Boulangers, agriculteurs, pharmaciens : pourquoi ces polémiques corporatistes ?

Ce matin, chez Jean-Jacques Bourdin, j'ai pu revenir sur la baguette à 29 centimes, la hausse des prix dans l'alimentaire et les relations avec les agriculteurs.

Le malentendu vient de ce qu’on oppose toujours le prix payé au fournisseur et le prix de vente au consommateur. Or, au milieu, il y a la marge… qui n’est pas la même selon les distributeurs !

Je confirme donc qu’E.Leclerc, en bloquant le prix de sa baguette premier prix, a d’abord accepté les hausses demandées par les meuniers, c’est donc sans impact sur les céréaliers.

Dans cette affaire, la question est : une fois payé le fournisseur, est-ce que le commerçant a le droit de diminuer sa marge pour vendre moins cher ?

Chaque année, 18 millions de Français viennent dans les magasins E.Leclerc. Ils n'ont pas tous les moyens de payer plus cher des produits alimentaires, du carburant ou des masques. Ils attendent d’E.Leclerc qu'on leur propose des produits de qualité, diversifiés, avec des prix maîtrisés. C’est ça mon métier, c’est ça notre responsabilité.

Pour ceux qui ont plus d’argent, nos boulangers proposent aussi des pains spécialisés ou des baguettes tradition, nos pâtissiers fabriquent de délicieux Saint-Honoré et des Paris-Brest exceptionnels. Et nous vendons aussi des grands crus ! Malgré cet engagement sur le prix bas, nous sommes devenus le deuxième distributeur en bio, et le premier contributeur à la croissance de la marque "C'est qui le patron ?!" !

Ras-le-bol donc de ces polémiques corporatistes. C’est normal que nos métiers soient concurrents. Moi je ne fais pas le procès à certains commerces d’être plus chers, chacun ses arguments. Mais à l’heure où l’État fait des "chèques pouvoir d’achat", pourquoi venir nous chercher des noises parce qu’on essaye de limiter l’inflation ?

Jouer l’opposition pharmaciens, agriculteurs ou boulangers, ça apporte quoi, et à qui ?