle commercial, exhibe à tous ses interlocuteurs les courbes corrélées de l’accroissement de notre chiffre d’affaires et de l’abaissement de nos indices de prix depuis dix ans. C’est un auto-satisfecit, mais c’est surtout un message très fort pour qu’on ne cède pas aux gros céréaliers, aux multinationales sucrières et consorts. Les concurrents ! A coups de promos, Intermarché revient dans la course. Ce n’est pas E. Leclerc qui va lui reprocher de vouloir comparer les prix. Même s’il focalise sur celui du camembert Président. C’est sans risque puisque nous n’en vendons plus ! Chez Carrefour, on fait désormais profil bas. Olofsson aurait-il convaincu Arnault qu’une autre politique était possible ? L’enseigne a commencé à afficher des baisses de prix (certaines à deux chiffres !) pour prouver qu’ils étaient élevés (joke) ? L’offensive repositionne effectivement Carrefour, mais la manœuvre fait encore illusion. Les baisses sont locales, le management n’a pas encore été autorisé à « cramer » trop de marge au niveau national ! Prix : Les écarts se sont donc un peu resserrés en cette fin d’été, mais ils restent significatifs. Et ne t’en déplaise, cher Olivier Dauvers, ce n’est pas encore Carrefour qui colle à la peau. Les magasins « U », derrière nous, sont deuxième (à 3,4 points d’écart), suivis de Carrefour (+ 3,8), Auchan (4,4), Intermarché (4,8), Cora (5,7), Carrefour Market (6,6) et Géant (+8,9), s’agissant des produits majeurs que nous relevons périodiquement. Et maintenant, l’austérité : Nul doute que sur le front de l’offre, les enseignes françaises feront tout pour maintenir un flux d’activités en rivalisant de joutes commerciales. L’inconnu pour nous réside désormais dans la réaction des Français à supporter un environnement politique et médiatique focalisé sur des discours plus anxiogènes que jamais. D’ici à ce qu’il faille que je m’en M.E.L…(joke)