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2006 : Mondialisation, chômage, racisme, déclin économique : « Refusons de subir »

img_blog_020106_artifice C’est au bas de l’avenue Foch à Paris. De jour, on passe à côté sans rien voir. La nuit, la stèle érigée à la mémoire du Maréchal de Lattre de Tassigny est éclairée. La devise du héros est inscrite dans la pierre : « Il faut refuser de subir ». C’est ce que je vous (je nous) souhaite en ce début d’année 2006 : agir, réagir, ne plus subir. Toutes les Unes des journaux, ce week-end, ont laissé échapper ce soupir : « Il faut tourner la page 2005 ». Avec, dans le rétroviseur de la planète, les images du tsunami, des ouragans US, les menaces de la grippe aviaire en Asie, les attentats en Irak… Et plus près de nous, la montée du communautarisme, la révolte des banlieues, le taux de chômage, l’effacement de notre pays dans le concert européen. Année horribilis aussi pour J.Chirac, le PS, les licenciés de HP, les réhabilités d’Outreau, etc… Une pensée particulière pour les victimes d’Escherichia coli (je ne les oublie, ni ne les oublierai pas). Reste que je ne crois pas au déclin général du pays. Dans les entreprises, dans les familles, les écoles et les banlieues, des milliers d’hommes et de femmes se dévouent et se démènent. Comment peut-on baisser les bras, évoquer la fatalité ou se réfugier dans des commentaires purement cyniques alors qu’ils déploient…tant de générosité, d’ambition, d’énergie. Mais nous sommes dans une société complètement bloquée. Institutionnellement, la France est une monarchie vieillissante, avec son roi éprouvé, une cour encore flagorneuse (version JL Debré), et une majorité parlementaire déjà indisciplinée, mais incapable de s’émanciper. Et l’opposition se cherche un chef parmi les chefs, sans qu’on ne connaisse toujours pas son contre-projet. Culturellement aussi, cette fin d’année était assez minable. Surenchère de violences verbales : « karcher, racaille, Vichyste, traître ». Pas très ragoûtante du tout cette dernière dictée…sans B. Pivot. Et que dire de ces états d’âme sur les effets de la colonisation… Le pays rase les murs, a peur de son bilan comme de son ombre. C’est peu dire que l’Etat cède aux revendications communautaristes. Aux corporatismes aussi (d’ailleurs). Toute cette énergie perdue à la SNCM, dans les transports publics (les jours de grève), les pseudo-querelles sur les privatisations, les élucubrations tardives et fumeuses sur le patriotisme économique et ce regain pour le protectionnisme… On regarde tout ça avec appréhension tant il est vrai que ce sont les signes les plus tangibles d’une grave crise de confiance que traverse notre pays. Mais si, pour le politique, il faut attendre 2007 pour réagir, telle n’est pas l’obligation qui échoit aux entrepreneurs, ni même aux simples citoyens. Il n’y a rien à gagner dans l’immobilisme. Faisons table rase des critiques stériles. Ce ne sont là que des postures, desquelles il ne faut rien attendre de positif. Arrêtons donc de subir les évènements, et osons l’aventure avec tous ceux qui ne veulent pas rester prisonniers de cette gangue léthargique. Pour mon groupe, c’est l’an 1 de la réforme de la loi Galland. Il s’agit de reprendre l’offensive (et l’avantage) en recreusant l’écart sur les prix. La loi nous en donne désormais la possibilité. Cette semaine, plus de 6 500 articles baisseront de – 2 à – 15 %. Cette première vague (il devrait y en avoir une autre au 1er janvier 2007) devrait offrir quelques belles opportunités à des consommateurs dont le pouvoir d’achat en 2006 ne sera pas à la fête, ne serait-ce qu’à cause de l’augmentation prévisible des dépenses incompressibles (loyer, remboursement d’emprunts, coût des transports). Pas question pour autant de participer à un mouvement général de « destruction de valeurs » (expression chère aux analystes boursiers !). J’engagerai ainsi mon groupe dans une ambitieuse politique d’investissements. En trois ans, une centaine de nos hypermarchés seront rénovés, transférés ou agrandis. A cette occasion, nous renouvellerons l’offre des produits frais, créerons des caves à vin, étendrons les espaces dédiés au textile, à la micro-informatique, et d’une manière générale au non-alimentaire. C’est ce secteur d’ailleurs qui se développe le plus et qui tire la consommation. D’où un programme d’ouvertures conséquent (295 concepts spécialisés d’ici 2008, dont 60 espaces culturels, 35 magasins de sport, 50 parfumeries…et une dizaine de stations-service sur autoroute). C’est ce qui me permet d’affirmer que l’enseigne sera créatrice nette de plusieurs centaines d’emplois, de plus en plus qualifiés. Si j’insiste, en ce début d’année, sur notre ambition professionnelle, c’est moins pour en tirer argument publicitaire…que pour témoigner qu’il n’y a pas de fatalité de la crise, et encore moins de déclin. Une manière aussi d’inviter tous ceux qui ont soif d’action d’affirmer leurs propres projets et de parler enfin des « trains qui arrivent à l’heure ». Certes, il eût été utile que les hommes politiques (nos élus) sollicitent et fédèrent toutes ces énergies plutôt qu’ils ne les fragilisent. J’aurais aimé entendre nos leaders valoriser et s’appuyer sur les expériences de leurs collègues dans l’une de ces 30 000 municipalités françaises (initiatives dont on ne parle pratiquement jamais dans les médias nationaux !), ou s’appuyer sur ce qui marche (dans le privé comme dans le secteur public) pour crédibiliser la possibilité d’un sursaut. Tant pis. On fera « sans »… Je dédie cette année nouvelle à tous ceux qui vont investir et embaucher. Et tout simplement à tous ceux qui, de bonne volonté, oeuvreront pour apporter un peu plus de générosité et de solidarité dans notre société. Je vous souhaite à tous une bonne année.

56 Commentaires

Michel,
Une présentation vous parviendra d'ici la fin janvier !
Le marché est en phase de lancement & pourtant la concurrence n'y est pas, si je puis m'exprimer ainsi ! Hors, nous pouvons changer la donne pour Tous au plan national, régional & surtout local !
Vous soumettez un nouveau sujet sur le thème de la musique & les prix. Avec mon projet vous y intervenez directement, efficacement & surtout à grande échelle !
E.Leclerc se bat chaque jour pour apporter + pour - cher.
Avec la solution que je préconise c'est l'ensemble des activitées de votre groupement qui en bénéficie !
Kordi@lement,
Willy Boyé
Bonjour,
Puisque vous avez la gentillesse de permettre le dialogue avec vos clients, j'ai deux questions à vous poser
1) Je viens de lire les articles concernant les sacs en plastique. Je me suis souvent demandé pourquoi, à l'instar des américains, - et il suffit de regarder de vieux films pour le voir - on n'avait jamais utilisé les sacs en papier kraft?
Trop cher ?
2) Ensuite, à qui profite le gain apporté par la suppression des sacs en plastique?
Merci de me répondre.
J-Paul HUGUET
Monsieur, j'ai écouté votre interview sur France Inter ce 24 janvier. Ceci m'amène à vous faire part de quelques commentaires personnels. J'ai fait acte de candidature dans l'un de vos Hypers,à un poste de Responsable Qualité, poste à pourvoir rapidement. Sur les 6 candidats séclectionés (1 demandeur d'emploi BAC +5 Ingénieur qualité agro-alimentaire = moi). Nous sommes restés 2 en lice. Contre toute attente c'est le jeune homme qui a eu le poste. Préavis 1 à 3 mois, pas la même qualification mais expérience 5 ans environ. Rien à dire concernant le recruteur : très correct mais savait depuis le début que je n'avais pas d'expérience professionnelle en dehors des stages effectués dans le cadre de mon cursus + jobs d'été toujours dans l'alimentation (grandes surfaces). J'ai été abasourdie par le choix : bien sûr je suis tout à fait consciente des contraintes économiques et managériales mais comment une jeune diplômée peut-elle avoir de l'expérience si on ne lui donne pas une 1ère chance ? En plus ma période de formation n'aurait elle pas compenser en partie la durée du préavis du candidat retenu ? Il est difficile dans ces conditions de garder confiance d'autant que je suis disponible et que la région ciblée (Somme - Pas de Calais) me semblait propice à ce type de recherche (agro-alimentaire).
A méditer...sur la condition des jeunes diplômés ...
Respectueusement.
Laurianne DEMEESTERE
Réponse à HUGUET Jean-Paul (25/01/2006)
Je vous invite à relire les notes précédentes ou mes réponses aux commentaires concernant les sacs plastiques. Le sac papier ? Son bilan écologique n’est pas bon. Il nécessite l’utilisation excessive d’eau, avec des rejets chimiques pour le traitement de la pâte à papier. Les gains apportés par la suppression des sacs plastiques ? Pour le moment, il n’y en a pas. Les sommes économisées ont été réinvesties dans des campagnes pédagogiques pour justifier le prix de la consignation et inciter à la modification des comportements.
Réponse à DEMEESTERE Laurianne (26/01/2006)
Désolé pour vous. Difficile pour moi d’interférer dans une sélection dont vous voulez bien reconnaître qu’elle a été menée par un professionnel dont vous ne critiquez pas la rectitude. Je ne connais pas spécifiquement ce dossier. Il révèle en tout cas la difficulté, pour des jeunes sans expérience professionnelle, de rentrer sur le marché du travail. Les diplômes contre l’expérience. C’est vrai que ça ne pousse pas les jeunes à s’engager dans des études longues !
Monsieur,
je me permets de vous renvoyer un e-mail le premier étant resté sans réponse. Je suis en effet mécontente de vos services. le 11 mars dernier, je me suis rendue au magasin de bonneuil pour acquérir une serre de jardin, figurant dans votre catalogue promotion valable jusqu'au 18 mars. Après une attente relativement longue, on m'a signalé qu'une serre était dans l'entrepôt mais qu'on ne savait pas si elle était réservée et on m'a invité à appeler le responsable du rayon le lundi suivant. Ce que j'ai fait. Après plusieurs appels téléphoniques, j'ai pu savoir que cette serre n'avait pas été livrée complète mais que d'autres livraisons étaient prévues et que l'on me contacterait. Faites vous de la publicité mensongère. Je souhaite acquérir cette serre et comme rien ne stipule dans votre catalogue que l'article serait vendu dans la limite des stocks disponibles (stocks qui d'ailleurs étaient non existants) je vous demande de faire le nécessaire afin que je puisse bénéficier de l'offre que vous proposiez.
Dans l'attente
Corinne LE TURDU

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